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La Izquierda Diario
27 de septembre de 2018 Twitter Faceboock

Le néo-libéral Financial Times cherche à sauver le soldat Macron
Juan Chingo
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Crédits photo : Citizenside / Elyxandro Cegarra

Conscient des récentes difficultés du macronisme, dont nous rendions compte dans notre article « la fin abrupte de l’illusion macronienne », le plus important journal financier au monde vole au secours du soldat Macron. Dans un édito intitulé « le mal-être français et pourquoi les réformes de Macron sont importantes », le journal fait un rappel à l’ordre au président français, affirmant que « la popularité du président est en chute, mais il doit continuer les réformes économiques ».

Ce n’est pas la première fois que le gourou journalistique de la city de Londres pointe ce qui se joue en France du point de vue des magnats de la finance. Ainsi, dès l’élection de Macron, dans un article intitulé « Pourquoi Emmanuel Macron est important pour le monde », son éminent chroniqueur Gideon Rachman affirmait que « pendant qu’Emmanuel Macron jouit de sa victoire à l’élection présidentielle française, il pourrait considérer les paroles de John Maynard Keynes dans une lettre ouverte écrite à Franklin Roosevelt en décembre 1933. L’économiste britannique y écrit au président américain : « Vous êtes devenu le gardien de ceux qui, dans chaque pays, cherchent à réparer les maux de notre condition par des expériences rationnelles dans le cadre du système social existant. S’il échoue, le progrès rationnel sera sérieusement sapé dans le monde entier, laissant l’orthodoxie et la révolution s’affronter entre elles. » »

Au delà des exagérations du journaliste britannique qui compare le « petit » Macron à un des principaux dirigeants de la bourgeoisie impérialiste du 20ème siècle comme le fut Roosevelt, les paroles de Keynes résonnent quand, après plus d’un an de présidence, « la crise du macronisme ouvre de nouveau et à un autre niveau la crise organique du capitalisme français, cette « séparation entre dirigeants et dirigés » (Gramsci) que Macron lui-même semblait résoudre pour un temps. Il entre pourtant maintenant dans une nouvelle séquence de clivages dangereux pour la bourgeoisie. » Il n’est pas étrange que l’on craigne de l’autre côté de la Manche un saut dans l’usure de Macron, qui ouvrirait la possibilité d’une contre-offensive du mouvement de masse, compte tenu du caractère inflammable du mouvement ouvrier et étudiant en France.

Pour les pontes du Financial Times, les enjeux dépassent la France : « Dans un monde traversé par des hommes fort peu libéraux, c’est un rare exemple d’un libéral confiant face à la tâche écrasante de réformer son pays. Ses perspectives auront une répercussion bien au delà des frontières françaises. Il a beaucoup de poids sur les épaules. » Évidemment, nous ne partageons pas du tout l’opinion de ce journal impérialiste sur Macron, dont l’orbanisation (par rapport à Victor Orban, le leader « non libéral » hongrois rejeté par une bonne partie des grands partis politiques européens) est avancée. Mais ce qui est certain, c’est que la « Bataille de France » a un impact européen et mondial. Raison de plus pour que les ouvriers et les étudiants de France prennent conscience de la préoccupation de la bourgeoisie mondiale pour le sort du néolibéralisme tardif à la française et préparent la contre-offensive contre Macron et ses (contre) réformes, avant que leurs forces ne s’épuisent et que toute autre variante réactionnaire remplace ce néolibéralisme macroniste sénile.

 
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