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La Izquierda Diario
17 de mars de 2020 Twitter Faceboock

Brésil. Casse du système de santé ou quand Bolsonaro fait payer sa crise aux travailleurs
Tatiana Magnani

Dans un live sur Facebook, le président d’extrême-droite Bolsonaro, banalise la crise du Coronavirus et affirme que si chacun se soigne individuellement, tout le monde pourra mener une vie normale. Une situation où la population va payer sanitairement et financièrement la casse du système de santé public.

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Le 15 mars des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes brésiliennes à l’appel du président Jair Bolsonaro pour la fermeture du Congrès et du Tribunal Suprême Fédéral. Bolsonaro qui avait appelé sa base sociale à manifester, avec l’intention de peser dans le rapport des forces face au pouvoir législatif pour imposer son projet autoritaire de gouvernement, a reculé et s’est déresponsabilisé des protestations, qu’il a qualifiées de « spontanées », face à la crise sanitaire, politique et sociale déclenchée avec le Covid-19.

Dans un live publié récemment sur sa page Facebook, le président d’extrême-droite apparaît en masque avec son ministre de la santé. Il explique qu’il a été soumis à un test après qu’un membre de son équipe a été testé positif, lors d’un voyage aux États-Unis, où un accord militaire a été signé entre le Brésil et les États-Unis, pour augmenter l’influence géopolitique étasunienne en Amérique latine et maintenir son hégémonie face à la guerre commerciale avec la Chine. Ainsi, Bolsonaro appelle au calme et banalise l’ampleur de la crise du Coronavirus et appelle à la responsabilité individuelle de chacun pour faire face à l’épidémie. En retour, le super-ministre et Chicago boy Paulo Guedes, annonce un plan de mesures qui prétend minimiser les impacts économiques de la crise sanitaire et prévoit la réallocation des recours budgétaires, insuffisants pour faire face à la crise.

Le système de santé brésilien subit un démantèlement avec des coupes budgétaires importantes, y compris depuis les gouvernements successifs du Parti des Travailleurs, et notamment depuis l’approbation d’un amendement constitutionnel, après la destitution de Dilma Rousseff en 2016. Suite à ce coup institutionnel, l’amendement fixe des limites aux dépenses primaires (retraites, pensions, coût des actions du pouvoir public, sécurité sociale etc), notamment avec la mise en place d’une limite d’investissement dans les secteurs de la santé et de l’éducation jusqu’à 2036. D’ici cette date, l’amendement constitutionnel va creuser un trou de 400 milliards de reais (environ 70 milliards d’euros) dans le budget du Système Unique de Santé (SUS), dont 20 milliards déjà disparus à ce jour.

Cet amendement a été un grand coup porté aux travailleurs et aux classes populaires, puisqu’au moins la moitié du budget public servira au paiement de la dette publique, ouvrant la brèche pour que les grandes entreprises privées pharmaceutiques et de la santé profitent de la vulnérabilité et de l’abandon de la population pour réaliser des profits dans une situation semblable à celle que nous vivons et qui va mettre à rude épreuve les systèmes de santé publics sabotés.

Les politiques de démantèlement du système de santé et le gel de dépenses ont affecté la capacité du système public de santé à gérer les demandes de la population. Il risque de se trouver encore plus surchargé avec la montée de cas de coronavirus et la réponse du gouvernement, pris entre le négationnisme de l’épidémie et les disputes intra-bourgeoises entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire pour l’hégémonie de leur projet bonapartiste destiné à faire payer la crise aux travailleurs, ce qui pourrait plonger la population brésilienne dans une vraie catastrophe sanitaire.

Face aux attaques du gouvernement Bolsonaro, une seule exigence : l’abrogation de l’amendement constitutionnel et le non-paiement de la dette publique conjointement à la mise en place d’un vrai plan d’urgence : embauche massive de personnels de santé, mise à disposition des lits et des infrastructures du système privé de santé pour le système de santé public, gratuité assurée pour tous !

 
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