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La Izquierda Diario
23 de mai de 2018 Twitter Faceboock

Aux côtés des fonctionnaires le 22 mai….
PSA Vesoul : les salariés contre les 150 licenciements et le passage aux 37 heures !
Sadek Basnacki

Ce mardi 22 mai, alors que la fonction publique a battu le pavé, les salariés de PSA Vesoul ont défilé à leurs côtés. Pour eux, c’était le jour des négociations internes visant à augmenter leur temps de travail et à supprimer pas moins de 150 CDI.

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Image : capture d’écran reportage France 3 région

Si le gouvernement attaque tout azimut et pousse les fonctionnaires à descendre dans les rues, le patronat n’est pas en reste et se sert de l’arsenal des lois travail pour attaquer les travailleurs. De fait, les salariés de PSA Vesoul ont défilé aux côtés des agents de la fonction publique dans la ville de Haute-Saône.

Pour rappel, la direction de PSA Vesoul souhaite, à l’aide des ordonnances Macron, revenir sur les 35h pour faire travailler 37h45 par semaine ces salariés. De plus, elle souhaite se débarrasser de 150 CDI dans cette usine, premier site mondial de pièces automobiles de rechanges, sur les 2 400 salariés du site.

S’appuyant sur l’accord de performance collective, la boite peut « modifier la durée du travail, la rémunération et la mobilité géographique (lieu de travail) et professionnelle (changement de métier) des salariés. Ceux qui refusent de se voir appliquer ce qui a été décidé entre l’employeur et les syndicats, sont licenciés » selon L’Express. Et ceux, sans que l’entreprise ne soit en difficulté. C’est la deuxième fois que le groupe a recours aux ordonnances après avoir utilisé les ruptures conventionnelles collectives.

Grace à Macron, l’entreprise peut faire ce qu’elle veut de ses salariés qui sont plus que jamais une variable d’ajustement. Pour franchir le pas, la direction doit avoir l’accord des syndicats représentant la majorité des salariés. Ici, FO et la CFTC, qui représente respectivement 36 et 35 %, font le jeu de la direction. Et signerons sans doute l’accord. Dans l’Express, Sébastien Galmiche, élu FO, explique qu’ « on peut le prendre comme une attaque envers les 35 heures, évidemment. Mais a-t-on vraiment le choix ? On a le président de la République qu’on a, et j’ai lu les ordonnances donc je m’y attendais. PSA est le premier employeur de la région. Si ces efforts permettent de garder nos postes encore quelques années, nous sommes prêts à les faire ». La compromission de FO-Métallurgie a le mérite d’être claire. Heureusement, la CGT ne voit pas l’affaire sous le même angle.

Thomas Baudoin, délégué syndical central CGT chez PSA, explique dans les colonnes de L’Express que « PSA se porte bien. Ils font du chantage à l’emploi et utilisent Vesoul comme laboratoire. Dans un an, ils tenteront de le généraliser dans tout le groupe ». C’est malheureusement à quoi il faut s’attendre. Les salariés ont débrayé jeudi 17 mai et ne comptent pas s’arrêter là comme le montre leur participation à la manifestation de la fonction publique. Des collègues de l’usine de Sochaux sont même venus les soutenir car comme l’explique un élu CGT de Sochaux interrogé par France3 région « si la porte est ouverte à Vesoul, on peut avoir des craintes ailleurs. Il n’y a rien qui justifie cette augmentation du temps de travail ». Si FO et la CFTC signent l’accord, la direction fera coup double, ils pourront licencier ceux qui refuseront l’accord comme les militants CGT. Selon les ordonnances, le fait de refuser l’accord est un motif de licenciement pour cause réelle et sérieuse. L’usine de Vesoul est une expérience et on peut être sûr et certains que le patronat ne s’arrêtera pas là. Le fait de défiler avec la fonction publique est une initiative à la hauteur de l’attaque car la jonction entre les différents secteurs en lutte, attaqués tant par le patronat que part le gouvernement, doit entrainer une réponse collective.

 
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