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La Izquierda Diario
18 de janvier de 2020 Twitter Faceboock

Ruggia mis en examen
Affaire Adèle Haenel. Derrière un discours féministe, une justice patriarcale
Avis Everhard

Après la mise en lumière sur Mediapart des multiples agressions sexuelles qu’a subies Adèle Haenel pendant son adolescence, Christophe Ruggia est mis en examen pour « agressions sexuelles sur mineur de 15 ans ». Des violences sexistes qui ne sont en rien combattues par l’État et ses institutions, qui derrière un discours féministe de façade attaque en premier les femmes par ses réformes et la violence qu’elle engendre par son idéologie.

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Une affaire qui nous concerne toutes et tous

De 12 à 15 ans, Adèle commence sa carrière d’actrice avec Christophe Ruggia dans le tournage « Les diables ». Pendant ce tournage elle s’oblige à garder le silence face aux nombreuses agressions sexuelles qu’elle subit dans le salon du réalisateur. Et ceci, car de par l’existence du système patriarcal, ses parents voyaient cet homme comme un tremplin pour sa carrière. C’est le 4 novembre 2019, à la suite du mouvement #MeToo, qu’elle décide enfin d’en parler devant les médias. Le but de sa démarche est d’aider les victimes isolées et précaires à sortir du silence.

Adèle Haenel dénonce également la justice française, qui est une justice à deux vitesses, où l’on peut en comparution immédiate, être en prison pour avoir manifesté contre les mesures ultralibérales du gouvernement ; tandis que les agresseurs, souvent issus des classes les plus aisées, vivent en totale impunité. En conséquence de la dénonciation de cette justice à deux vitesses, Adèle Haenel n’a pas souhaité porter plainte dans un premier temps.

…mais aussi l’État bourgeois

Après la médiatisation des actes de Christophe Ruggia, la justice française s’est sentie obligée d’enquêter sur cette affaire, d’autant plus que le gouvernement instrumentalise le féminisme pour redorer son image avec Marlène Schiappa et son « grenelle contre les violences faites aux femmes ».

Le 26 novembre, Adèle est interrogée pour ses accusations, elle décide alors de porter plainte, espérant que ce crime ne restera pas impuni.

Le 16 janvier, le réalisateur est mis en examen pour « agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité sur la victime ». Il est placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de rencontrer Adèle Haenel. Aucun des avocats des parties concernées n’a souhaité réagir.

Même si Adèle Haenel est la première actrice française qui révèle de tels faits d’agression sexuelle, il reste toujours 1 femme sur 5 qui subit des violences sexuelles dans sa vie. Ces chiffres révèlent l’impunité des agresseurs, mais avant tout celle du gouvernement. Même s’il reconnaît légalement ce qui relève des violences sexistes et sexuelles, ce gouvernement est celui qui reproduit la culture patriarcale dominante qui conduit des individus à violenter, agresser, tuer une femme mais aussi et principalement conduit à des violences perpétuées, reproduites par l’État, ses institutions, celles et ceux qui nous gouvernent et qui détiennent les richesses.

Cette justice patriarcale protège quotidiennement la classe dominante, sa corruption mais aussi ses violences sexistes comme dans le cas de Dominique Strauss-Kahn,de Denis Baupin et tant d’autres, et s’accompagne de réformes, lois et déclarations publiques sources de violences contre les femmes. À l’image de la dernière loi sur l’interdiction du port du voile aux accompagnatrices scolaires, ou encore avec la réforme sur l’assurance chômage qui condamne des milliers de femmes à la précarité, et bien sûr la réforme des retraites.

Crédit photo : AFP/Francois Guillot

 
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