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La Izquierda Diario
24 de janvier de 2018 Twitter Faceboock

Chasse anti-migrants
A la frontière italienne, l’administration française refoule des enfants en toute illégalité
Dom Thomas

Du fait des crises et des guerres qui ravagent de nombreux pays, il est de plus en plus fréquent de voir des adolescents, et même des enfants, migrer seuls vers l’Europe. L’administration française n’hésite pas à refuser l’entrée sur le territoire à ces enfants, les refoulant ainsi sans protection de l’autre côté de la frontière.

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En France, théoriquement, l’Etat a le devoir de prendre en charge et de protéger tout mineur déclaré « en danger ». C’est le cas des enfants repérés comme vulnérables dans leur famille, du fait de violences ou de défaillance parentale, mais aussi des « mineurs étrangers isolés », ces enfants et adolescents migrants qui ont atteint le sol français sans être accompagnés par un de ses responsables légaux.

Comme souvent dans cet Etat qui affiche un peu partout ses valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité pour mieux pouvoir masquer la réalité de ses agissements, les mineurs étrangers isolés sont cependant bien loin d’être correctement mis à l’abri. Si certains réussissent à obtenir une protection, et ce dans des conditions qui laissent souvent à désirer, d’autres dorment dans la rue ; d’autres encore sont, en toute illégalité, refoulés sans autre forme de procès dès lors qu’ils posent un pied sur le sol français. C’est le cas, rapporté par l’Anafé, d’Halim (prénom modifié), un jeune Erythréen de 12 ans, arrivé le 12 janvier en gare de Menton-Garavan. Immédiatement arrêté par la police, il a été remis dans un train le jour même, direction Vintimille, où Halim s’est retrouvé livré à lui-même.

Grâce au militantisme et à la vigilance d’acteurs associatifs tant italiens que français, le traitement révoltant réservé à Halim a donné lieu à une décision de justice : le 22 janvier 2018, le tribunal administratif de Nice a enjoint la Préfecture de Nice à réexaminer sa situation, considérant que son refoulement constitue « une atteinte illégale et grave à l’intérêt supérieur de l’enfant ». On ne peut que s’en réjouir. Cependant, il est certain que sans ces militants associatifs, qui sont par ailleurs durement réprimés par l’Etat, Halim n’aurait eu qu’une seule solution : retenter sa chance à plusieurs reprises en espérant passer entre les mailles du filet, et rester d’ici là sans protection. Par ailleurs, le cas d’Halim n’est évidemment pas isolé : parmi les enfants qui subissent le même sort, beaucoup d’entre eux cependant n’ont pas la chance de rencontrer une aide associative leur permettant ensuite de déposer un recours.

Entre 2014 et 2016, Interpol a pu établir que plus de 10.000 enfants migrants ont disparu en Europe. Nulle doute que les pratiques de la police et de l’administration françaises y sont pour quelque chose.

Crédits photo : MARCO BERTORELLO / AFP

 
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