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La Izquierda Diario
15 de juin de 2020 Twitter Faceboock

Répression
VIDEO. « 19 contre 1 » : la Sûreté RATP se déchaîne contre un homme noir dans le métro
Mahdi Adi

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre des agents Sûreté RATP faire une clé d’étranglement et un plaquage ventral à un homme noir dans le métro. Une scène digne de l’interpellation de George Floyd aux États-Unis, qui montre le rôle de la Sûreté RATP qui se fait de plus en plus le relais de la gestion répressive et raciste de la crise sanitaire par le gouvernement.

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« Ils ont fini à 19. Voir plus. Je me suis arrêté de compter à 19. Pour un mec. » Une témoin qui a filmé la scène avec son téléphone portable et l’a diffusé sur les réseaux sociaux raconte la violence subie par cet homme, pendant 45 minutes. « Ça a été très long, et ils ont été violent très longtemps », raconte-t-elle.

Des agents Sûreté RATP font une clé d'étranglement et un plaquage ventral à un homme noir dans le métro et s'y mettent à...

Publiée par Révolution Permanente sur Mardi 16 juin 2020

Sur cette vidéo on peut même entendre l’homme se plaindre de se faire attraper par les parties génitales par un des agents de la Sûreté RATP, pendant qu’un autre lui inflige une clé d’étranglement, et que ses collègues s’y mettent à plusieurs pour le faire tomber, le projetant brutalement contre le mur. Plus tard et toujours dans la vidéo, les agents se mettent à plusieurs sur lui pour infliger un plaquage ventral en lui tenant les jambes et en lui maintenant la tête contre le sol.
Les mêmes techniques que celles employées contre Cédric Chouviat, mort par asphyxie avec fracture du larynx le 3 janvier 2020, après que des policiers l’aient étranglé et plaqué au sol à Paris. De même qu’Adama Traoré, au sujet desquels trois gendarmes avaient admis lors d’une première audition lui avoir fait porter tout leur poids lors de son interpellation avant sa mort le 19 juillet 2016 à la caserne de gendarmerie de Beaumont-sur-Oise.

Des images qui rappellent le meurtre raciste de George Floyd, cet africain américain de 46 ans tué par la police à Minneapolis, qui a déclenché une vague de mobilisation anti-raciste contre les violences policières aux États-Unis et à l’international. Au moment où les chauffeurs de bus de Minneapolis se sont positionné du côté du mouvement en refusant de coopérer avec la police et de mettre à disposition leur bus pour transporter les manifestants arrêtés en garde à vue, cette vidéo montre à l’inverse le rôle répressif joué par les agents de la Sûreté RATP – salariés de la société des transports publics parisien.

Premièrement, le motif ayant motivé l’interpellation est, selon la témoin qui a filmé la scène, le non-port du masque par cet usager. La violence exercée ici s’inscrit donc dans le cadre de la gestion répressive de la crise sanitaire par le gouvernement. Après avoir menti sur les stocks de masques, puis affirmé qu’ils n’étaient d’aucune utilité, le gouvernement les a en effet rendu obligatoire sans pour autant en fournir gratuitement pour tous. Une mesure qui cache mal la stratégie catastrophique de la crise par le gouvernement, qui a laissé pendant ce temps les entreprises non essentielles de tourner, favorisant l’apparition de clusters (foyers de contamination), et déconfiner le pays à toute vitesse pour favoriser les profits du grand patronat plutôt que la lutte contre la propagation du Covid-19.
Les travailleurs des transports en ont d’ailleurs eux-mêmes fait les frais, l’inspection du travail ayant condamné à ce titre la RATP pour risque de contamination dans les bus. La propagation de l’épidémie, de même que le risque d’une seconde vague tient donc de la responsabilité du gouvernement, et non de la majorité de la population qui n’a au demeurant toujours pas accès aux 700.000 tests de dépistage pourtant promis pour le 11 mai dernier par Emmanuel Macron et Édouard Philippe.

Ensuite, toujours la même témoin raconte : « Quand je suis sorti du métro j’avais le masque en dessous du nez, je ne me suis pas pris de réflexion. Et quand j’ai essayé de parler avec eux [les agents de la Sûreté RATP], j’enlevais mon masque. » Une précision pour montrer le deux poids deux mesures entre le traitement dont elle a bénéficié, tandis que l’homme noir s’est lui violemment fait interpeller. Selon elle là encore les agents de la Sûreté RATP sont coupables de violences policières racistes, à l’image du racisme structurel de l’institution policière, ce type d’agissement touchant quasiment exclusivement des personnes racisées.

Les travailleurs des transports en commun, de même que l’ensemble du mouvement ouvrier et de ses organisations ont donc un rôle à jouer dans le cadre du mouvement actuel contre le racisme et les violences policières, au même titre que les chauffeurs de bus de Minneapolis qui soutiennent les manifestants Outre-Atlantique. Et cela d’autant que la plupart des agents RATP eux-mêmes sont pour une bonne part issue de l’immigration et des quartiers populaires.

Cette vidéo témoigne donc du rôle de prolongement de la police dans les transports en commun, de plus en plus joué par la Sûreté RATP. Le Groupe de Protection et de Sécurité des Réseaux (GPSR, nom officiel des agents de la Sûreté RATP) répond ainsi à la politique répressive du gouvernement face à la crise sanitaire, raciste et anti-sociale. A ce titre, la Sûreté Ferroviaire n’est pas en reste comme le montre la vidéo ci-dessous, qui relate une intervention dans un train pour non-port du masque selon des témoins de la scène.

On ma envoyer cette vidéo hier soir, cela se passe à la gare de Antibes. Le mec se fait interpellé pour non port du masque.

Publiée par Pinel Kevin sur Lundi 15 juin 2020

D’autant plus que cette fonction que l’État fait progressivement sous-traiter aux GPSR et à la SUGE (Sûreté Générale, qui compose l’essentiel de la Sûreté Ferroviaire), s’accompagne du nombre de rapport disciplinaires contre les salariés de la RATP et de la SNCF de plus en plus importants initiés par ces mêmes agents de la Sûreté, de même que par leur présence très souvent visible au côté de la police lors des mouvements de grève des cheminots et traminots.
Une orientation de plus en plus coercitive contre les travailleurs et les classes populaires qu’il s’agit de dénoncer et de refuser, d’autant plus lorsqu’elle soutient la gestion répressive et raciste de la crise sanitaire, et de la crise économique qui vient.

 
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