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La Izquierda Diario
16 de avril de 2019 Twitter Faceboock

Localisme ou identitarisme ?
« Localisme » ou l’écologie au service de la xénophobie chez Le Pen
Tatiana Lima

Prétendument écologiste, « la priorité au local avant le global » lie la préservations de biotopes naturels et culturels pour avancer sa politique identitaire et xénophobe.

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S’inspirant du localisme, terme cher à l’extrême-droite la plus réactionnaire, Marine le Pen tente de repeindre l’image du parti en vert pour s’attirer un électorat jeune sensible à ces questions.

En vue des élections européennes, Marine Le Pen revient sur les questions concernant la sortie de l’euro et de l’UE et décide officiellement de ne pas les ajouter à nouveau à son programme économique qui ne faisait pas d’unanimité au sein de son parti, et, surtout, effrayait les classes dominantes et contribuait à faire du parti de Marine le Pen un parti inapte à postuler à la direction du pays.

En retour, « juste échange » et « localisme » apparaissent à la place, ce qui va de pair avec la politique souverainiste, cette fois travestie dans le langage écologie, pour remettre au cœur de son programme une vision réactionnaire de la communauté et avancer ses thèses les plus racistes.

L’écologie, qui n’était jamais un thème d’intérêt pour le parti, se fait connaître à travers les idées de Hervé Juvin, rédacteur du manifeste et candidat RN aux européennes. Le Rassemblement National joue la carte de l’écologie et de la décentralisation dans une tentative de coopter la colère sociale, et surtout les mobilisations importantes de la jeunesse sur le climat.

Problème, on voit que toute l’idéologie réactionnaire et anti-migrants, derrière une palissade écologique, s’exprime pleinement. Déjà, le terme localisme ne vient pas de nulle part, il a, dans l’histoire de l’extrême-droite, une histoire particulière qui en fait un marqueur des théorie anti-migrants les plus réactionnaires. Comme le note Mediapart : « Il y a une tradition du localisme qui ne vient pas du FN mais de groupes comme le GRECE d’Alain de Benoist qui a développé ce concept dans les années 1970-1980 », souligne le chercheur Stéphane François, historien spécialiste des droites radicales. Une frange dissidente de ce mouvement va rejoindre le Front national, à l’instar de Pierre Vial, fondateur de l’association Terre et peuple et ardent défenseur d’un régionalisme identitaire. Pour cet identitaire influent, les migrants, dans une conception foncièrement biologique des « peuples », sont conçus comme « une espèce invasive dans un écosystème donné », explique Stéphane François. »

Cette terminologie « national-populaire » aux tonalités « volkisch », fait de la communauté une communauté de sang qui serait corrompue et menacée par une « immigration de masse »  : le localisme est l’autre nom de la xénophobie. Toujours selon Mediapart : Chez eux, « la conception localiste du monde entre en cohérence avec l’Europe des ethnies ; le sang, la terre, la langue, tout cela tient bien ensemble » affirme l’historien spécialiste de l’extrême droite Nicolas Le bourg.

La fausse mesure du localisme qui prétend redynamiser les zones rurales et relocaliser l’économie en priorisant l’économie locale (et nationale) contre le phénomène de la mondialisation n’est qu’un prétexte pour verdir le racisme du RN, qui veut faire un pas en arrière en avançant une vision de « l’homme enraciné » en contraste avec le « nomade » qui « s’en moque de l’écologie, n’a pas de terre », selon leur manifeste de 75 pages récemment lancé et écrit par Juvin même.

En effet selon Juvin, « on ne répondra aux problèmes écologiques actuels qu’avec des États en pleine possession de leur territoire, qui contrôlent l’économie et leurs frontières ». En fait, il s’agit de mettre sous les tapis les problèmes et vendre une fausse solution, qui, en réalité, n’est qu’une politique raciste et réactionnaire.

Car en réalité, loin d’être un pays victime de la mondialisation, la France est une des principales puissances impérialistes mondiales, qui bénéficient largement de son insertion dans l’économie mondiale, tandis que sa puissance militaire lui permet de piller les ressources de pays en Afrique, qu’il s’agisse de « partenariats » avec l’Algérie ou de ses intérêts au Mali.

Plus encore, la France applique de fait une politique protectionniste en ce qui concerne son agriculture, en subventionnant massivement celle-ci, au bénéfice des puissances agro-industrielles prétendument dénoncées par Marine le Pen.

Le parti, qui se veut anti-système, n’a pas hésité à voter auparavant des lois qui protègent les multinationales et l’évasion fiscale, ce qui démontre que la façade du Rassemblement Nationale, de la même manière qu’il n’est pas anti-système, n’’est pas écologiste non plus.

 
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