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La Izquierda Diario
30 de avril de 2020 Twitter Faceboock

Crise économique
Covid-19. Près de la moitié des salariés du privé anticipent une baisse de leur rémunération
Boris Lefebvre

L’enquête réalisée par Kantar pour la CFDT montre que la dégradation des conditions de travail pendant la crise sanitaire du Covid-19 est une réalité déjà bien présente tandis qu’une large partie des travailleurs anticipe le pire pour l’avenir.

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Malgré les appels à l’unité nationale que le gouvernement ne cesse de brandir depuis le début du confinement, la lutte des classes se poursuit et montre que tout le monde n’est pas logé à la même enseigne dans cette crise sanitaire. L’étude commandée par la CFDT et réalisée par l’entreprise de conseil britannique Kantar révèle des chiffres qui donnent une idée de qui prend des risques dans cette crise et de qui va subir les conséquences économiques du ralentissement de l’économie.

Ainsi, de manière criante, on voit que ce sont les catégories de salariés les plus précaires qui sont en première ligne et qui continuent de se rendre sur leur lieu de travail tandis que les cadres, eux, bénéficient majoritairement du télétravail. Seul 15% des cadres se rendent sur leur lieu de travail là où 90% des ouvriers y sont contraints. Parmi les personnes travaillant sur site, ils sont 87% a estimer être exposé à des risques de contamination. Ces chiffres éloquent montrent bien que la crise du Covid-19 n’est pas vécue de la même façon par tous et que les travailleurs des catégories les plus précaires sont beaucoup plus exposés aux dangers.

Les inquiétudes sur l’impact que le confinement va avoir sur les conditions de travail sont également palpables dans l’étude de Kantar. 79% des salariés interrogés estiment que la crise économique liée au confinement va avoir un impact sur leurs conditions de travail. Comme le souligne Emmanuel Rivière, directeur de la division Public de Kantar, « l’inquiétude financière est (…) palpable ». 62% des employés affirment avoir vu une baisse de leur salaire ou l’anticiper. Les ouvriers et les employés sont ceux qui se sentent le plus directement menacés par les effets de la crise. Sur tous les plans (augmentation de la durée de travail, dégradation des conditions de travail, baisse des salaires, suppression d’emplois et perte d’emploi) l’inquiétude est présente et ressort fortement.

Mais l’étude fait aussi ressortir que la crise économique liée au confinement suscitent un certain esprit de classe face aux inégalités et aux mesures anti-sociales prises par le gouvernement. Ainsi, 94% des sondés pensent qu’il est nécessaire de « revaloriser les emplois dont la crise a montré le caractère indispensable ». Les préoccupations écologiques, l’importance des services publiques, l’urgence de travailler autrement font aussi presque l’unanimité. 87% des travailleurs interrogés estiment que les riches devraient contribuer plus pour répondre à l’endettement liée au confinement. Majoritairement, la suppression d’un jour férié, le durcissement des conditions d’accès à l’assurance chômage et l’allongement du temps de travail sont rejetés.

Face aux effets déjà présents de la crise et aux effets à venir, les conclusions de Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, semblent bien légère : « la solidarité » face au « chacun pour soi ». Cela ne fait pas un programme d’action et de lutte, surtout de la part de celui qui a signé le recul social sur les retraites et met en avant le « dialogue social » face aux attaques du gouvernement sur les conditions de travail. La gestion irresponsable de la crise sanitaire par le gouvernement et la lutte que le patronat engage actuellement pour récupérer les profits perdus met à l’ordre du jour le contrôle ouvrier sur la production, la nationalisation sans contrepartie des entreprises stratégiques et sous le contrôle des travailleurs eux-mêmes.

 
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