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La Izquierda Diario
18 de décembre de 2018 Twitter Faceboock

Loi travail en Hongrie : 400h d’heures sup’ payées 3 ans plus tard
Hongrie. 15 000 personnes dans les rues contre Orban et sa loi esclavagiste
Sadek Basnacki

La loi de trop pour Orban ? Le Premier ministre hongrois du parti conservateur Fidesz a sans doute poussé le bouchon un peu trop loin avec sa loi travail qui n’est rien d’autre qu’une loi esclavagiste. Tous les ans, le patronat pourra demander 400 heures supplémentaires à leurs salariés, payables 3 ans plus tard. Cela fait plus d’une semaine que des milliers de personnes défient la police dans les rues de Budapest et dans d’autres villes du pays contre cette loi mais également contre Orban et son régime.

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Dimanche ils étaient 15 000 dans les rues de Budapest pour combattre Orban et sa loi travail permettant aux patrons de demander jusqu’à 400 heures supplémentaires - soit un mois de travail en plus - à leurs salariés. Les syndicats et l’opposition dénoncent la création d’un « droit à l’esclavage ».

Le gouvernement explique que les salariés peuvent refuser mais bien évidemment, au-dessus de leur tête, il y a toujours la menace du licenciement. La loi a été adoptée par le Parlement mercredi 12 décembre. Cela fait une semaine que les Hongrois se mobilisent contre cette loi. Mais pas que.

En effet, cette loi a été le déclencheur d’une lutte contre le pouvoir, contre Orban et son régime, qui a pris au fil des ans des traits de plus en plus bonapartistes. Les manifestants ne s’y sont pas trompés. Dans la nuit de dimanche à lundi, ils ont envahi le siège de la télévision publique MTVA. Les médias sont totalement verrouillés par le parti d’Orban. « MTVA est muette à propos des manifestations », explique à la RTBF, le journaliste Sándor Zsíros.

Des députés de l’opposition voulaient lire une pétition à l’antenne, réclamant l’abrogation de la loi et l’indépendance des médias publics. Ce qui leur a été refusé. Deux députés écologistes présents ont été expulsés par des agents de sécurité. Un autre a été hospitalisé.

Un exemple parmi tant d’autres des attaques sur la liberté d’expression et la liberté de la presse, d’après la RTBF, « début décembre 476 sites Web, chaînes de télévision, stations de radio et publications ont été "donnés" gratuitement par leurs propriétaires à une fondation dirigée par un proche de Viktor Orban et censée "mettre en valeur la conscience nationale hongroise" ».

Une soi-disant « conscience nationale » qui ne sert qu’à alimenter un pseudo nationalisme réactionnaire, xénophobe, antisémite et islamophobe, anti-rom, mais complètement servile aux intérêts des multinationales des puissances mondiales. En effet, cette loi esclavagiste est faite pour assurer une main d’œuvre flexible pour les géants de l’automobile allemands qui, depuis la restauration capitaliste dans la région, ont utilisé ces pays comme une source de main d’œuvre bon marché.

Des blocages ciblés sont organisés par les syndicats. Dans la semaine, le président devra décider s’il promulgue la loi ou s’il la renvoie devant le Parlement. La pression est grande, les syndicats ont d’ores et déjà annoncé que si la loi était promulguée ils allaient lancer une grève générale. Une grève générale que les étudiants sont prêts à rejoindre, notamment ceux de l’Université George Soros, qui est menacée de fermeture depuis qu’Orban a fait passer une loi obligeant les universités étrangères implantées en Hongrie à l’être dans leur pays d’origine.

Cette énième attaque d’Orban pourrait bien être la dernière si les travailleurs de Hongrie et les étudiants rentrent dans une grève générale.

 
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