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La Izquierda Diario
12 de février de 2020 Twitter Faceboock

Ecologie anticapitaliste
Invasion de BlackRock : soutiens et militants déterminés malgré les GAV
Tristane Chalaise

Suite à l’opération d’invasion et de « redécoration » des locaux de Black Rock impulsée par le mouvement Youth for Climate le lundi 10 février, une trentaine de personnes se sont rassemblées ce mercredi devant le commissariat du XIIIe arrondissement de Paris pour soutenir les militant.e.s écologistes anti-capitalistes toujours en garde à vue. Alors que les médias dominants s’offusquent de la « radicalisation » des mouvements écologistes, les jeunes militant.e.s rappellent que l’opération s’est déroulée sans violence physique et dénoncent la répression et les tentatives d’intimidation par la garde à vue dont ils sont victimes.

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Crédit photo : AFP

“Participation à une manifestation non-déclarée”, “dégradations volontaires”, “violences volontaires”… Ce sont les accusations qui pèsent sur les personnes interpellées lors de l’action organisée lundi dans les locaux de Black Rock. Revendiquée par le mouvement Youth for Climate, qui rassemble des militant.e.s écologistes lycéen.ne.s et étudiant.e.s, et soutenue par de nombreux collectifs écologistes et militants, cette action avait pour objectif de s’attaquer à « une grande entreprise, qui exploite le vivant et les plus démunis, en enrichissant les actionnaires ». Pour dénoncer « les investissements écocides » de Black Rock (actionnaire, entre autres, de Vinci, Total, BNP Paribas et de la Société Générale), mais aussi son intéressement, en tant que fond de placement, dans la réforme des retraites, les militantes ont chamboulé les locaux de la multinationale et redécoré les murs avec des slogans tels que : « Black Rock assassin », « Ecologie libérale, mensonge du capital », « Notre planète, votre crise », « Le kérosène c’est pas pour les avions, c’est pour brûler les flics et les patrons ». Vers 13h, les activistes sont sortis par eux-mêmes, attendus par la Brigade d’Intervention, qui a alors enclenché le processus de répression avec 17 interpellations, dont 4 sur des mineurs.

Julien* (le prénom a été modifié) fait partie des militants interpellés. "J’ai été arrêté parce que j’avais pas ma carte d’identité sur moi, au moment où j’ai été nassé, juste devant le lieu de l’action. Les charges contre moi c’est de la détérioration sur le lieu de l’action de ce que j’ai compris, et elles sont fausses : au final j’ai eu un rappel à la loi, comme pratiquement toutes les autres personnes. J’ai aussi eu une interdiction d’aller au lieu de l’action dans les 6 mois à venir." raconte-t-il à sa sortie du Tribunal.

« On nous rend coupables d’avoir vandalisé des bureaux alors qu’eux, ils détruisent notre environnement »

C’est ce que déplore Léo, 17 ans, interrogé par Cerveaux non disponibles lors du rassemblement de mercredi. Si les jeunes de Youth for Climate et les militant.e.s des organisations qui les ont rejoints revendiquent le recours à des actions offensives et assument avoir « vandalisé » les locaux de Black Rock, le traitement médiatique de l’action de vendredi montre une volonté délibérée de criminaliser leurs actions, alors même que le mouvement revendiquent parallèlement le refus de la violence physique envers les individus. Invité par la chaîne LCI le mardi 11 février, Théo, 18 ans et militant dans le mouvement Youth for Climate, est pris à parti par Arlette Chabot, qui déclare « on ne s’autorise pas à taper les gens… enfin, heureusement ! […] c’est surréaliste ce que vous dites : on ne va pas massacrer les gens, on ne va pas les frapper… ».

Tandis que sur d’autres plateaux, on s’inquiète de la « radicalisation » du mouvement, Dominique Seux, sur France Inter, fait preuve de mépris pour « ces anarchistes qui haïssent le capitalisme mais adorent Facebook » et s’inquiète du « glissement vers une violence dangereuse » des manifestants écologistes. Il s’agit ainsi, une fois de plus, de décrédibiliser l’action des manifestants, qui remettent en cause la violence écologique et sociale du système capitaliste, en essayant de faire passer la violence du côté des manifestants.. De même, lorsqu’on s’interroge sur la répression dont sont victimes les manifestant.e.s, il ne paraît pas « surréaliste » à Mme Chabot de garder 72h en garde à vue une adolescente.

Ces réactions reflètent les peurs avivées par une jeunesse déterminée, qui, consciente de l’impasse écologique et sociale dans laquelle nous pousse le système capitaliste, victime d’une répression de plus en plus intense, n’hésite plus à employer des méthodes offensives, s’inspirant des Gilets Jaunes, mais aussi des actions menées par les grévistes de la SNCF et de la RATP (qui, rappelons-le, avaient eux-mêmes envahis les locaux de Black Rock). « Le gouvernement a de plus en plus peur de nous. Au début on était juste des jeunes qui manifestaient le vendredi, maintenant ils voient qu’il y a une rage, qu’on lâchera rien » note en ce sens Carmen, 14ans, pour Révolution Permanente. Les jeunes présents devant le commissariat insistent ainsi sur le fait, que, loin de les intimider, les méthodes répressives employées par le gouvernement les renforce dans leur détermination. Comme le souligne une des jeunes militantes présente au rassemblement : « qu’est-ce que sont les violences quand on sait que Black Rock tue tous les jours ? »

 
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