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La Izquierda Diario
21 de mai de 2020 Twitter Faceboock

Justice de classe
Deux personnes condamnées à du ferme après les nuits de révolte suite au décès de Sabri
Antonio Davaï

Sabri, 18 ans, est mort des suites d’un accident de moto après avoir croisé une voiture de la BAC à Argenteuil. Depuis, son décès soulève de grandes interrogations et des scènes de révoltes urbaines font rage. La réponse de la justice de classe à cette colère légitime : six mois de prison ferme.

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Au moment où nous écrivons ces quelques lignes, des camarades de Révolution Permanente sont présents à la marche blanche en hommage à Sabri et nous en profitons pour lui rendre hommage ainsi qu’à ses proches.

Ce week-end dans la nuit de samedi à dimanche, Sabri, 18 ans rentrait chez lui à moto. C’était sans compter sur le fait qu’il allait croiser une voiture banalisée de la Brigade Anti Criminalité et que son destin allait changer d’une façon des plus dramatique qui soit, puisqu’il trouva la mort quelques instant plus tard, après avoir percuté un poteau électrique. Les circonstances de sa mort sont encore incertaines, mais ce qui est sûr, c’est que Sabri a percuté un poteau électrique, et qu’une voiture banalisée de la Brigade Anti Criminalité patrouillait au même moment dans le quartier. Les avocates de la famille ont annoncé un dépôt de plainte pour faire toute la lumière sur les circonstances de cette mort dramatique.

Depuis le drame, Argenteuil est la scène de plusieurs nuits d’émeutes et d’affrontement avec la police. Des affrontements à coup de feux d’artifice, de quelques poubelles et voitures incendiées, bien loin de l’imaginaire réactionnaire et raciste fantasmé par certains journalistes ou personnalités politiques qui laisseraient entendre que les quartiers populaires sont les nids d’armes de guerre ou autres simagrées. Par contre, du côté du bras armé de l’État c’est un tout autre dessin, puisque le déploiement des forces de répression s’est accentué, en multipliant le nombre de CRS, de gendarme mobiles et d’hélicoptères, visant à bâillonner le sentiment d’injustice et à réprimer encore plus les jeunes d’Argenteuil en colère.

Une colère plus que légitime, puisqu’étant le résultat d’une violence d’État constante et raciste récemment exacerbée en période de confinement et qui a sauté aux yeux de tous sur les réseaux sociaux, faisant ainsi fleurir des dizaines, voir des centaines de vidéos et de témoignages dénonçant les brutalités policières.

Alors que l’heure devrait être au désengorgement massif des prisons, véritables nids d’infections et de contagion en période de pandémie mondiale dûe au Covid-19, deux jeunes viennent d’être condamnés à six mois de prison ferme pour avoir participé à ces nuits de colère.

Nous ne pouvons pas parler de cette histoire et dénoncer les terribles actes du bras armé de l’État ainsi que de sa justice de classe, qui s’abat sur notre camp social et particulièrement sur les populations des quartiers populaires, sans faire le lien avec le motard grièvement blessé a Villeneuve-la-Garennne après avoir heurté la portière d’une voiture de police il y a de ça un mois, alors qu’il rentrait chez lui.

Il est aussi pertinent de rappeler l’affaire de la mort d’Ali Ziri le 11 juin 2009, dans le commissariat de police d’Argenteuil, et qui s’est finalement close sur un non-lieu.

 
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