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La Izquierda Diario
12 de novembre de 2019 Twitter Faceboock

Au rassemblement de Paris 8
Léo, étudiant : « Le 5 décembre, le pays va être bloqué. Il ne faudra pas rester chez nous »
Léo Valadim

Ce mardi 12 novembre, un rassemblement était organisé sur l’Université de Paris 8, dans le cadre des manifestations de solidarité avec l’étudiant qui s’est immolé à Lyon. Léo, étudiant et militant de Révolution Permanente et du NPA Jeunes, a pris la parole pour appeler à la mobilisation de la jeunesse, dans la convergence avec les secteurs du monde du travail le 5 décembre prochain.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Leo-etudiant-Le-5-decembre-le-pays-va-etre-bloque-Il-ne-faudra-pas-rester-chez-nous

Nous souhaitions exprimer toute notre solidarité avec la famille et les proches du camarade, ses camarades de luttes qui vivent ce drame.
Un drame brutal qui nous renvoie dans la figure une réalité que l’on vit, nombreux et nombreuses, dans des situations toujours plus complexes où pour étudier nous sommes obligés de faire de plus en plus de sacrifices. Où notre survie dépend de quelques centaines d’euros que veut bien nous donner le CROUS. Où pour pouvoir étudier nous sommes obligés d’accumuler des emplois, harcelés par des managers, payés comme des merdes, où à chaque instant nous pouvons nous faire licencier et voir s’envoler tous nos projets d’avenir. Une situation pourrie qui ne se limite pas à l’Université puisque quand nous en sortons, ce qui nous attend c’est la merde pour tout le restant de notre vie. Des contrats à durée déterminée, des contrats d’intérim desquels nous pouvons nous faire jeter du jour au lendemain et aucune perspective d’avenir.

Insensible à ce geste-là comme il a été insensible à tous les cris de détresse, Macron est bien déterminé à poursuivre dans sa voie et à faire passer la réforme des retraites. Cette réforme, qui met en branle des secteurs du salariat qui appellent à la grève générale le 5 décembre comme à la RATP, à la SNCF, dans l’Education Nationale, et dans les raffineries, nous promet non seulement de vivre dans la merde, de travailler comme des larbins mais aussi de ne pas pouvoir profiter de quelques années de retraites en sortant. C’est ça qu’on nous promet avec la réforme des retraites : même pas quelques années pour pouvoir souffler, juste une exploitation froide et décomplexée jusqu’à la fin.

Évidemment, l’acte du camarade est désespéré, il est brutal, mais il faut écouter ce qu’il nous dit. Cet acte est politique et appelle à une riposte d’ampleur. Nous appelons de tous nos vœux que cet acte entraîne un déclic, à sortir des solutions individuelles, à sortir de ce qu’on nous propose, c’est-à-dire de la compétition entre toutes et tous. Maintenant, il faut riposter collectivement. Cela commence avec le rassemblement d’aujourd’hui, et nous en remercions l’organisation, et il va falloir que cela se poursuive et notamment autour du 5 décembre.

Le 5 décembre, le pays va être bloqué. Peut-être que l’Université va être fermée. Il ne faudra pas que nous restions chez nous, il va falloir que nous nous organisions et ça commence maintenant. Il faut que dans le mouvement interprofessionnel qui s’amorce, nous fassions entendre nos revendications : contre la précarité, pour le partage du temps de travail, contre le chômage mais aussi pour pouvoir étudier dans de bonnes conditions. Contre la sélection, contre Parcoursup, contre l’augmentation raciste des frais d’inscription qui a été mise en place l’année dernière et pour qu’il y ait des bourses qui soient à la hauteur des besoins de l’ensemble des personnes qui souhaitent étudier. Ce n’est plus possible, il faut que l’Université soit ouverte réellement à tous les enfants des classes populaires, tous les enfants des travailleurs et pour faire entendre nos revendications, il faudra que nous soyons en masse dans la rue à compter du 5 décembre. Cela commence maintenant, il faut que nous nous organisions dans tous nos UFR, tous les départements, pour organiser une riposte d’ampleur. Maintenant, nous savons que les beaux programmes électoraux ne changeront rien à notre avenir. Si nous voulons changer les choses, il va falloir que nous nous organisions nous-même, avec nos propres forces, auprès des salariés qui vont bloquer le pays.

 
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