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La Izquierda Diario
1er de mai de 2020 Twitter Faceboock

Police hors de nos quartiers !
« Un bicot ça nage pas ». Les deux jeunes qui ont filmé la scène dénoncent des pressions policières
Prune Fabre

Depuis le tollé provoqué par la vidéo de l’interpellation à l’Île-Saint-Denis montrant des policiers tenir des propos racistes, les deux jeunes qui ont filmé la scène racontent qu’une voiture de police est passée plusieurs fois devant chez eux pour les intimider.

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Crédits photo : AFP

Vers deux heures du matin le 23 avril, deux jeunes habitants de l’Ile Saint-Denis (93) avaient filmé de leur fenêtre une arrestation montrant le racisme assumée de la police. On y entendait les policiers rire et tenir des propos des propos tels que « un bicot ça nage pas » après avoir arrêté un homme qui avait sauté dans le fleuve pour fuir l’interpellation, triste rappel de l’histoire coloniale française, quand la police jetait des algériens dans la Seine, avant d’entendre l’homme arrêté crier de douleur une fois embarqué dans le fourgon de police.

Cette vidéo glaçante relayée par le journaliste Taha Bouhaf a soulevé l’indignations sur les réseaux sociaux, au point que le préfet de Paris Didier Lallement a demandé la suspension des deux policiers, et réfléchit selon Le Parisien à suspendre le commissaire du district d’Asnières sur Seine qui dirigeait l’opération ce soir là, déjà condamné dans une affaire de violence policière. En effet, toujours selon Le Parisien, en 2004 lorsque le commissaire était encore chef adjoint de la BAC parisienne, avec deux autres policiers il avait arrêté un homme qu’il avait « extrait de son véhicule et tabassé, le conducteur avait fini sur le macadam, pantalon et slip baissés, un cerceau d’enjoliveur entre les fesses. »

Mais depuis la publication de cette vidéo, les deux jeunes « subissent un important préjudice d’anxiété et d’angoisse », alors qu’ils étaient déjà « mort de trouille au moment de tourner cette vidéo » selon leur avocat Arié Alimi. Alors qu’ils n’ont accepté de témoigner devant l’IGPN qu’en présence de leur avocat, ils rapportent avoir remarqué une voiture de police passer plusieurs fois devant chez eux depuis les faits selon Ouest France.

Cela ne serait pas inslite au regard de la répression systématique qui a cours dans les banlieues. A l’instar par exemple de la famille Traoré qui subit un acharnement judiciaire et policier depuis le début du combat pour obtenir justice pour Adama, mort entre les mains des gendarmes à Beaumont-sur-Oise en 2016. Aujourd’hui, pour avoir eu le courage de filmer et partager ces actes de violence, ces deux jeunes se trouvent à présent dans une situation d’angoisse permanente, le passage fréquent de cette voiture de police sous leur fenêtre étant une forme incontestable de violence morale dans le but de leur fait comprendre que leur poids ne vaut pas lourd à côté de celui de l’institution. La réponse du gouvernement à la crise sanitaire que nous traversons est une gestion par la répression, avec une police qui possède non seulement le pouvoir d’attaquer verbalement et physiquement des individus, à la vue de tous, à l’image des chasses à l’homme devenues communes depuis le début du confinement, mais également celui de réprimer ceux et celles qui se tenteraient à dénoncer ces actes. Face à cela nous devons exiger l’arrêt des violences policières dans les quartiers et une stratégie sanitaire à la hauteur de la pandémie qui s’attaque ua virus et pas à la population.

 
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