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La Izquierda Diario
13 de novembre de 2019 Twitter Faceboock

Bolivie
Coup d’Etat en Bolivie : J. Añez sénatrice de l’opposition s’autoproclame présidente
Typhaine Cendrars

La sénatrice de l’opposition Jeanine Añez s’est autoproclamée ce mardi devant un Sénat à moitié vide, présidente provisoire de Bolivie. Cet événement fait suite au coup d’Etat contre le président Evo Morales perpétré par l’armée juste après la publication, par l’Organisation des Etats Américains, d’un rapport remettant en cause sa victoire au premier tour des élections présidentielles du 20 octobre dernier.

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Le mouvement de droite qui secoue la Bolivie depuis une vingtaine de jours a démarré suite à la dernière élection présidentielle. La victoire de l’actuel président Evo Morales, qui entamait son quatrième mandat, a été contestée notamment par l’opposition, qui est à l’origine de blocages routiers pour faire pression sur le gouvernement. Quelques jours avant le coup d’Etat en tant que tel, le mouvement avait déjà été rejoint par des unités de police qui se sont mutinées contre le gouvernement et le ministère de l’Intérieur. C’est la déclaration de l’OEA (Organisation des Etats Américains), affirmant que l’élection était truquée qui a déclenché le basculement de l’armée dans le camp putschiste. Sous la pression de l’Armée, Morales, son vice-président, les présidents des deux chambres ainsi que plusieurs gouverneurs et maires du MAS (Mouvement vers le Socialisme) parti de Morales, ont démissionné.

Luis Fernando Camacho, leader de la droite dure a, après la démission de Morales, fait irruption au siège du gouvernement, brandissant un drapeau bolivien et sa bible, demandant qu’un gouvernement transitoire civico-militaire soit mis en place. Alors que Morales et son gouvernement appellent au dialogue avec les putschiste et à la cessation des hostilité, des groupes para-militaires d’extrême droite ont attaqué les domiciles des dirigeant du MAS et saccagé des locaux syndicaux et d’extrême gauche.

Depuis lundi, des milliers de personnes se mobilisent dans plusieurs villes de la périphérie de La Paz ainsi qu’à El Alto, contre le coup d’Etat dirigé par la droite et la police et que l’armée soutient. La population s’est manifestée de manière spontanée en réaction au coup d’Etat en scandant « Camacho, Mesa, nous voulons vos têtes », des réunions publiques ont par ailleurs été improvisées et appellent à de nouvelles mobilisations.

Des vidéos montrent la population paysanne et indigène, descendre dans la rue, armes en main, criant « maintenant oui, guerre civile ». Malgré l’importance de la répression policière à coup de gaz et d’arrestations, les mobilisations se poursuivent avec une grande radicalité. Les mobilisations ont émergé en particulier en réaction au racisme des protagonistes du coup d’Etat, notamment la police qui a enlevé de son uniforme le symbole du peuple indigène, le drapeau whipala, pour soutenir le mouvement de droite putschiste. Face à la répression brutale, la population paysanne et indigène s’organise et a repoussé la police à certains endroits, allant même jusqu’à brûler le commissariat central de El Alto. Des veilles permanentes sont mises en place par la population afin de garder la ville complètement bloquée, déclarant que « la police n’aura pas sa place à El Alto, et la sécurité sera prise en charge des habitants ».

C’est dans ce contexte de forte mobilisation de la population contre le coup d’Etat de la droite que la sénatrice Jeanine Añez s’est auto-proclamée présidente provisoire de Bolivie. Ce mardi, jour de l’exil du président démissionnaire Evo Morales, Jeanine Añez a dans l’après-midi et devant un sénat dont les élus du MAS étaient absents, dans un manœuvre frauduleuse, cité l’article 169 de la constitution bolivienne pour s’auto-déclarer présidente. Lors de son discours elle a affirmé que les nouvelles élections auraient lieu après la nomination du nouveau tribunal électoral et a remercié la police, les forces armées ainsi que l’Eglise. Puis sur le balcon présidentiel, entourée des leaders du coup d’Etat dont Luis Fernando Camacho, elle a déclaré que « notre force c’est Dieu ».

Au même moment se tenaient d’énormes manifestations de la classe populaire et d’habitants d’El Alto pour exiger le maintient de leur acquis sociaux et pour se positionner contre l’opposition qui montre qui elle est vraiment en brûlant un drapeau indigène dans un acte raciste. La manifestation massive qui se dirigeait vers La Paz a rempli la place Murillo, centre politique du pays, et les manifestants s’y sont installés afin que le congrès entendent leurs demandes. Les manifestants se sont faits durement réprimés par la police, complice du coup d’Etat mené par une droite conservatrice et raciste.

 
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