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23 de décembre de 2019 Twitter Faceboock

Impérialisme
Macron en Côte d’Ivoire : l’abjecte hypocrisie d’un dignitaire du néo-colonialisme
Léo Valadim

Macron a fait une sortie remarquée lors de sa visite en côte d’ivoire en pleine grève contre sa réforme des retraites. Il a déclaré que « le colonialisme a été une erreur profonde, une faute de la république ». Une déclaration d’une hypocrisie crasse alors qu’il était venu renforcer les partenariat françafricains pour conforter les intérêts de l’impérialisme français en Côte d’Ivoire.

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La visite présidentielle avait deux motivations : la première était de renforcer les « partenariat économiques » de la France avec la Côte d’ivoire, notamment un contrat de construction de 60 millions d’euros, qui sera sans doute confié à une multinationale Française championne du pillage de l’Afrique, comme l’ont été l’essentiel des contrats précédents du type. Le deuxième, qui a fait la une de la presse, était de rendre hommage aux soldats Français morts sur le sol ivoirien le 6 novembre 2004, dans le contexte d’une attaque qui comprend beaucoup de zones d’ombres et surtout, en éludant totalement un massacre de civils faits par les troupes françaises dans les jours qui ont suivi.

Selon l’association Survie, les « Contrats de désendettement et de développement » dont est venu discuter Emmanuel Macron avec le président ivoirien, sont des dispositifs qui « obligent la Côte d’Ivoire à rembourser les dettes - souvent illégitimes - contractées auprès de la France. En "contrepartie", cette dernière verse un montant égal au capital remboursé sur un compte qui finance des projets d’infrastructure décidés avec son aval permettant ainsi de favoriser des entreprises françaises. ». En effet, ces mesures ont la double utilité d’évacuer la question de l’annulation de la dette qui asphyxie encore aujourd’hui les pays africains, tout en guidant les fonds alloués vers des secteurs garantissant la mainmise des intérêts Français dans la région. Le Quai d’Orsay lui-même admet que ce dispositif n’a « pas permis de produire un effet notable sur la réduction du niveau d’endettement des pays bénéficiaires ».

Le président a également inauguré une stèle en hommage aux neuf soldats Français morts le 6 novembre 2004. Ces derniers ont été tués par un bombardement autour duquel subsistent de nombreuses zones d’ombres, l’État Français refusant encore aujourd’hui de dévoiler des informations à son sujet classées secret défense. On reproche notamment aux responsables des opérations d’avoir à la surprise générale laissé libre les pilotes des avions meurtriers, laissant planer le doute sur le fait que cette opération ait servi de motif au coup d’État contre Laurent Bagbo, tombé grâce à l’armée Française en 2011.

Mais surtout, Macron n’a pas dit un mot des dizaines de victimes civiles abattues par les soldats français en représailles dans les jours qui suivirent le bombardement. En effet, les soldats tricolores n’ont pas hésité à tirer sur les manifestants qui protestaient alors contre la présence française dans le pays. Selon les autorités ivoiriennes, 57 morts avaient été tués entre le 6 et le 10 novembre 2004. Pour eux, ni une stèle, ni même une parole. En effet, pour se défendre de continuer d’entretenir des rapports néo-coloniaux avec la Côte d’Ivoire, il aurait fait mauvais genre que de reconnaitre que les troupes françaises n’ont pas hésité à massacrer par dizaines des civils ivoiriens manifestant contre leur présence dans le pays, il y a seulement 15 ans. Aujourd’hui plus qu’hier encore, troupes françaises hors d’Afrique !

 
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