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24 de février de 2020 Twitter Faceboock

100 euros pour les jeunes profs : Blanquer prépare-t-il des « contreparties » sur le temps de travail ?
Ariane Anemoyannis

Invité chez BFM, Blanquer a affirmé vouloir augmenter de cent euros par mois les jeunes professeurs. Une augmentation dont les syndicats se méfient puisqu’il s’agirait de l’accompagner d’une contrepartie : la hausse du temps de travail.

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Crédit photo : © AFP - Thomas SAMSON

Alors que sur le terrain les professeurs ont montré leur mécontentement face à la gestion par Blanquer de l’Education Nationale qui n’a fait qu’empirer leurs conditions de travail et les inégalités générées par le système scolaire, l’annonce d’une augmentation de salaire semble chercher l’apaisement.

De fait, après les mises en grève pendant le bac l’année passée, avec une rétention des notes et une gestion pitoyable par le ministère de l’Education Nationale de cette crise, mais aussi la large participation du secteur des professeurs à la grève contre la réforme des retraites, c’est l’arrivée des E3C qui cristallise désormais la colère des professeurs.

Se targuant de passer par le dialogue social et expliquant « qu’il ne fallait pas écouter les voix qui essaient de brouiller le message et de dire que ça va en être autrement », il a tenté de se porter comme prêt à une sortie de crise. Mais la bonne nouvelle du gouvernement ne semble pas satisfaire les principaux intéressés.

D’une part, parce qu’elle s’adresse uniquement aux jeunes professeurs, alors que les négociations de revalorisation salariale débutées en parallèle de la réforme des retraites portent sur l’ensemble de la profession. Une manière de chercher à diviser les enseignants qui ne se sont jamais montré si unis que face à Blanquer et ce gouvernement.

D’autre part, parce que ce cadeau a plutôt l’air empoisonné puisque selon les syndicats il pourrait être la contrepartie d’une future hausse du temps de travail, par le biais d’heures supplémentaires et des formations sur les congés scolaires : "on ne sait pas à quoi ça correspond, il n’en avait jamais été question. Nous voulons savoir quel est le calendrier et le budget, et nous tenons à ce qu’il n’y ait pas de contrepartie en termes de temps de travail", explique Frédérique Rolet, secrétaire générale du SNES-FSU.

Face à la fronde des professeurs de l’enseignement primaire et secondaire, il s’agissait donc pour Blanquer de se refaire une image, après des mois de popularité en baisse, allant dans le sens de prouver qu’une stratégie de négociations et de compromis pouvait apaiser les relations entre le gouvernement et les secteurs du monde du travail.

Misant sur l’effet d’annonce, l’un des ministres les plus décriés de l’exécutif semble cependant se confronter à des professeurs plus conscients des politiques de manoeuvre dont raffole le gouvernement. Le signe que ce dernier n’en a pas terminé avec le mouvement social.

 
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