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La Izquierda Diario
31 de mars de 2020 Twitter Faceboock

#NosViesPasLeursProfits
Travail obligatoire 6 jours par semaine : Renault prépare la reprise avec des attaques sociales !
Ali K., agent RATP

Alors que les activités de production sont à l’arrêt et l’entreprise prépare la reprise, la direction veut imposer un accord de gestion de crise rempli d’attaques contre les salariés. Parmi celles-ci l’obligation de travailler six jours par semaine, le prélèvement de jours de congés pour financer le chômage partiel ou la limitation des prises de congés en été.

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Alors que la production est arrêtée depuis le 16 mars et que la direction commence à préparer la reprise, les salariés de Renault doivent déjà faire face aux attaques de la direction concernant leurs conditions de travail.

En effet, dans un tract de la CGT Renault, on apprend que la direction souhaite apporter plusieurs changements à l’organisation et aux conditions de travail sur l’année en cours qui s’appliqueraient à « Renault SAS, Fonderie de Bretagne, Renault Sport Cars, Sofrastock International, STA, Sodicam2, ACI Villeurbanne, Maubeuge, Alpine, Sovab et Renault Digital. »

La semaine dernière, les syndicats apprenaient notamment que la direction souhaitait prélever aux salariés un jour de congé payé tous les cinq jours d’activité partielle, pouvoir imposer obligatoirement le passage à des semaines de 6 jours de travail dans la limite de 3 semaines par mois avec une majoration des heures supplémentaires qui passerait de 25% à 10%, ou encore la remise en cause des congés d’été en limitant ceux-ci à 12 jours consécutifs.

Finalement, suite à l’opposition des organisations syndicales comme la CGT et de nombreux salariés, la direction a dû reculer légèrement sur ses positions en garantissant par exemple le maintien de la majoration à 25% des heures supplémentaires.

Pourtant, comme le note la CGT, en ce qui concerne le travail obligatoire du samedi et les dépassements d’horaires journaliers « la direction renvoie aux directions locales le soin de l’imposer ou non ! Tout comme la possibilité de repositionner les congés d’été ! Certes la direction parle de négociations en local qui seraient conditionnées par les besoins spécifiques de chaque établissement. Mais dans la vraie vie, « le dialogue social » se limite à l’acceptation des seuls desiderata des directions locales. »

En ce qui concerne le prélèvement des congés, la direction le justifie sous le prétexte que ce serait le prix à payer pour un maintien à 100% de la rémunération nette de l’ensemble des salariés en chômage partiel. Pour la CGT, l’attitude de Renault est clair, il s’agit de faire peser sur les salariés le prix du chômage partiel alors même qu’une toute petite partie des dividendes versés suffirait à couvrir cette dépense bien normale.

Affaire à suivre cependant, car les organisations syndicales seront convoquées le mercredi 1er avril, pour une lecture du texte de l’accord final. Une chose est sûre, les entreprises entendent bien profiter du Coronavirus pour justifier de passer en force sur les droits des salariés. Des mesures qui s’inscrivent dans la dynamique ouverte par le gouvernement avec ses ordonnances qui étendent le pouvoir des employeurs pour imposer des modifications de l’organisation du travail, un allongement de la durée du travail ou encore une modification des conditions d’attribution de jours de repos et face auxquelles les salariés de Renault devront être solidaires pour résister à la pression qu’exercera la direction.

Dans son bilan social de 2013, Marie-Françoise Damesin, ex-DRH du groupe Renault et Lauréate du Prix DRH de l’année 2017, avait annoncé qu’on retiendrait principalement de l’année 2013 « la qualité et la vitalité du dialogue social qui a permis la signature de six accords collectifs, et notamment de l’accord de compétitivité ». De notre côté, nous retiendrons du bilan social de 2020 que la direction a choisi de faire payer à ses salariés plutôt qu’à ses actionnaires la diminution des bénéfices, en espérant qu’elle trouvera face à elle des salariés prêts à défendre leurs conditions de travail.

Alors qu’Emmanuel Macron, en visite dans une usine de masques près d’Angers, a aujourd’hui qualifié « d’irresponsables » ceux « qui cherchent déjà à faire des procès » concernant la gestion du gouvernement, nous, nous qualifions d’irresponsables ceux qui cherchent déjà à faire du profit, et tentent de faire payer aux travailleurs le prix de la crise sanitaire et économique.

Pour appuyer celles et ceux qui se battent pour la fermeture leur entreprise, non essentielle, rejoins la grande campagne pour imposer le #StopProductionNonEssentielle parmi les principales tendances sur Twitter et les autres réseaux sociaux. Cette action massive aura lieu le jeudi 2 avril à 18h : chaque personne compte !

 
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