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La Izquierda Diario
13 de avril de 2019 Twitter Faceboock

Monsanto, assassin !
Paul François obtient gain de cause contre Monsanto, mais le combat n’est pas fini.
Esther Tolosa

Une nouvelle victoire pour le céréalier Paul François, dans le marathon judiciaire qui l’oppose à Monsanto. Quand les agriculteurs s’opposent aux gros de l’industrie agro-chimique, c’est David et Goliath qui s’affrontent. D’autant plus que le gouvernement des riches est déjà bien installé dans le camp des vendeurs de poison que sont Monsanto et Bayer.

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Ce Jeudi 11 avril, à Lyon, Paul François, un agriculteur Charentais, obtient gain de cause une troisième fois face à Monsanto, filiale du groupe Bayer. Fort de sa victoire, le céréalier reproche leur inaction au gouvernement et à Macron, et appel les politiques à « prendre leurs responsabilités » concernant l’usage des pesticides.
Paul François, un agriculteur céréalier Charentais, inhale les vapeurs d’un herbicide de Monsanto, le Lasso (désormais interdit en France depuis novembre 2007), en 2004. Depuis, il est intoxiqué. Il frôle la mort quelques mois après son intoxication, et assure souffrir, depuis, de graves troubles neurologiques. Il décide alors d’attaquer Monsanto en justice.

Déjà en 2012, la justice lui donne raison en première instance. En 2015, à nouveau, il gagne son procès en appel. Monsanto, dans sa stratégie qualifiée, par l’avocat de Paul François, de « stratégie du déni » et de « harcèlement judiciaire » visant à « discréditer la victime », décide quand même de se pourvoir en cassation. L’affaire est de nouveau examinée le 6 février.
Ce jeudi 11 avril, à l’énoncé du verdict les magistrats annoncent que « Monsanto a été reconnu responsable du dommage causé à Paul François ». Ainsi, encore une fois le céréalier gagne le procès. L’agriculteur charentais réclame au groupe une indemnisation à hauteur de « plus d’un million d’euros. »
Mais si la responsabilité de Monsanto a clairement été établie, la question des dommages et intérêts n’a pas été abordée. La cour a toutefois condamné Monsanto à verser 50.000 euros de frais à l’avocat de Paul François
Bien sur, le groupe a contesté ce jugement, et devrait à nouveau se pourvoir en cassation. Le combat judiciaire devrait donc continuer... De plus malgré cette nouvelle victoire apparente, toute sa vie Paul François devra vivre avec des problèmes d’ordre neurologiques.

Et, si ces victoires qui se multiplient face au géant de l’agro-chimie, comme aux États-Unis où la culpabilité du groupe a été reconnue dans plusieurs affaires, elles cachent tous les cas d’agriculteurs et de leurs familles empoisonnés par les produits phytosanitaires. Porter plainte contre un tel géant capitaliste, c’est s’engager dans un labyrinthe judiciaire très onéreux, où le groupe et ses juristes sont en terrain connu. Une économie qui prospère sur la maladie des producteurs, des consommateurs, et l’endettement des agriculteurs, obligés pour continuer à produire en suivant le cours des céréales, au gré des fluctuations boursières, de traiter massivement avec un coût environnemental, sanitaire et financier extraordinairement élevé.

Après le procès, Paul François se retourne vers le gouvernement et notamment vers Macron : « C’est lui [Macron] qui avait dit qu’il ferait voter une loi pour retirer le glyphosate. Il ne l’a pas fait. Donc maintenant on sait aussi pour qui il travaille, pour qui il roule, il roule pour Bayer ».
L’agriculteur dénonce ainsi l’attitude des gouvernants qui encore une fois, prétendent prendre en compte les enjeux écologiques, mais qui favoriseront toujours les grandes entreprises : « Honte à eux ! Ils seront jugés par l’Histoire pour leur inaction ».

 
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