Newrest Wagon-Lits l’entreprise qui sous traite pour la SNCF notamment la vente dans les voitures bar, s’apprêtent a se mettre en grève. Un article de la loi El Khomri est en cause et prévoit de précariser encore plus ce secteur.
Trois ans plus tard les effets dévastateurs de la loi El Khomri se font toujours ressentir, et le couperet tombe cette fois-ci sur l’entreprise Newrest qui se voit privée de sa convention collective (CCN) qui lui était propre à cause d’un article de la loi travail. Il est bon de rappeler que les salariés de Newrest, sont des travailleurs du ferroviaire, ils travaillent en horaires décalés, et sont soumis à des amplitudes horaires contraignantes parfois plus de 15 heures de travail sur une journée. Or, un texte de la loi El Khomri viens encore plus précariser ce secteur, en lui arrachant sa convention collective pour la rattacher à une autre non adaptée à leur contraintes... Le texte de la loi travail demande à ce que les conventions collectives qui comptent moins de 3000 salariés soient regroupées, alors que cette fusion entraînerait le fait que les salariés soient rattachés à la CCN des restaurants de collectivités (donc sédentaire et non roulant), qui n’est absolument pas adaptée pour le personnel de Newrest qui effectue de la restauration ferroviaire et qui est soumis aux mêmes contraintes que les contrôleurs, notamment être en mouvement constant dans un train et subir parfois les situations perturbées du ferroviaire. C’est un recul sans précédent pour les salariés de Newrest car leur salaire est impacté, mais également leurs conditions de travail et leurs conditions de vie, un véritable mépris de la part du patronat. Possibilité de travailler 6 jours d’affilé, perte des indemnités repas, baisse de la prime d’ancienneté, prime d’ancienneté non comptabilisée dans le treizième mois, etc... C’est donc pour éviter une telle destruction et pour leur dignité que les Newrest se préparent à partir en grève !
La SNCF et sa sous traitance tous travailleurs du rail !
De nos jours nous avons tendance à donner au mot "cheminot" la définition d’un salarié de la SNCF. Or, un cheminot est un travailleur du rail quelque soit son entreprise ou l’actionnaire qui l’exploite. Cette définition est importante car avec la casse du ferroviaire, la volonté du gouvernement avec la complicité de la SNCF est de totalement libéraliser le rail, et de faire rentrer le ferroviaire dans une concurrence avec plusieurs entreprises sous-traitantes, avec des conventions collectives de faible niveau. Les salariés de Newrest sont aussi soumis en permanence à des enquêtes de satisfaction de la part de la SNCF et ont même un très bon taux de satisfaction à bord, il est donc bon de se demander pourquoi ils ne sont pas inclus dans une CCN ferroviaire... Il faut aussi préciser que les Newrest ne sont pas les seuls à être dans cette situation car toutes les entreprises effectuant de la restauration ferroviaire pour Thalys, Eurostar et Lyria sont aussi concernées et leur conventions collectives sont aussi rattachées à celle des cantines.
Il est donc probable de voir ces cheminots issus de la sous-traitance, mais dans des entreprises différentes, se révolter et faire grève pour réclamer une convention collective qui leur est propre dans le domaine de la restauration ferroviaire. Pour aller plus loin d’un certain point de vue le plus logique serait que ces cheminots soient repris par la SNCF afin de bénéficier de leur convention collective. Ce sera, dans tous les cas, une bataille à mener, cheminots embauchés à la SNCF et travailleurs sous-traitants, main dans la main.
Le rassemblement des travailleurs de Newrest aura lieu le 25 Avril 2019 à 13h30 devant la Direction Générale du Travail au 39-43 Quai André Citroën 75015 Paris. Soyons nombreux pour les soutenir !
