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La Izquierda Diario
16 de mai de 2019 Twitter Faceboock

Tout sauf Macron ?
Européennes. La liste anti-travailleurs et anti-gilets jaunes du Rassemblement National
Julian Vadis

Alors que les sondages indiquent que LaREM et le RN sont au coude à coude, Bardella, tête de liste de la formation d’extrême droite, joue à fond la carte du « tout sauf Macron ». Pourtant, le programme du RN est ouvertement anti-social, et aux antipodes des aspirations des Gilets Jaunes.

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Crédits photo : SYLVAIN THOMAS/AFP

Alors que l’on rentre dans la dernière ligne droite de la campagne des élections européennes, l’ensemble des sondages laisse à présager un duel La République En Marche – Rassemblement National pour la première place. Ou plutôt, la seconde, puisque l’abstention, estimé aux alentours des 60%, devrait être largement en tête.

Il n’empêche que le Rassemblement National, bien conscient de la détestation généralisé que dégage l’image et la politique d’Emmanuel Macron, joue a fond la carte du « vote utile », renversant la logique de « barrage » sur laquelle l’actuel président a construit sa victoire au second tour de la présidentielle de 2017. Bardella, le « jeune-vieux » briscard, proche d’identitaires et d’ultranationalistes, n’est ainsi pas en reste pour faire le tour des plateaux tv pour appeler à un vote anti-Macron.

Les votes du FN au parlement européen : Feu nourris sur les femmes et les travailleurs

Le changement de cap du parti de Marine Le Pen sur la question de l’Europe, revenant sur la sortie de l’UE et de l’euro, est avant tout un appel clair en direction des principaux grands capitalistes Français, en proposant « l’alternative » d’une Europe des Nations bien plus acceptable pour le grand patronat, à défaut d’être pour l’heure une option privilégié. Le débat entre Bardella et Loiseau, tête de liste LaREM ce mercredi 15 mai en atteste : Une opposition de façade et deux visions pour une même Europe libérale et xénophobe.

Ce n’est ainsi pas un hasard qu’en janvier dernier, le néo-libéral Thierry Mariani ait rejoint le RN de Marine Le Pen. Il faut dire que la ligne du parti d’extrême droite a de quoi séduire ce type de profil, prônant la flexibilisation du marché du travail à outrance et la casse de l’ensemble des acquis des travailleurs. A ce titre, les votes des députés européens FN lors de la mandature qui s’achève sont révélateurs : Le FN a voté contre l’égalité salariales entre les hommes et les femmes, s’est abstenu sur la résolution de protection des travailleurs face aux produits cancérigènes ou bien encore sur le texte concernant les travailleurs détachés, afin que ceux-ci touchent le même salaire que ceux du pays où se déroule la mission, y compris les primes prévues par les conventions collectives, dans le cadre d’une résolution présentée comme « anti-dumping social ».

RN : Une liste anti-Gilets Jaunes et anti-travailleurs

Dans la même veine, et alors que le RN vise à surfer sur la contestation légitime des Gilets Jaunes, ses représentants à l’Assemblée Nationale ont bien failli rallier la majorité présidentielle et la droite concernant la « loi anti-casseur », visant à limiter le droit de manifester, avant de se rétracter pour ne pas se couper de sa base électorale ! Drôle de manège pour un parti se présentant comme « anti-système ». Autre exemple emblématique, la prise de position de Marine Le Pen lors de la réforme de la SNCF, visant à désosser le service public du ferroviaire. La présidente du RN, tout en annonçant « soutenir » les cheminots, s’était empressée de dénoncer la « gréviculture » dans une posture aussi grossière qu’opportuniste, réussissant l’exploit de se poser en « opposante » au projet tout en criant avec loup, sur le thème du « cheminot bashing », et en s’opposant donc au seul moyen concret de faire reculer la réforme ! A l’heure ou les suicides multiples, les licenciements abusifs et de la répression patronale à la SNCF laisse entrevoir le spectre d’un « nouveau France Télécom », et alors que les Gilets Jaunes se battent depuis six mois pour une multitudes de revendications, dont la sauvegarde et le redéploiement de services publics de qualité, ce type de positions politiques sont éclairante : Le Rassemblement National est bel et bien « de l’autre côté de la barricade », face aux Gilets Jaunes et aux travailleurs.

Contre la logique du « tout sauf Macron », le vote de classe : Le 26 mai, glissons un bulletin Lutte Ouvrière dans les urnes !

Dès le lendemain du premier tour des élections présidentielle, nous prenions position « Ni peste, ni choléra » dans les colonnes de Révolution Permanente, appelant à l’abstention pour le second tour. Dans l’article Entre « pire » et « moindre mal » ? Le tandem Le Pen-Macron, ou comment être piégé entre deux variantes du bonapartisme d’Emmanuel Barot, paru durant l’entre deux tours de la présidentielle, nous expliquions que « l’erreur consiste au final à utiliser comme des notions précises ces catégories en réalité totalement nébuleuses du « pire », donc du « moins pire » et par là du « moindre mal », en oubliant que Le Pen et Macron forment à eux deux un système global », avant de poursuivre, un peu plus loin. « Combattre frontalement le projet de Le Pen exige à la fois d’en dénoncer tous les attendus, mais de renforcer le combat contre le tournant bonapartiste actuel et l’autodestruction en marche de la démocratie bourgeoise dont Macron sera le continuateur zélé. Cela passera par l’émergence d’un pôle anticapitaliste et révolutionnaire capable de défendre pied à pied un programme d’unification sur tous les plans, social-économique, contre le racisme, l’islamophobie, le sexisme et toutes les oppressions, et en défense des droits démocratiques, de toute notre classe, contre toute division entre natifs et immigrés, "outsiders" et "insiders", entre CDI et précaires et chômeurs, jeunes et moins jeunes etc. Mais l’émergence de ce pôle autour d’un tel programme suppose le renforcement conséquent d’un parti de classe bien au clair sur son projet et ses délimitations, qui se donne comme objectif de convaincre la frange du monde du travail et de la jeunesse qui s’est la plus politisée à gauche depuis 2016, et n’est déjà pas tentée par le vote utile énième version, de s’organiser en ce sens. »

Paradoxalement, c’est dans un schéma inverse que l’on aborde l’élection des européennes. Et bien évidemment, Bardella / Le Pen ne sont en aucun cas une option pour « faire barrage » à Loiseau / Macron. Les militants du Courant Communiste Révolutionnaire du NPA, qui sont à l’initiative de Révolution, ont dans un premier temps défendu dans le NPA la mise en place d’une liste commune avec LO. Si une telle alliance n’a pas été rendu possible par Lutte Ouvrière, il reste clair que parmi les 34 choix possible le 26 mai prochain, la liste 100% ouvrière de Lutte Ouvrière, affichant une ligne clairement révolutionnaire et internationaliste, offre la seule option d’un vote de classe face à la fausse alternative néo-libéralisme VS populisme de droite xénophobe. Nous appelons donc à glisser un bulletin LO dans les urnes le 26 mai prochain !

 
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