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22 de juin de 2018 Twitter Faceboock

« Face à la justice patriarcale, autodéfense féministe »
Pampelune. Les violeurs de « la Meute » en voie de libération, les femmes prennent la rue
Janice Verdon

Après ne pas avoir reconnu le viol en réunion subi par une Madrilène lors des fêtes de Pampelune par un groupe d’hommes se surnommant eux-même « La manada », le tribunal de Navarre a décidé de les libérer contre le versement d’une caution. Une nouvelle démonstration odieuse de cette justice patriarcale contre laquelle des milliers de personnes sont descendues dans les rues.

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Crédit photo : AFP

En avril déjà, la condamnation pour « abus sexuel » des cinq hommes – dont un militaire et un garde civil – qui avaient violé, en filmant la scène, une jeune Madrilène avait suscité des vagues de colère dans tout l’État espagnol. Les débuts du procès déjà odieux amenaient ainsi les cinq hommes à être condamnés pour des peines minimes en comparaison avec les faits, en plus de légitimer les violences faites aux femmes.

En effet, les juges n’avaient pas reconnu la violence de l’agression – l’avocat des agresseurs avaient notamment instrumentalisé des photos de la victime –, la qualifiant ainsi plutôt « d’abus ». D’abord condamnés à neuf ans d’emprisonnement, le parquet avait contesté cette décision, la jugeant trop faible. Le verdict final n’est donc toujours pas tombé.

Mis en détention provisoire depuis juillet 2016, les hommes de la Meute allaient atteindre les deux années limites de celle-ci. Ainsi, à deux voix contre une, le tribunal de Navarre a statué que les cinq hommes pourraient être libérés provisoirement sous contrôle judiciaire en versant une caution de 6000€ avant que la sentence soit décidée. C’est une décision bien consciente, expression du système judiciaire patriarcal qui nie la gravité des faits et protège les agresseurs, puisque la loi permet aussi que la durée de détention provisoire soit prolongée à la hauteur de la moitié de la peine, qui est de neuf ans en l’occurrence.

« Nous ne remettons pas en question la violence contre les femmes, mais seulement un cas particulier, dans lequel, quand bien même cela embête, mes clients sont innocents », a répondu l’avocat de quatre des cinq hommes, Agustin Martinez Becerra, comme le rapporte Libération, face à la colère qui s’est exprimée face à cette décision.

La justice espagnole décide de ne pas qualifier les agressions pour ce qu’elles sont, et de libérer les violeurs ; d’un autre côté, elle « persécute et condamne un rappeur pour les textes de ses chansons, cherche à faire taire les journalistes dénonçant l’impunité policière, emprisonne les hommes politiques catalans, poursuit ceux qui parlent contre la couronne ou expriment des opinions qui dérangent les institutions religieuses », comme le rappelle LaIzquierdaDiario.es.

Depuis deux jours, autour du mot d’ordre « Si la Meute sort, nous sortons dans les rues aussi », une riposte s’organise dans tout l’État Espagnol. Des milliers de femmes et d’hommes ont manifesté jeudi 21 contre une justice de classe, une justice maintenant les oppressions sexistes et racistes, et ont appelé à d’autres démonstrations de force le lendemain. Alors que des manifestations massives

avaient déjà eu lieu contre le verdict de La Meute et contre cette justice patriarcale – qui n’est pas propre à l’État espagnol –, que le 8 mars avait été une journée de mobilisation historique avec près de 6 millions de personnes en grève et dans les rues, on voit la force et la détermination du mouvement féministe de l’État espagnol.

 
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