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La Izquierda Diario
21 de septembre de 2018 Twitter Faceboock

Conflits au sein de la droite
Wauquiez soutient Orban et clive au sein des Républicains
Max Demian

Dans une interview au Figaro, Laurent Wauquiez, chef des Républicains, a déclaré au sujet de Viktor Orban, le dirigeant autoritaire de la Hongrie, que ce dernier a « toute sa place au sein du Parti Populaire Européen ». Une façon pour Wauquiez, fortement contesté en interne et par les militants, de créer un clivage au sein de LR et se positionner dans le débat qui traverse le PPE – Parti Populaire Européen – au sujet de Viktor Orban.

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Comme nous l’écrivions récemment le cas Orban est révélateur des contradictions d’une partie de la droite européenne. Les membres de la plus large coalition du parlement européen, le PPE – Parti Populaire Européen – , sont en effet fortement divisés au sujet de la position à adopter au sujet de Orban. Une frange opportuniste essaie de le conserver dans son orbite en espérant sortir renforcé à la suite des élections européennes, craignant de voir Orban devenir le centre de gravité de l’extrême-droite en Europe en s’alliant notamment avec Salvini. Une autre frange de la droite européenne estime au contraire qu’il est devenu politiquement trop couteux de continuer à soutenir Orban dont les mesures xénophobes et autotritaires le poussent toujours plus à l’extreme-droite.

Les votes au parlement européen sur une éventuelle sanction à l’égard de Orban ont révélé ce clivage. Comme le rapporte France Soir : « Ces tiraillements ont été illustrés par la dispersion du vote des eurodéputés du Parti Populaire Européen (PPE) mercredi – 115 pour le texte hostile à Budapest, 57 contre, 28 abstentions –, auxquels l’Allemand Manfred Weber, leur chef de file, n’avait pas donné de consigne de vote, même s’il a personnellement voté pour. »
En cela, la droite française ne fait pas exclusion à la règle, « Ce vote, rapporte les Echos, a illustré les divisions de la famille LR sur la question : cinq eurodéputés LR ont voté pour, trois contre et cinq se sont abstenus. » Laurent Wauquiez, lui, opte pour le choix d’afficher son soutien à Orban, déclarement dans le Figaro : « Je parle à Merkel comme à Orban. Il a toute sa place au sein du PPE. Il a été élu démocratiquement. »

Cette position ambivalente de Laurent Wauquiez, qui tente de de soutenir la coexistence de tous les courants au sein du PPE, est le reflet de divisions au sein d’une frange de la bourgeoisie sur la solution à adopter à la crise européenne.

Face à ces divisions au sein de la droite, Macron, très affaibli à l’approche des européenne, tente d’adopter une stratégie qui consiste à appuyer sur ces contradictions. En posant un clivage qui distingue les « progressistes » d’un coté aux « populistes » de l’autre, Macron tente de capter une partie de cet électorat de droite. Comme le résume Cécile Cornudet, éditorialiste aux Echos : « Le parti de Laurent Wauquiez s’est divisé sur les sanctions à l’égard de Viktor Orban ? C’était le but, les contradictions de LR apparaissent au grand jour, s’est-il à peine caché en saluant « le signal très fort » du Parlement européen et « la clarification au sein du PPE » (auquel appartiennent et LR et Orban). »
Pour le moment très contesté en interne, Wauquiez espère surtout positionner comme le chef de file de sa famille politique à l’approche des élections européennes. Face aux contradictions au sein de son propre électorat sur la position à adopter au sujet de l’Europe, Wauquiez est contraint de jouer les équilibristes et adopte pour cela un positionnement volontairement ambivalent. Alors qu’en 2014 il adoptait une position nettement eurosceptique, il a désormais opté pour une ligne plus modérée concernant la sortie de l’UE. Aussi, pour mieux mettre sous le tapis les sujets qui risqueraient de révéler les clivages dans son électorat, il essaie de mobiliser l’ensemble de sa base sociale sur les questions identitaires en adoptant une ligne très à droite, ce qui ne ne manque pas de créer d’autres divisions en interne, En effet, une aile menée par Pécresse s’oppose ouvertement à ces positions et maintient son attachement à l’Union Européenne. L’approche des européennes risque grandement d’exposer des lignes contradictoires au sein de LR et d’aiguiser ces tensions.

 
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