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La Izquierda Diario
8 de janvier de 2018 Twitter Faceboock

Rupture conventionnelle collective.
PSA : Tous les syndicats doivent s’opposer aux licenciements made in Macron. Pour de nouvelles embauches en CDI !
Vincent Duse

Au siège social du groupe à Poissy, ce mardi, la direction du groupe PSA compte présenter aux syndicats un nouveau plan de massacre de l’emploi. L’objectif, trouver, au plus vite, dans la journée un accord « majoritaire » sur les conditions de la première rupture conventionnelle collective de l’ère Macron. Plus que jamais, contre ce nouveau plan de licenciement, l’ensemble des syndicats doivent faire bloc contre la direction de PSA, et ses licenciements made in Macron.

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Pour PSA, le millésime 2017 s’annonce comme un grand cru. Après des profits records en 2016, le géant hexagonal de l’automobile compte présenter un nouveau record de profits cette année, début mars. Pour éviter de télescoper cette annonce, avec le plan massif de suppressions d’emplois, Carlos Tavares s’est décidé à se lancer dans un sprint pour massacrer l’emploi chez PSA et ses sous-traitants.

L’objectif : mettre en œuvre l’accord sur le plan de licenciements, aussi vite que possible, et ce dès le 1er février prochain. Selon LCI, un plan de 2000 à 3000 suppressions d’emplois pourrait être soumis à signature le soir même.

Un plan massif de suppressions d’emploi éminemment politique

L’annonce, ce mardi, par la direction du groupe PSA de cette première rupture conventionnelle collective (RCC) revêt un caractère éminemment politique. D’abord, parce qu’il s’agit pour Carlos Tavares d’appliquer la première rupture conventionnelle collective de l’ère Macron, l’une des mesure phares des ordonnances Travail, première loi anti-ouvrière du président des riches.

Déjà sous Hollande, le fleuron jadis de l’industrie française, en grande difficulté en 2012, avait fait l’objet des premières « expérimentations » des accords de compétitivité. De la sorte, cela avait encouragé par la suite le dialogue social ancienne mouture dans les grandes entreprises en « difficulté », comme chez Renault. On parlait des accords d’entreprise dits « défensifs ».

De façon analogue, la volonté d’appliquer les ordonnances travail, dans cette même entreprise du CAC40, un géant de l’automobile, dont les profits sont records, vise à donner le manuel d’utilisation des lois Macron, et plus encore, à encourager l’ensemble du grand patronat hexagonal à massacrer l’emploi, et ce quand bien même les profits sont monstres, les usines tournent à plein régime 24h sur 24h, samedis et jours fériés.

Licencier surtout les CDI, les vieux et les handicapés pour mieux précariser

Chez PSA, on est habitué aux plans de licenciements. D’ailleurs, la direction du groupe tente de dénier toute nouveauté à cette mesure. « PSA a déjà recours à un dispositif de départs volontaires, dans le cadre du Daec - dispositif d’adéquation entre les emplois et les compétences -, déjà approuvé par une majorité de syndicats en juin 2014 », explique un porte-parole du constructeur.

Dans un certain sens, l’on peut trouver un fond de vérité à ces affirmations de PSA tant, depuis 2013, ce sont près de 25000 emplois CDI supprimé sur les sites en France. À cette course de fond, engagée depuis plusieurs décennies, Tavares compte s’engager pour des raisons politiques dans un sprint de 2 000 à 3 000 suppressions de postes.

Des licenciements, qui visent, en premier lieu, les ouvriers industriels en CDI, plutôt âgés ou encore les handicapés, ainsi que les travailleurs malades, qui ne peuvent plus tenir les cadences. Comme l’affirme d’ailleurs Les Echos, les employeurs comptent user des RCC afin de gérer « leur pyramide des âges ».

En clair, il s’agit de licencier les CDI, les salariés qui ont une certaine « stabilité », pour embaucher des jeunes avec des contrats précaires. Et c’est quasiment une caricature. D’un côté, le licenciement de plusieurs milliers de travailleurs en CDI, dans le même temps, PSA a annoncé le recrutement de 600 intérimaires pour son site d’Hordain/Sevelnord.

Trahir ou combattre ? Tous les syndicats doivent s’opposer !

Face à ce nouveau massacre de l’emploi, les déclarations de certains syndicats, hormis la CGT, sous-entendent qu’ils vont signer l’accord. Force Ouvrière et la CFDT, dans la continuité des politiques collaborationnistes ouvertes de Laurent Berger, et de Jean-Claude Mailly, pour l’heure, ne semblent pas s’opposer aux plans de départs en tant que tel.

Christian Lafaye, de FO ne notait « rien de nouveau sous le soleil » et ne redoutait pas de plan de départs massif car « c’est difficile d’aller plus bas ». Pour la CFDT, il n’y « a pas de problématique particulière, sauf éventuellement sur les conditions financières de départ », selon Franck Don. En somme, cela sous-entend qu’aussi bien FO que la CFDT pourrait bien apposer leur signature à l’accord.

De son côté, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a dénoncé, bien que bien tardivement, ce lundi, sur France Info le plan de PSA. Accusant la direction de vouloir « transformer les CDI en précaires », il a expliqué que contrairement aux « plans de sauvegarde de l’emploi », les entreprises pourront immédiatement recruter de nouveaux candidats aux postes laissés par les « volontaires ». Bien que très tardive, une dénonciation correcte, mais, pour l’heure, aucun de plan de bataille annoncé, et moins que le minimum syndical en terme de communiqué.

Préparer un véritable plan de bataille : une tâche de l’ensemble du mouvement ouvrier !

Ce plan de licenciement est à visée politique. Tavares compte ainsi impulser un plan de licenciement « dernier cri », dans l’un des secteurs clés de l’industrie hexagonale : la métallurgie. Ce plan, le patronat compte généraliser à l’ensemble d’un secteur déjà sinistré et soumis, à une importante exploitation, des cadences infernales, une énorme souffrance au travail.

Contre PSA et son plan de licenciement made in Macron, ce dont il s’agit pour l’ensemble des organisations syndicales, c’est de construire une riposte globale. Pour cela, le préalable nécessaire, même si non suffisant, c’est d’exiger de l’ensemble des syndicats de s’opposer à cet accord !

Cette bataille, dans le cadre d’une guerre généralisée que nous déclare le grand patronat, Macron à son service, est d’autant plus importante que ce plan de licenciement « made in Macron » donnera le ton de la future application des ordonnances travail entreprise par entreprise.

Une victoire face à ces plans de licenciements, comme ceux qui touchent PSA, pourrait être une première étape pour faire reculer le camp d’en face et donner confiance à la classe ouvrière. Une victoire mettrait un coup d’arrêt à la mise en œuvre des ruptures conventionnelles collectives chez PSA comme chez Pimkie. En ce sens, cette lutte contre les licenciements doit être une bataille de l’ensemble du monde du travail et de la jeunesse.

Comme lors de la grève contre la fermeture de PSA Aulnay, sans nous pas de bagnoles !

Plus encore, cette bataille contre les licenciements à PSA, c’est aussi un combat pour dire stop à la société que Macron compte nous imposer, cette société où les licenciements seront aussi simples qu’un bonjour, cette société où la précarité devient la norme.

Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de la précarité, mais des embauches en CDI pour tous !

 
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