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La Izquierda Diario
26 de juillet de 2019 Twitter Faceboock

Répression
Mantes-la-Jolie. « Pas de faute » selon l’enquête, ou comment encourager les rafles
Antoine Bordas

150 jeunes interpellés, menottés, mains sur la tête ou encore à genoux, c’était l’affaire Mantes-la-Jolie. Aujourd’hui : blanchiment total. L’IGPN acte donc la banalisation des méthodes policières ce jour-là.

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Tout le monde se souvient des images du 6 décembre à Mantes-la-Jolie, suite à une manifestation, environ 150 jeunes sont interpellés à genoux, les mains sur la tête, en rang, certains la face contre un mur ou le visage dans la boue, encerclés de policiers surarmés, les images font au moins le tour de France, l’indignation est partout. C’est un tournant répressif dans la séquence du mouvement des Gilets Jaunes, la répression hallucinante qu’ont subi ces jeunes était devenu un symbole.

Une enquête a été ouverte à la suite des évènements, des plaintes déposées par certains jeunes, ainsi que l’UNL (Union Nationale des Lycéens), au près de l’IGPN. Ce vendredi, la procureure de Nanterre rend le verdict : l’affaire est classée sans suite. Les conclusions sont les suivantes : « Le fait de retenir les personnes interpellées en position à genoux ou assise, entravées pour certaines d’entre elles, apparaît justifié par le contexte exceptionnel de violences urbaines graves et le nombre de personnes devant être conduites dans les locaux de police, nécessitant une organisation matérielle incompressible ». Les méthodes utilisées ce jours là sont donc considérées comme normal pour l’institution policière, IGPN compris.

Un véritable encouragement, qui ne peut que présager une multiplication de ces méthodes dans les quartiers et les prochaines mobilisations sociales ! Comme nous le disions quelques temps après les évènements : « La rafle de Mantes est le symbole d’une génération sacrifiée que l’on veut mettre au pas pour avoir contesté son anti-avenir prédéfini par Parcoursup et la sévère sélection sociale qu’il promet. » et cette mise au pas ne pose aucun problème aux différentes institutions étatiques. On verra d’ailleurs peut être le commandant de cette opération décoré par Castaner prochainement …

Ce jugement vient s’ajouter à la liste des affaires de répression policières classés sans suite. Si ce n’est pas une surprise, les conclusions de l’enquête de l’IGPN, dont la cheffe réfutait le terme même de "violences policières", illustre la manière dont l’institution policière, largement discréditée, compte bien répondre aux prochains mouvements sociaux. Ainsi, la logique est donc au blanchiment de tous les actes de répression envers la mobilisation des Gilets Jaunes, le gouvernement prépare ainsi la suite des opérations, la rentrée sera certainement chaude. Ainsi, le degré de répression utilisé contre les Gilets jaunes, déjà employé dans les quartiers, compte bien se normaliser dans le paysage politique comme un moyen normal de répondre aux mobilisations. La problématique pour la classe dominante réside désormais dans le fait que l’usage massif de répression devient une nécessité, d’où le processus de légitimation en cours.

 
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