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La Izquierda Diario
21 de août de 2018 Twitter Faceboock

Ils « iront ailleurs »
Salvini refuse d’accueillir les 177 migrant.e.s du Diciotti
Boris Lefebvre

Le premier ministre d’extrême-droite italien Matteo Salvini s’illustre une nouvelle fois dans sa campagne anti-migrant. Après le scandale de l’Aquarius, c’est désormais au Diciotti et à ses 177 migrants de faire les frais de la politique xénophobe du nouvel homme fort en Italie. Après cinq jours au large de Lampedusa, les passagers du Diciotti n’ont pas reçu l’autorisation de débarquer dans le port de Catane en Sicile.

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« Le ministre de l’intérieur n’a pas donné et ne donnera pas d’autorisation au débarquement des migrants du Diciotti tant qu’il ne se sera pas assuré que les 177 migrants iront ailleurs ». C’est par ces mots que Matteo Salvini a communiqué son refus de voir débarquer à Catane en Sicile les migrants venus d’un port libyen. Depuis cinq jours, les autorités maltaises et italiennes se renvoient mutuellement la responsabilité d’accueillir les 177 migrants que le Diciotti, un garde-côte italien, a intercepté dans la nuit du 15 au 16 août entre les côté de Lampedusa et de l’archipel maltais. Cet incident relance la polémique sur la politique européenne en matière d’accueil des migrants alors qu’un accord sur la répartition des migrants de l’Aquarius vient péniblement de voir le jour il y a une semaine.

Dans la foulée de son refus d’accueillir les passagers du Diciotti, Matteo Salvini a déclaré ceci : « Soit l’Europe décide sérieusement d’apporter une aide concrète à l’Italie, soit nous serons obligés d’agir afin d’éradiquer définitivement le business des passeurs de clandestins en raccompagnant vers les ports libyens les personnes récupérées à la mer ». La rhétorique du chef de file de la Ligue vise à faire pression sur l’Europe alors même que la prise en charge des 600 migrants de l’Aquarius avait mis en crise l’ensemble de l’UE.

Bruxelles a répondu au premier ministre italien en lui rappelant que Rome doit jouer « le jeu de la solidarité » dans toutes les circonstances et « accepter aussi des migrants débarqués ailleurs, continuer à débarquer sur son sol lorsque les règles de secours le prévoient, accepter un mécanisme pérenne ».

A ce jour, le Diciotti n’a pu débarquer que 13 personnes sur le sol italien afin de les faire hospitaliser en urgence. Les 177 autres migrants sont restés à bord du garde-côtes bloqué dans le port sicilien de Catane après avoir été retenu cinq jours au large de Lampedusa alors même qu’« il y a des femmes et des enfants à bord » comme le soulignait le sénateur du Parti démocrate Edoardo Patriarca.

En définitive, le refus du premier ministre italien d’accueillir des migrants sur son sol révèle tout autant le tournant réactionnaire que l’Italie a pris depuis le 1er juin dernier lorsqu’elle a porté la Ligue au pouvoir que l’impuissance de l’Union européenne à mettre en place une politique d’accueil conséquente, qui s’explique entre autre par une xénophobie larvée que Salvini ne fait qu’exprimer à haute voix.

Crédit Photo : Euronews

 
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