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La Izquierda Diario
13 de novembre de 2018 Twitter Faceboock

Justice patriarcale
Salvador : 20 ans de prison requis pour avoir avorté après un viol
Philomène Rozan

Le procès d’Imelda Gomez s’est ouvert le 12 novembre, soit un an et demi après le début de sa détention. Elle risque 20 ans de prison pour avoir tenté d’avorter suite au viol de son beau-père. Une peine très lourde et une histoire terrible qui vient s’ajouter à la liste déjà longue des victimes des lois violentes et sexistes du Salvador.

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Aujourd’hui Imelda Gomez est en détention depuis de nombreux mois, dans l’attente de son procès, qui a débuté ce lundi 12 novembre, et elle risque 20 ans de prison. Elle est en procès pour avoir tenté d’avorter de son beau-père qui la violait. La tentative a été découverte au moment de la naissance de l’enfant, en avril 2017, par le médecin urgentiste qui l’a prise en charge pour d’abondants saignements. Il a alors prévenu la police, accusant Imelda d’avoir tenté d’avorter. Or, au Salvador, l’avortement est interdit par la loi, et ce, quelle que soit la situation, donc même en cas de viol ou de danger pour la mère. Si avorter est passible de 2 à 8 ans de prison, les femmes sont souvent jugées pour « homicide aggravé », ce qui fait monter les peines jusqu’à 50 ans.

Une justice patriarcale

Alors qu’Imelda Gomez est traitée comme une meurtrière et qu’elle est en détention depuis un an et demi, puisque sa mise en liberté sous caution a été refusée, elle n’a pu recevoir aucun accompagnement psychologique. Pendant ce temps son violeur, lui, est en liberté et n’est pas inquiété. Son beau-père, qui abusait d’elle depuis ses 12 ans, est venu jusqu’à l’hôpital au moment de la naissance pour faire en sorte qu’elle ne porte pas plainte, la menaçant de mort. Il a nié les faits et le procureur a accusé Imelda d’avoir « inventé un viol » jusqu’à ce qu’un test ADN vienne le contredire.

C’est une justice qui fonctionne à deux vitesses avec des violeurs qui ne sont pas incriminés et qui sont même protégés par les procureurs, et des femmes souvent très jeunes et majoritairement issues des milieux ruraux ou les plus pauvres, qui sont inculpées avec des peines extrêmement lourdes pour des avortements ou des fausses couches.

Une double peine

Cette histoire profondément choquante n’est pourtant pas la seule au Salvador, où il y a aujourd’hui près de 25 femmes incarcérées avec de lourdes condamnations pour avoir voulu avorter après un viol, ou pour avoir fait des fausses couches. Des femmes victimes de violences sexuelles au quotidien, punies par une justice patriarcale pour avoir été violées, alors même que les véritables coupables de ces terribles histoires se situent du côté des politiques menées par les gouvernements, qui refusent de légaliser l’IVG, comme cela a pu se voir en Argentine malgré le mouvement massif des femmes.

 
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