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La Izquierda Diario
14 de mai de 2020 Twitter Faceboock

#NosViesPasLeursProfits
Catalogne : les travailleurs de Nissan en grève illimitée contre la fermeture de leurs usines
Nicko Miller

Alors que Nissan continue de cacher les modalités des plans de restructuration qu’elle prépare, les travailleurs des usines catalanes sont en grève depuis le 4 mai pour défendre leurs emplois. Le géant de l’automobile prévoirait en effet de fermer l’ensemble de ses usines dans la région, et en Europe.

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Le secteur de l’automobile en crise à l’échelle mondiale

Ces dernières années, les constructeur automobiles ont produit un excédent de véhicules estimé à environ 20 %, en lien notamment avec une demande en baisse selon NPA auto-critique.

Nissan ne fait pas exception. Les dirigeants du siège de Nissan à Yokohama estiment que [jusqu’à 40% des capacités de production mondiale du groupe sont sous ou pas utilisées→https://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRKBN1ZS0S7] d’après Reuteurs. En ce sens, on constate une baisse de la production depuis plusieurs années dans les usines du groupe japonais de Barcelone, comme l’explique Miguel Ruiz, un travailleur de Nissan à Barcelone syndiqué à Sigen-Usoc. Avant même la crise du Covid-19, par exemple, l’usine de Zone Franche fonctionnait à moins de 25 % ! Les travailleurs craignent depuis lors la fermeture des entreprises Nissan en Catalogne.

Grève illimitée pour obtenir des réponses

Si les usines catalognes ont été fermées pendant le confinement (à partir de mi-mars), avec une reprise fixée au 4 mai, le retour au travail a été marqué par une mobilisation des syndicats. Face à l’absence de transparence sur les perspectives à moyen et long-terme de l’entreprise, ceux-ci ont déposé un préavis de grève illimité à partir du 4 mai. Alors que la direction souhaitait profiter du déconfinement pour remettre au travail les salariés afin d’honorer des centaines de commandes, des négociations ont eu lieu, au cours desquelles Nissan a refusé d’accepter la proposition des syndicats qui conditionnaient l’acceptation de produire à un engagement de l’entreprise à garantir le niveau d’emploi actuel pendant au moins 12 mois, comme le rapporte le Comité d’entreprise dans un tract.

Derrière le mot d’ordre #FuturoParaNissanYa, « Un avenir pour Nissan dès maintenant ! », la grève a donc commencé le 4 mai. Stratégiquement, les syndicats ont décidé de concentrer le mouvement sur l’usine de Montcada, en grève à 100%, dont l’arrêt de la production a entraîné progressivement l’arrêt du reste des sites qui ne sont plus approvisionnés, comme le rapporte El Diario.

Les travailleurs catalans entendent par ailleurs étendre le mouvement à d’autres usines du pays. Alors que la multinationale japonaise présentera le 28 mai prochain un plan de développement à moyen terme qui prévoirait, d’après Reuters, que Nissan se retire d’Europe et concentre son activité aux États-Unis, en Chine et au Japon, la mobilisation apparaît d’autant plus urgente. De fait, le plan du groupe impliquerait notamment la fermeture de l’usine de la Zone Franche, qui compte 3.000 travailleurs.

Une direction qui joue avec la vie de milliers de gens et l’urgence d’un programme ouvrier

Malgré la mobilisation et les sollicitations des syndicats pour avoir des réponses, la compagnie ne donne pas de position claire sur l’avenir de leurs emplois. La principale revendication des syndicats est un engagement à maintenir les emplois pendant 12 mois mais aucune garantie n’a été donnée.

« Tout ce que nous demandons, c’est de savoir ce qui va se passer pour commencer à nous chercher une vie future. C’est très dur de ne pas savoir ce qui va se passer » déclare en ce sens Hernandez, un salarié chez Nissan, interrogé par nos camarades de’Izquierda Diario. Les différentes administrations ne cachent pas que l’avenir de l’entreprise automobile est plus que compliqué. Jeudi dernier, le conseil de la Généralité de Catalogne à tout de même essayé de passer un message rassurant, voulant laisser penser que la décision n’a pas été encore prise mais l’absence de réponses de la compagnie après plusieurs jours de grève illimitée laisse entendre aux représentants syndicaux que la décision de fermer l’usine de Barcelone est déjà prise.

Une situation qui rappelle l’urgence d’un programme et de mesures anticapitalistes, pour proposer une issue ouvrière à la crise, en exigeant une transparence totale de l’entreprise et l’ouverture de ses livres de compte pour informer les salariés de la situation réelle, en interdisant les licenciements pour que les salariés ne paient pas la crise, et en nationalisant sous contrôle ouvrier les secteurs stratégiques que le patronat souhaite fermer, pour maintenir les emplois et aborder sereinement d’éventuelles réorientation de la production. Un programme qui ne peut être défendu que dans une lutte mettant en branle les franges les plus large des travailleurs.

 
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