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La Izquierda Diario
5 de décembre de 2019 Twitter Faceboock

Alors que la répression a commencé…
En milieu d’après-midi, la manif parisienne est déjà un énorme succès !
Jean-Patrick Clech

180.000 personnes dans la rue. Et c’est le gouvernement qui le dit ! C’est déjà beaucoup, mais on peut tabler sur un nombre bien plus élevé de manifestantes et de manifestants à Paris, en ce moment-même, en train de battre le pavé en milieu d’après-midi, sous les nuages des premières grenades lacrymogènes.

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« À quoi reconnaît-on une vraie grève ? », disent les vieux militants. « Et bien quand on ne manifeste pas ». La réponse peut sembler paradoxale, mais c’est tout à fait juste. Et c’est le panorama qu’offraient les rues du Nord parisien, en début d’après-midi. Un long ruban de manifestants, orné de ballons syndicaux, de centaines de pancartes et d’énormément de colère, entre la Gare du Nord (alors même que le rendez-vous était donné à Gare de l’Est) et la Place de la République. Et tout ce beau monde fait du surplace, chantant à pleins poumons pour se réchauffer, compte-tenu les 4 degrés au-dessus de zéro.

Une vraie manif, c’est donc une rue congestionnée de manifestants qui ne peuvent pas avancer, tellement c’est un succès, et des axes déserts. C’est le cas, là aussi, de plusieurs artères centrales de la capitale, et pas uniquement parce qu’elles ont été bloquées par la préfecture. Ainsi, pas une voiture Rue Lafayette, entre Magenta et l’Opéra. Un silence absolu dans des rues généralement encombrées par la circulation et les passants. Mais aujourd’hui tout le monde se rue vers République.

Le cortège parisien, divisé sur plusieurs axes avant même qu’il se mette en branle, est absolument impressionnant. On a le droit à tous les slogans, des plus classiques (« Macron, si tu savais, ta réforme, ta réforme, etc. »), aux plus récents (« Même si Macron ne veut pas, nous on est là, etc. »), en passant par les chansons revisités et les immanquables « Aujourd’hui dans la rue, demain on continue ! », qui n’ont jamais été aussi actuels.

Tout le monde est représenté dans le cortège, côté secteur public, bien entendu, avec la RATP et les cheminots ainsi que la Santé, mais également au niveau des services et des transports, avec un beau cortège des travailleurs d’Orly, des professeurs et des personnels de l’Education par milliers, derrière leurs banderoles d’établissement ou d’école, sans compter les jeunes, également très remontés, et, plus largement, l’ensemble des syndicats. La manif est toujours à l’arrêt, à République, à 15h30, alors que la queue de cortège, composée par FO et la CFE-CGC, n’a toujours pas bougé des alentours du Marché Saint-Quentin, près de la Gare du Nord, et que les ballons de la CGT, devant lesquels se trouve Solidaires, ont encore à l’arrêt, Boulevard Magenta.

Le gouvernement se disait prêt à l’affrontement ? C’est par centaines de milliers que les manifestants et les manifestantes parisiens ont répondu au défi.

En attentant la tombée de la nuit et avant que le milieu de cortège n’atteigne la Place de la République, alors que les premières banderoles ne sont pas encore arrivées à la Place de la Nation, la destination finale, les premiers gazages ont commencé. Il faut dire que la police aussi est au rendez-vous et que le préfet Didier Lallement lui a donné des instructions : le déploiement de CRS et de gendarmes mobiles dans les rues adjacentes à la manifestation est énorme, les contrôles des manifestants ayant commencé avant 13h.

Les provocations et les violences policières seront, bien entendu, au rendez-vous. Il en faudra plus pour brouiller le message, très clair, de cette première journée de « tous ensemble ! » parisienne contre Macron et son (im)monde.

 
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