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La Izquierda Diario
9 de mars de 2019 Twitter Faceboock

Droits des femmes
8 mars à Chambéry. Les Eléphant.e.s prennent la rue !
Dom Thomas

A entendre les Chambériennes, cela faisait quelques années que la journée du 8 mars n’avait pas vu autant de monde se mobiliser dans la rue pour les droits des femmes.

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Si la date du 8 mars constitue à l’origine une manifestation internationale en faveur de l’émancipation des femmes, commémorant la grève des femmes ouvrières du textile à New-York, qui le 8 mars 1857, se sont levées pour dénoncer les journées de travail exténuantes de 12h et leurs salaires de misère, la logique capitaliste pousse chaque années les entreprises à prétendre « fêter les femmes » en leur offrant soudainement une rose ou un produit de beauté. Dans la région chambérienne, pour ce 8 mars 2019, cela n’a pas manqué : une salle de sport de La Ravoire proposait notamment aux femmes une soirée « 100 % féminine » avec pole dance, stands de maquillage, bijoux ou encore pâtisserie, et parcours ’silhouette’.

Heureusement, cette initiative n’était pas la seule : pour ce 8 mars 2019, plusieurs forces du mouvement social et politique local avaient lancé un appel convergent à se retrouver en fin de journée, afin de faire de cette date une véritable journée de lutte pour les droits des femmes. Au programme de l’événement, auquel ont participé au total un peu plus d’une centaine de personnes : rebaptême de rues et de bâtiments (notamment le lycée Vaugelas, renommé lycée Amandine d’Avignon, du nom d’une militante suffragette et résistante pendant la Seconde Guerre mondiale), interventions en chansons féministes de la chorale militante Les Echoraleur/euse.s, décoration de la fontaine des Eléphant.e.s, prises de parole et déambulation festive dans les rues du centre-ville. La manifestation s’est terminée devant la mairie, remplaçant le mot « fraternité » de la devise républicaine, qui évoque les frères, par celui de « solidarité ».

Les prises de parole des participantes ont mis en avant différents aspects de l’oppression des femmes. Une oppression par l’invisibilisation systématique dans la vie quotidienne, au profit des hommes : les rues et bâtiments publics portent en effet quasi-systématiquement des noms d’hommes, quitte à donner à plusieurs lieux le même nom. A Chambéry, on compte un lycée, un gymnase, une rue et un passage Vaugelas ! 

Mais l’oppression des femmes va bien au delà, touchant à leurs conditions de vie en général. Face à cela, il est nécessaire de lutter pour le droit à la contraception et à l’avortement libre et gratuit – qui, pour être effectif, nécessite le maintien des plannings familiaux et des services hospitaliers de proximité qui pratiquent l’avortement. Nécessaire aussi de se battre pour le droit de choisir son apparence et sa sexualité, alors qu’une femme sur 7 en France déclare avoir été agressée sexuellement au moins une fois dans sa vie. De lutter pour le droit de choisir avec qui on vit, et ce alors qu’en ce 8 mars 2019, on dénombre déjà 30 femmes assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint – dont Julie Douib, tuée le 3 mars dernier de deux balles dans le thorax alors qu’elle avait dénoncé les violences conjugales qu’elle vivait depuis 2 ans et signalé aux gendarmes que son conjoint détenait un permis de port d’arme. 

Mais l’accès à ces droits est lui-même largement dépendant des conditions économiques dans lesquelles les femmes vivent. En France, 80 % des emplois précaires sont occupés par des femmes, les femmes sont payées en moyenne 15 à 20 % de moins que les hommes, et leurs pensions de retraite sont en moyenne 40 % plus basses que celles des hommes. Dans le monde, 70 % des humains qui vivent avec moins d’un dollar par jour sont des femmes. Comment quitter un conjoint violent, comment se soigner, comment avoir des loisirs lorsqu’on travaille en temps partiel subi, pour un salaire de misère, tout en élevant des enfants ? Tout cela montre à quel point l’amélioration des conditions de travail et l’augmentation des salaires de femmes est liée à leur émancipation en général, qui ne sera possible que dans une société débarrassée de l’exploitation économique.

L’Hymne des femmes interprété hier devant la fontaine des Eléphant.e.s :

Reportage de la TVNet Citoyenne sur la soirée :

 
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