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4 de novembre de 2019 Twitter Faceboock

Lutte des classes à l’international
Irak : Grève générale jusqu’à la « chute du régime »
Lucas Darin

L’Irak est secouée par un mouvement social massif depuis plus d’un mois. Après une phase d’accalmie, sans doute due à une répression terrible du régime, le mouvement est entré dans une nouvelle dimension ce dimanche 3 novembre en se dotant d’un outil particulier : la grève.

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Crédits Photo : AFP

Un mouvement qui dure

L’Irak est secoué par un mouvement social massif depuis le 1er octobre. La population, qui se soulevait contre la corruption qui sévit dans le pays depuis l’invasion des Etats-Unis, le chômage et des conditions de vie déplorables, s’est heurtée à une répression terrible organisée par le régime.
Dès la première semaine de manifestations, les forces de l’ordre se sont livrées à un véritable massacre : le bilan faisait état de 100 morts et 5000 blessés.

La situation politique dans le pays est complexe, avec l’existence dans le gouvernement et l’administration d’une faction pro-iranienne, chargée de défendre les intérêts de l’Iran dans la région en gardant une certaine stabilité en Irak. Cette frange pro-iranienne est notamment présente dans les forces de l’ordre à travers les milices de lutte contre Daesh qui ont été plus ou moins intégrées à l’armée et à la police. En plus de la répression « officielle » des forces de l’ordre identifiées, une répression dont l’Etat rejette la responsabilité existe : les irakiens mobilisés font état de tirs de snipers dans la foule ou d’enlèvements de militants et de journalistes.

Une accalmie puis une nouvelle dimension

Après une période un peu plus calme, le mouvement est reparti de plus belle le vendredi 25 octobre, lorsque la jeunesse scolarisée a rejoint les précaires et les travailleurs pauvres des villes.

Le sursaut de mobilisation n’a pas été épargné par une nouvelle vague de répression sauvage. Les forces de l’ordre ont ainsi ajouté à leur arsenal des grenades lacrymogènes « brise-crânes », particulièrement lourdes, à l’origine de plusieurs morts parmi les manifestants.

Ce dimanche 3 novembre, le mouvement est entré dans une nouvelle dimension en se dotant d’un outil particulier : la grève.

Les syndicats des enseignants, des ingénieurs, des avocats et des médecins ont appelé à la grève générale et se sont joints aux manifestants jusqu’à « la chute du régime ». Cette perspective de paralysie économique du pays par la grève, associée aux manifestants qui coupent les principaux axes du pays afin de bloquer les flux de marchandises, est essentielle pour établir un rapport de force avec le gouvernement.

Le premier ministre, Adel Abdel Mahdi, inquiet quant à l’impact économique de cette nouvelle phase de la mobilisation, a déclaré dimanche soir que « de nombreuses revendications ont été satisfaites » et qu’il fallait « retourner à la vie normale ». Mais les réformes partielles proposées à la hâte par le régime ne satisfont pas un mouvement qui prend de plus en plus conscience de sa force : « on restera dans la rue jusqu’à la chute du régime et le départ des corrompus et des voleurs » confie Tahssine Nasser, 25 ans.

Un contexte international marqué par le retour de la lutte des classes

Ce soulèvement de la population irakienne n’est pas un fait isolé. L’Irak est un pays qui connaît une situation politique complexe, mais il est loin d’être le seul à être secoué par un mouvement d’ampleur qui réclame la chute d’un régime corrompu qui impose une austérité et des conditions de vie misérables à la population.

Dans la même région, et concerné par la même problématique d’ingérence de l’Iran, le Liban connaît une mobilisation massive depuis deux semaines.

Le Chili connaît également un soulèvement historique, qui à travers une grève générale et des millions de personnes dans les rues a forcé le gouvernement de Pinera à reculer et qui tente de manoeuvrer pour sauver sa tête, avec l’aide d’une partie de l’opposition.

Depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, qui a réveillé chez les classes dominantes la peur de la révolte dans un pays impérialiste, une nouvelle vague de protestations ne cesse de s’étendre dans le monde : c’est un retour fracassant de la lutte des classes.

 
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