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La Izquierda Diario
13 de novembre de 2019 Twitter Faceboock

Retour aux vieilles recettes ?
Débat avec François Ruffin : « Front populaire écologique » ou parti révolutionnaire ?
Damien Bernard

Dans son dernier livre, François Ruffin a appelé à renouer, dans un « Front populaire écologique », une alliance entre « classes populaires » et « classe éduquée ». Pour le député insoumis, c’est en reconstituant, autour du combat pour l’environnement, le bloc historique de gauche qui a notamment porté Mitterrand au pouvoir en 1981, qu’il sera possible, moyennant la rue, de faire reculer « l’oligarchie ». François Ruffin a-t-il tranché pour un retour aux vieilles recettes d’union de la gauche ?

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Après son pamphlet écrit l’hiver dernier en plein soulèvement des gilets jaunes, François Ruffin publie son deuxième ouvrage de l’année intitulé Il est où, le bonheur aux éditions Les liens qui libèrent. Dans plusieurs entretiens, le député insoumis revient sur sa conception de l’écologie, les grands mouvements pour le climat et les Gilets jaunes. Il revient aussi longuement sur la nécessité d’un changement de stratégie de la gauche, ou il appelle à un « Front Populaire écologique » pour unifier la gauche autour du combat pour l’écologie.

Un « Front populaire écologique » pour unifier la gauche

« J’ai fait un rêve que je vous livre : celui d’un Front populaire écologique », écrit le député insoumis dans son dernier ouvrage. « S’unir, plus que jamais s’unir, pour donner à la France d’autres espoirs », avait lancé Ambroise Croizat en 1934, cite-t-il. Pour François Ruffin, ce slogan « résonne au présent ». « On se sent asphyxiés, étouffés. Il faut ouvrir d’autres espoirs entre l’extrême argent et l’extrême droite », écrit-il sur Twitter, faisant référence au duel annoncé et mis en scène pour 2022.

Face à cette urgence, il faut « essayer quelque chose ». « Dans les années 1930, il a fallu une exigence populaire. C’est la base qui opère la jonction des socialistes et des communistes », explique-t-il. S’il affirme, qu’à la différence des années 30, il n’y a pas de danger fasciste, le député insoumis pense que « c’est la crise climatique » qui peut « rassembler » la gauche de transformation sociale et écologique autour d’une alliance combinant le « rouge et le vert ».

Le bloc historique de gauche « brisé » par la mondialisation

Pour construire cette « unité », François Ruffin affirme qu’il faut œuvrer à « constituer un bloc historique qui rassemble les classes populaires et – disons-le comme ça – la classe éduquée ». Pour le député insoumis, c’est la mondialisation qui a brisé le « bloc historique » de gauche constitué en mai 1981 autour du vote pour François Mitterrand à la présidentielle avec le bulletin de « 74 % des ouvriers » et « grosso modo tous les profs ».

La rupture de ce bloc est selon Ruffin liée aux impacts différenciés de la mondialisation : « du côté des ouvriers on a atteint 20 % de chômage pour les non-qualifiés » tandis que « côté classes intermédiaires, au contraire, on n’est qu’à 5 % de chômage, donc on espère encore qu’un certain niveau de diplôme nous en prémunira », explique-t-il. « La traduction électorale de cet état des choses a été catastrophique : émergence du Front national, un tiers du vote ouvrier qui va grosso modo au Front national », continue-t-il.

Un tiers du vote ouvrier au FN : et les trahisons de la gauche ?

Mais si François Ruffin dépeint un tableau des plus objectifs, il passe totalement sous silence les responsabilités de la gauche. En somme, les multiples trahisons et renoncements de la gauche au pouvoir ne font même pas partie de l’équation permettant de comprendre le basculement du vote d’une partie non négligeable du monde du travail vers le FN. Pourtant, de Mitterrand à Hollande, les trahisons, il y en a eu. Et François Ruffin en connait un rayon comme il l’illustre bien dans un article intitulé « La semaine ou la gauche a basculé ». En ce sens, c’est bien à dessein que le député insoumis les passe sous silence.

Et pour cause, pour Ruffin, le problème est ailleurs : « En Mai 68, on a eu la rue mais on n’a pas eu les urnes. En mai 1981, c’était le contraire », explique-t-il. Ainsi, selon l’analyse, si François Mitterrand opère le « tournant de la rigueur » en 1983, c’est parce qu’il manquait la pression de la rue. Une manière non seulement d’éluder les trahisons de la gauche pour expliquer la situation actuelle mais aussi de faire peser la responsabilité sur les masses supposément « résignées » sans jamais expliquer d’où ce sentiment découle. Une façon d’éviter les lourds bilans pour laisser place à l’unité ?

Plus en général, cette analyse tend à réduire le rôle du facteur subjectif, les partis et organisations, à celui purement institutionnel d’accession au pouvoir « par les urnes ». Le rôle des « masses » se réduit, lui, à faire pression « par la rue » pour imposer l’application du programme.

Le « Front populaire », le modèle à reproduire ?

Mais in fine pour François Ruffin, « l’exemple, c’est le Front populaire », comme il l’a affirmé sur On n’est pas couché ce samedi 9 novembre. « Si on veut avoir une transformation réelle, il faut avoir les urnes et la rue, les deux », précise-t-il dans une interview.

Si François Ruffin réactive le « Front populaire » pour faire face à la crise écologique, c’est qu’il apparaît dans l’imaginaire collectif comme la dernière grande victoire arrachée aux classes dominantes. Et, en effet, les acquis sociaux obtenus ne sont pas des moindres : reconnaissance du droit syndical, hausse des salaires, congés payés et la semaine de 40 heures.

Mais pour analyser à sa juste mesure le « Front populaire », c’est au regard de la situation ouverte en 1936 -une situation ouvertement révolutionnaire où la classe ouvrière a imposé la grève générale à ses organisations - qu’il faut jauger le rôle des directions réformistes. Dans ce cadre, si François Ruffin explique à juste titre que sans « vaste mouvement social », la « victoire électorale n’aurait sans doute pas accouché de grand-chose », il ne précise pas que la direction du Front populaire n’a en aucun cas cherché à appuyer la dynamique de généralisation de la grève ni à l’encourager. Au contraire, ils ont cherché à y mettre activement fin le plus rapidement possible en menant une campagne ouverte contre les grèves qui ont suivi.

Et c’est sous cette « grandiose pression » de la classe ouvrière, comme le décrivait Léon Trotsky, que le gouvernement du Front populaire, avec dans l’ombre la bourgeoisie, a coupé la dynamique révolutionnaire en votant, en urgence et avec l’aval du patronat, une nouvelle série de lois sur les congés payés et la semaine de 40 heures. En ce sens, la direction du « Front populaire », loin d’offrir une direction à la hauteur de la situation, a joué ouvertement un rôle contre-révolutionnaire.

Ainsi malgré l’association historique de la gauche, et malgré les conquêtes arrachées par la peur de la bourgeoisie de tout perdre pendant l’occupation des usines, la réalité est que le « Front populaire » reste une « victoire défaite » . Le Front populaire a canalisé et défait le processus révolutionnaire ouvert par la radicalisation prolongée de la classe ouvrière. Une défaite débouchant sur une démoralisation et sur la passivisation de la classe ouvrière, avec le retour du patronat en force et la capitulation devant le régime collaborationniste de Vichy, à travers l’Assemblée nationale, à majorité socialiste, qui a approuvé le transfert des pouvoirs au maréchal Pétain et l’avènement de son régime.

Mais ça tombe bien, François Ruffin s’affirme « réformiste »

L’objection qui pourra être faite, c’est que, loin de s’afficher révolutionnaire, François Ruffin s’affirme ouvertement réformiste. « Je suis un réformiste ! », titre-t-il même l’interview du député insoumis donné à Médiapart. Et François Ruffin affiche ouvertement ses ambitions qui se rapproche du « Front populaire » : « toutes les luttes se terminent par un compromis provisoire ». L’objectif est de « faire reculer, reculer, reculer » les multinationales en associant « les luttes et les lois » comme lors du « Front populaire ».

L’Etat-providence se chargerait de fixer les lois, tandis que la responsabilité du « mouvement social » serait d’être le garde-fou de gouvernement au pouvoir sur lequel feront pressions « l’oligarchie ». C’est ce qu’il exprime clairement dans son interview à Médiapart : « une fois qu’un gouvernement est porté au pouvoir, il faut la rue derrière. Le type qui arrive au pouvoir, il n’arrivera à rien tout seul, même s’il est de bonne volonté. Il aura toujours en face de lui le Medef, la Commission européenne, la Banque centrale européenne, les journaux de Drahi, Niel et Arnault ». Une manière de battre en brèche tout argument remettant au centre l’expérience du gouvernement Tsipras en Grèce. En somme, il manquait encore une fois les masses.

Ce que cela signifie c’est que François Ruffin ne compte pas remettre en cause profondément du système capitaliste. Plus encore, il affirme même ne pas bien savoir « ce que le mot « capitalisme » recouvre précisément » avant de donner sa vision : « s’il s’agit de dire qu’il faut aller vers le recul des multinationales ou que la finance doit être mise au service de la société, je suis d’accord. Mais je ne suis pas contre la propriété privée par principe. En fait, je suis réformiste », précise-t-il. « Je suis pour encadrer le marché, pas pour une élimination de la propriété privée. Je ne suis même pas pour une élimination de la concurrence », termine-t-il.

En somme, ce que propose François Ruffin, c’est un projet de conciliation de classe avec des secteurs de la petite bourgeoisie, dont « Nicolas Hulot, le représentant des classes éduquées ». Une conciliation qui pourrait même s’étendre à certains secteurs de la bourgeoisie. C’est dans ce sens, qu’il prend le soin d’interpeller, « certains secteurs de l’industrie favorables à un certain protectionnisme », tout en assurant qu’il doute fortement des conditions de réalisation d’un tel compromis. Un protectionnisme qui ne serait qu’« un moyen » et « non une fin » continue-t-il, tentant de gommer ses traits les plus nationalistes.

Contre la crise climatique, le combat « contre les publicités » est-il vraiment fondamental ?

Du point de vue programmatique, cela reste pour le moment évasif. François Ruffin affirme, sur la base d’études, que « les 10 % les plus riches émettent huit fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que les 10 % les plus pauvres ». Ainsi à l’inverse du nouveau représentant de l’écologie politique EELV, le député insoumis se refuse à la taxe carbone. Il a même été l’un des premiers à dénoncer les taxes sur les carburants qui se sont abattus sur les Gilets jaunes qu’il assimilait à « un greenwashing de l’injustice fiscale ».

Et pour ce qui concerne les « mesures concrètes », le principal cheval de bataille du député insoumis est le « combat contre les publicités ». Dans une autre interview, il explique : « On marche sur la tête lorsqu’on me dit que l’on ne peut pas faire interdire les publicités à minima sur les 4X4, que dans notre pays la vente de 4X4 a augmenté de 30 % en 2019, que les émissions de gaz à effets de serre ont encore augmenté, etc. Sur le marché intérieur au moins, la France pourrait prendre des mesures ; contre la publicité par exemple, qui constitue, à mon sens, un combat central. »

Cette mesure s’inscrit dans son « consommer moins, répartir mieux » visant à réguler le « libre-échange ». Mais s’il est évident que faire changer les modes de consommations individuels ne peut être négligée pour résoudre la crise écologique, cette logique tend à concentrer l’attention sur la « consommation irresponsable » plutôt qu’à l’inscrire dans un combat à visée général contre les grandes multinationales qui polluent, à l’échelle mondiale, au centuple.

Et si en ce sens, François Ruffin propose une nouvelle « politique industrielle qui corresponde à un projet écologique », avec comme proposition la fin de la production de « sèche-linge », c’est la question des moyens qu’il se donne pour imposer une telle politique qui pose question. Il est en effet difficile à imaginer que « les conseils d’administration des multinationales » qu’il compte maintenir puissent décider sous pression « de représentants des consommateurs, des salariés, des associations environnementales, des élus locaux » d’abolir les sources mêmes du profit des actionnaires. Ces propositions, pour l’heure très évasives, pourraient se rapprocher d’un nouveau « green new deal » en vogue notamment, chez certains artisans du capitalisme vert, défendu aux États-Unis, par certains candidats à la présidence du Parti Démocrate.

Contre l’urgence climatique, des réformettes dans le cadre du capitalisme ?

Ainsi, il y a une contradiction importante dans le discours de François Ruffin. D’un côté, l’urgence climatique se fait plus pressante que jamais, mais de l’autre, il affirme qu’il s’agirait de réguler le capitalisme, tout en ne remettant rien en cause de ses logiques profondes comme la concurrence qui fait rage entre les différents capitaux.

Pourtant, les liens entre le capitalisme et la crise climatique sont évident. Et si la « mondialisation » a accéléré la destruction de la planète, c’est bien le système dans son ensemble qui en est la cause. En effet, comme nous l’affirmions « le mode de production capitaliste est en totale contradiction avec la nature et le développement naturel. Pour le capital, le facteur déterminant est purement quantitatif. La compétition féroce oblige chaque capitaliste à chercher constamment des façons de remplacer les travailleurs par des machines qui augmentent la productivité du travail autant que la quantité de marchandises produites et donc, finalement, la quantité de ressources naturelles utilisées. La répétition constante de ce cycle de production et de reproduction du capital épuise les ressources, sans prendre en compte le temps nécessaire à leur production et à leur régénération naturelle. »

« Union de la gauche » : à la recherche de l’unité avec EELV ?

Il y a donc « urgence ». Face à la crise écologique, et à l’avènement du duel Macron Le Pen, il s’agirait pour François Ruffin d’imposer « l’unité » de la gauche de transformation sociale et politique contre toute velléité d’hégémonie. Pour cela, le député insoumis tente de construire « l’unité » par l’exemple.

Ainsi, localement, il essaye de donner corps, bon an mal an, à cette « unité » dans sa ville d’Amiens : aux prochaines élections municipales, le parlementaire souhaite une liste « d’union de la gauche » avec La France Insoumise, le Parti communiste, Génération·s, les écologistes et les socialistes, un rassemblement pour l’heure qui reste incertain. Une tentative de rassemblement jusqu’au PS que François Ruffin comme Clémentine Autain tentent de généraliser, dans une autre ville à Montpellier où les deux députés ont pris position, contre la ligne du comité électoral de La France Insoumise, dans une tribune pour une liste large d’union avec notamment EELV.

Pour résoudre « l’absence d’initiative politique » : un retour aux vieilles recettes ?

Et si François Ruffin a raison sur une chose, c’est sur le fait que « l’absence d’initiative politique participe » au « sentiment d’asphyxie ». Après Youth For Climat ou encore les Gilets jaunes, c’est l’atonie qui prime au sein de la gauche, et nous ajouterions aussi au sein de l’extrême-gauche.

Pour autant, les conclusions que tirent François Ruffin avec le « Front populaire écologique » comme un retour à l’union de la gauche, saupoudrée de populisme vert, sont bien en deçà de ce qu’il s’agirait pour incarner la radicalité croissante des exploités et des opprimés. En cohérence sûrement avec sa vision selon laquelle le « peuple est totalement découragé et démobilisé » ou encore son analyse de la séquence actuelle où il affirme qu’après « une séquence avec un mouvement de masse, déterminé, soutenu massivement dans le pays », nous serions « dans un temps de reflux » oubliant soigneusement de parler de la situation qui peut s’ouvrir le 5 décembre contre la réforme des retraites.

Une analyse à contre-pied total de la situation que l’on observe en cette rentrée sociale et politique d’un nouveau type, avec les grèves sauvages et la gilet-jaunisation de secteurs stratégiques du mouvement ouvrier. Une situation où la radicalité des Gilets jaunes contamine plus largement encore les hospitaliers, les travailleurs de la RATP, le mouvement social, comme les mouvements pour le climat.

Pour incarner la radicalité croissante : un parti révolutionnaire !

Cette situation sur le terrain de la lutte de classe est l’expression dans l’Hexagone de phénomènes de polarisation sociale et politique.

Dans un contexte plus général de crise profonde du capitalisme où le néo-libéralisme ne laisse plus la moindre place aux moindres acquis sociaux, et où la rupture entre les représentants et les représentés s’accentuent, ce sont les explosions de radicalités spontanées des exploités et opprimés qui priment. D’abord avec les Gilets jaunes, puis avec les soulèvements populaires en Algérie et au Soudan, la mobilisation à Hong Kong et plus récemment en Equateur, au Chili, en Catalogne, au Liban, à Haïti.

Tout au contraire de l’analyse du député insoumis, selon laquelle les masses laborieuses seraient « découragées et démobilisées », c’est une toute nouvelle subjectivité que démontre le monde du travail et la jeunesse.

Mais pour incarner cette radicalité croissante, les vieilles recettes d’« union de la gauche » non seulement ne fonctionneront pas, mais plus encore ne répondent pas aux aspirations de « révolution » qui a notamment transpiré au sein des Gilets jaunes. Et paradoxalement, dans ce contexte, la gauche qui se réclame révolutionnaire n’a presque jamais été aussi faible et peu audible.

Comme nous l’écrivions, « cette radicalité doit pouvoir s’incarner dans une organisation, un parti politique portant les intérêts des exploités, et développant une stratégie pour gagner. Un parti qui, tout en utilisant la tribune des élections pour diffuser largement son programme, a pour centre de gravité la lutte de classes ». Un parti qui, loin de réduire le monde du travail et la jeunesse à un simple rôle d’appoint et de pression à un gouvernement de gauche, développe l’auto-activité des masses dans la continuité du soulèvement des Gilets jaunes, mais à un niveau supérieur. Un parti, qui sans mépriser la lutte sur le terrain électoral, place le cœur de son combat sur le terrain anti-institutionnel et de la lutte de classes.

Pour un programme de transition écologique en rupture avec le capitalisme !

Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui sont convaincus que le système capitaliste ne va plus, que l’écologique est incompatible avec le capitalisme, avec sa logique interne, et qu’une hypothétique « régulation » du « libre-échange », ne résoudra pas cette incompatibilité. Une révolution serait nécessaire pour remettre à plat le mode de production capitaliste dans sa totalité avec un programme de transition sur l’écologie qui soit réellement à la hauteur des enjeux, visant à une réorganisation rationnelle et écologique complète de la production, de la distribution et de la consommation avec des mesures telles que :

L’expropriation de l’ensemble de l’industrie énergétique, sous la gestion démocratique des travailleurs et la surveillance de comités de consommateurs ; la nationalisation et la reconversion technologique sans indemnisation et sous le contrôle des travailleurs de toutes les entreprises de transport ; la lutte pour des conditions de travail sûres dans toutes les usines et entreprises, dont doivent être éliminées les substances toxiques et polluantes ; l’imposition de budgets importants pour la conservation de la biodiversité, l’interdiction des méga-mines polluantes, la nationalisation de l’exploitation minière traditionnelle sous le contrôle des travailleurs ; une politique radicale pour réduire les déchets et les recycler ; la levée du secret des affaires (qui permet, par exemple, de dissimuler les émissions toxiques).

« C’est pourquoi les membres du Courant Communiste Révolutionnaire, à l’initiative du quotidien en ligne Révolution Permanente, ont proposé au Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) dont ils sont partie intégrante, de lancer un processus de discussion en vue de la création « d’un grand parti révolutionnaire regroupant des militants et courants de traditions et milieux différents à commencer par les organisations d’extrême-gauche telles que le NPA et Lutte Ouvrière, mais aussi des secteurs de l’avant-garde qui ont émergé depuis 2016, au sein du mouvement ouvrier comme dans une frange de la jeunesse, dans des collectifs tels que le Comité Adama, dans une aile du mouvement des gilets jaunes, etc., qui se sentent anticapitalistes et révolutionnaires et que nous nous devons de convaincre de la nécessité de s’organiser en parti politique pour pouvoir peser sur les événements.  »

Ouvrir le débat

Depuis Révolution Permanente, qui n’est pas seulement un journal, mais une tendance du NPA et un collectif militant engagé, nous souhaitons ouvrir le débat sur la nécessité et les contours de ce parti révolutionnaire dans la situation actuelle avec le reste de l’extrême-gauche, de même qu’avec tous ceux qui dans les différents mouvements (gilets jaunes, grèves ouvrières, collectifs antiracistes ou contre les violences policières, mobilisation pour le climat, etc.) partagent l’objectif de renverser ce système pour le remplacer par un autre, débarrassé de toute forme d’exploitation ou d’oppression.

Cet article est le second d’une série, autour de laquelle nous souhaitons discuter également avec nos lecteurs, dont les réactions à notre proposition et les contributions au débat seront plus que les bienvenues !

Crédits photos : GERARD JULIEN / AFP

 
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