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La Izquierda Diario
8 de mai de 2018 Twitter Faceboock

Mépris de classe
Macron critique « ceux qui pensent que le summum de la lutte c’est les 50 euros d’APL »
Boris Lefebvre

Après les premiers de cordés contre « les gens qui ne sont rien », Macron s’en prend une fois de plus aux plus démunis en se livrant à une leçon d’histoire et de courage, avec un mépris de classe totalement décomplexé.

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Dans le traditionnel documentaire sur l’action du président qui lui est consacré, diffusé lundi dernier sur France 3, Macron a sorti l’une des phrases choc teintées de mépris de classe dont il a le secret. Invoquant Arnaud Beltrame, le président des riches a mis en opposition son sacrifice dans la prise d’otage du Super U de Trèbes avec « ceux qui pensent que le summum de la lutte, c’est les 50 euros d’APL ».

Macron ne fait pas dans la demi-mesure et relance de fait la polémique sur les APL que le gouvernement veut faire baisser de 5 euros. Visiblement fâché de passer pour le président des riches qu’il est, avec la suppression de l’ISF et les attaques au porte-monnaie des plus pauvres (augmentation de la CSG et baisse des APL en premier lieu), Macron n’a pas voulu en rester là. Son discours sur la grandeur d’Arnaud Beltrame et les valeurs de la France comparés au besoin d’APL visait une fois de plus à museler le mouvement social en cours par la référence à l’unité nationale et à l’état d’urgence.

Le chef de l’État, qui accumule les réformes néo-libérales depuis un an avec la casse du code du travail, la sélection à l’université et la réforme du rail en cours, montre ici à quel point il méprise tout modèle social qu’il assimile à un « syndic de copropriété ». Il fustige le modèle social et se moque de la « tragédie » que représente la misère réelle que de nombreuses personnes, familles, travailleurs ou étudiants, subissent lors des fins de mois difficiles.

En contre modèle, il brandit un nationalisme abstrait et un panache qui ne fait rêver que ceux qui sont à l’abri du besoin. En effet, l’Histoire faite d’ « absolu » – comme il décrit lui-même la France – ne remplit pas les ventres. En revanche, son évocation de l’ « amour de la liberté au-delà de tout » et de la « volonté de l’égalité réelle » touche à une réalité de l’histoire de ce pays. Les révoltes et révolutions, depuis la Commune de 1871 jusqu’à mai 68 en passant par le front populaire de 36, montrent bien la volonté venue d’en bas d’en finir avec les privilèges et les discours creux de ceux qui appellent au sacrifice et à se serrer la ceinture alors qu’ils ont tous les privilèges. Et le président des riches pourrait bien en faire les frais.

Le mépris de Macron ne nous étonne plus. Le président des premiers de cordés l’affiche en toute occasion et sans honte. Mais gare à la radicalité qui monte dans toute la société où, des universités aux EPHAD en passant par les gares, la grogne ne fait que monter et où le summum de la lutte ne se contentera pas de récupérer 50 euros d’APL.

 
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