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La Izquierda Diario
1er de juin de 2018 Twitter Faceboock

« Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu »
En Guerre : la lutte des classes au cinéma
Boris Lefebvre

Stéphane Brizé revient avec un film social dans la continuité de ‘La loi du marché’, son précédent long métrage. ‘En guerre’ raconte la lutte des salariés de Perrin industrie, usine de sous-traitance dans l’automobile à Agen, pour sauver leurs emplois de la délocalisation. Une fiction qui sonne aussi vraie qu’un documentaire, tout en étant une fiction. Vincent Lindon y incarne un syndicaliste combattif qui va tout mettre en œuvre pour faire gagner cette grève qui n’est pas sans rappeler celle des Conti, des Goodyear ou des PSA Aulnay.

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Crédits photo : © Nord Ouest Films

« Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu ». C’est par cette citation de Brecht que Stéphane Brizé commence son film. Dès le départ, c’est la lutte qui est au centre de l’intrigue. Les salariés de l’entreprise Perrin, sous-traitant dans l’automobile à Agen, réclament des comptes à leur patron qui ferme l’usine, deux ans après l’accord de sauvegarde de l’emploi signé par les salariés. Alors qu’ils ont refusé toutes les primes et qu’ils ont consenti à travailler 40h payé 35h, la direction n’a pas tenu sa promesse. Un bras de fer s’engage.

Le film raconte les hauts et les bas de cette lutte de tous les instants des salariés pour garder leur emploi et échapper au chômage dans une région sinistrée. Grève, manifestations, occupation de l’usine, le mouvement qui regroupe tous les syndicats mais aussi les 1100 employés en lutte se durcit. Face à la sourde oreille de la direction et à l’ampleur des actions que les salariés de Perrin déploient, l’État intervient mais ne propose pas de réelles perspectives.

Les concertations et tables rondes s’enchaînent mais rien n’aboutit. Le directeur de Perrin France n’a comme perspectives à offrir que de conseiller aux salariés de déménager pour retrouver de l’emploi. L’occupation des locaux du Medef ne fait pas plus bouger les lignes. Les CRS expulsent manu militari les grévistes. C’est alors que le « tous ensemble » se divise. Entre ceux qui veulent continuer jusqu’au bout et ceux qui veulent lutter pour une indemnité conséquente, le débat fait rage dans le local syndical. L’ultime blocage de l’usine montre la détermination d’une partie des employés et encore une fois l’intervention des forces de répression.

Le film raconte la violence du capital mais aussi la force des solidarités entre travailleurs. Filmé caméra à l’épaule, le cinéaste nous immerge dans ce combat comme si nous y étions. Il reproduit aussi très bien la façon dont les médias présentent les luttes et prennent parti toujours pour les possédants, montrant les grévistes comme des énervés et les patrons comme des gens intègres, responsable et faisant leur maximum. L’apport de Xavier Mathieu, crédité au générique, figure de la lutte des Conti, est indéniable pour transcrire l’authenticité des personnages comme des réactions médiatiques.

En guerre de Stéphane Brizé parle des travailleurs en lutte contre les intérêts des actionnaires toujours plus voraces ou, tout simplement, contre le capital. Il porte à l’écran tous les combats, des Conti aux Goodyear en passant par PSA Aulnay et Air France, qui ont vu les travailleurs mener le combat jusqu’au bout pour leur dignité.

Le 8 juin, les cheminots de Paris Nord en grève organisaient une projection du film au cinéma Louxor, en présence du réalisateur et de Xavier Mathieu. Nous les avons interviewé à la suite de la projection :

 
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