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La Izquierda Diario
28 de juin de 2019 Twitter Faceboock

Harcèlement sexuel à l’université
Un ancien étudiant de Paris 1-Sorbonne condamné pour harcèlement sexuel
Lorélia Fréjo

Le journal Le Monde a révélé un nouveau cas de harcèlement sexuel à l’Université Paris 1. Cette fois c’est un étudiant qui a été condamné pour avoir harcelé une étudiante pendant près d’un an, il est également accusé par d’autres étudiantes pour des faits similaires.

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Crédit image : Jean-Paul Van der Elst

Il y a près d’un mois, Médiapart révélait deux affaires de harcèlement moral et sexuel mettant en cause des professeurs de l’Université Paris 1. Cette semaine, une affaire similaire, concernant cette fois un étudiant de l’Université : Jonathan Hadjaj, a été mise au jour par le journal Le Monde.

Des étudiantes victimes de harcèlement par un étudiant de Paris 1

Après la condamnation d’un étudiant pour harcèlement sexuel, Le Monde revient sur cette affaire et sur l’enquête menée. En effet, différentes étudiantes ont déclaré avoir été victime de harcèlement de la part de cet homme : Jonathan Hadjaj, qui se présentait comme étudiant en master. L’article du Monde se concentre d’abord sur le témoignage d’Alix, étudiante en droit, qui a permis d’ouvrir l’enquête. Elle raconte la manière dont celui-ci l’a harcelée par téléphone, l’a suivie chez elle et même jusqu’à Londres et évoque les menaces, les remarques obscènes, que celui-ci lui envoyait. Alix décrit un homme au caractère changeant, « hyperagressif, puis hyperdoux », passant de l’amour à la haine dans ses messages.

Jonathan Hadjaj, a fait d’autres victimes et utilisait toujours le même mode opératoire. Ainsi, une autre étudiante, Karen, témoigne : « Quand j’allais à la fac, il m’envoyait des textos décrivant mes vêtements. Il me faisait des remarques obscènes alors que j’ignorais sa véritable identité ! Je me sentais observée. J’avais peur ». Suite à sa prise de parole, d’autres jeunes femmes se sont manifestées, ce qui la poussée à faire appel à la présidence de l’université. Georges Haddad, président de l’Université, Jean-Luc Chappey et certains professeurs ont reconnu des manquements et des dysfonctionnements dans les procédures et disent vouloir renforcer la prévention et permettre l’ouverture de la parole.

Une gestion problématique de l’affaire

De fait, il semble que Jonathan Hadjaj avait un statut protégé au sein de l’université : certains professeurs avaient des relations cordiales voire amicale avec lui et il disait même avoir accès aux dossiers étudiants de ses victimes. C’est d’ailleurs cette position qui lui a permis de rester longtemps dans l’ombre. L’ouverture de l’enquête dévoile une collusion importante entre cet homme et le personnel de la fac ainsi qu’une très mauvaise gestion de l’affaire.

Alors que cela fait plus de dix ans que Jonathan Hadjaj fréquente le campus, et que les suspicions et premières dénonciations sur son cas sont anciennes, ce n’est que très récemment, en mai dernier, que Jonathan Hadjaj a été condamné, suite à la plainte déposée par Alix (à 12 mois de prison dont 6 mois de sursis). Une étudiante raconte même avoir voulu prévenir la directrice juridique du centre René Cassin, qui n’a fait que lui rétorquer « la voie pénale vous est ouverte », avant de la mettre dehors. D’autres étudiantes expliquent avoir reçu le même accueil pour d’autres affaires.

Cette affaire montre, comme celle des deux professeurs de géographie et d’archéologie, une institution universitaire incapable de gérer des cas de harcèlement sexuel, voire qui les couvre. Là aussi, on perçoit des liens étroits entre l’institution et le harceleur. En effet, Jonathan Hadjaj comme Yann Le Drezen et Guillaume Gernez, a profité d’une certaine protection des membres de l’Université, et usait de son statut pour renforcer son emprise sur les étudiantes.

Au-delà de l’Université, lutter contre le système patriarcal

Mais, au-delà de l’absence de prise en charge de cette affaire au niveau de l’administration, du manque d’écoute des étudiantes ou de prévention, ces affaires dévoilent le profond sexisme qui règne au sein des institutions universitaires. Universités qui sont le reflet des rapports de domination et des mécanismes d’oppression de notre société et du système dans lequel nous vivons. Alors que l’Université n’est qu’un des maillons du système éminemment patriarcal dans lequel nous vivons, il s’agit de lutter contre ce système dans son entièreté. En effet, la question n’est pas seulement de dénoncer les violences et les oppressions subies par les femmes au sein des Universités mais bien de lutter contre tout un système qui fait du sexisme une de ses règles d’or.

De fait, les travailleuses sont elles aussi sujettes à des cas harcèlement, comme l’expliquent nombreuses cheminotes par exemple. Comme les étudiantes, les travailleuses subissent le harcèlement et la pression de leurs supérieurs hiérarchiques. Ainsi c’est ensemble, organisées depuis nos lieux de vie, de travail, et d’études que nous devons lutter !

 
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