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La Izquierda Diario
18 de septembre de 2018 Twitter Faceboock

Affaire Benalla
Les sénateurs LREM vont boycotter l’audition de Benalla au Sénat
Cléo Rivierre

Depuis la réouverture des travaux de la commission d’enquête au Sénat, Macron et les macronistes semblent déterminés à empêcher son bon fonctionnement par tous les moyens. Dernier rebondissement en date : les sénateurs appartenant à La République en Marche ont annoncé qu’ils n’assisteraient pas à l’audition d’Alexandre Benalla par la Commission d’enquête du Sénat.

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Pour rappel, en juillet, la commission d’enquête de l’Assemblée nationale chargée d’éclairer certains aspects de l’affaire Benalla avait été annulée en cours de route du fait du boycott des députés LR, communistes, insoumis et socialistes après la démission du co-rapporteur Guillaume Larrivé (LR). Ils accusaient l’Élysée de « torpiller » les travaux de la commission et reprochaient à la co-rapportrice LREM Yaël Braun-Pivet son refus de convoquer certains acteurs importants comme le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler.

Mais malgré toute la volonté des macronistes, une affaire de cette ampleur n’allait pas rester sans suite. C’est désormais au tour du Sénat, dirigé par l’opposition Les Républicains, d’ouvrir une commission d’enquête. Une procédure judiciaire est déjà en cours sur les violences commises par Benalla le 1er mai, empêchant la commission sénatoriale de se pencher sur ces faits-là, qui doit s’en tenir à éclaircir le rôle de Benalla à l’Élysée. C’est donc un aspect périphérique du scandale Benalla qui est en cause, à savoir la question de la sécurité du président (et non le système de barbouzerie généralisée). Pourtant, cette question des missions de Benalla est à elle seule visiblement assez sensible pour que tout le petit monde de Macron s’attelle à ce qu’elle ne soit pas résolue.

Tout a (re)commencé par un coup de fil d’Emmanuel Macron à Gérard Larcher (LR), le président du Sénat. Selon les informations des différents médias, le président s’est plaint de la tournure des travaux parlementaires sur la question. Macron ne semble pas ravi que le Sénat auditionne directement Benalla, ce qu’il a tenté de faire comprendre à Gérard Larcher en lui demandant respecter les « équilibres institutionnels ». Le lendemain, c’était Nicole Belloubet, ministre de la justice, qui suivait en déclarant que « le Parlement ne peut pas empiéter sur le domaine judiciaire » et allant même jusqu’à parler « d’instrumentalisation politique ».

Pour résumer, un président et une ministre qui tentent d’empêcher le Sénat d’enquêter sur l’affaire - et ce au nom de la séparation des pouvoirs. Christophe Castaner quant à lui a dénoncé une commission qui « penserait qu’elle peut jouer des fonctions de contrôle du gouvernement pour faire tomber un président de la République ». C’est donc tout LREM qui fait bloc pour protéger Benalla et surtout pour protéger Macron.

Mais les macronistes se suivent et se ressemblent, et ils n’ont pas dit leur dernier mot dans cette affaire qu’ils auraient préféré voir étouffée. « Les sénateurs de La République en Marche n’assisteront pas à l’audition de Benalla » ont-ils déclaré par la voie de leur chef de file, François Patriat. Et ce dernier d’ajouter que « le Sénat a d’autres sujets de préoccupation que l’affaire Benalla » et qu’il s’agirait d’un « procès médiatique où l’on cherche à atteindre Emmanuel Macron ». Comprendre : le Sénat ne se mêle pas de ce qui pourrait nuire au président.

François Patriat reproche au Sénat de vouloir « transformer cette affaire d’été en affaire d’automne ». Malheureusement pour les macronistes, c’est ce qui risque d’arriver car l’affaire n’est pas close. Benalla était revenu piteusement sur ses fanfaronnades et avait annoncé que puisqu’on menaçait d’envoyer les flics le chercher, il se rendrait à la commission d’enquête. Il se présentera donc à son audition ce mercredi 19 septembre. Son avocat a tout de même précisé sur BFM qu’il étudiait les recours et contestations possibles contre la commission d’enquête sénatoriale.

Macron est d’ores et déjà affaibli par cette affaire et les nombreuses autres qui dévoilent de plus en plus qu’il n’a rien du représentant d’un hypothétique « nouveau monde » ni d’une « République exemplaire ». Si la macronie tente si fort de mettre des bâtons dans les roues et de délégitimer cette commission sénatoriale qui n’enquête pourtant que sur des aspects très partiels de l’affaire, c’est qu’ils ont bien conscience que de nouvelles révélations sur l’ampleur des magouilles les concernant pourrait mettre à nu la décrépitude du macronisme et de l’ancien monde qui l’accompagne. Affaire à suivre !

 
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