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La Izquierda Diario
5 de décembre de 2017 Twitter Faceboock

Course aux profits
Lafarge : trois cadres, dont un candidat FN, mis en examen pour financement du terrorisme
Boris Lefebvre

Depuis juin dernier, trois juges s’occupent de déterminer les relations que la multinationale Lafarge a entretenu avec le groupe État islamique. Vendredi dernier, trois cadres du groupe ont été mis en examen pour « financement du terrorisme ». Parmi eux deux cadres et le directeur de la sécurité, qui, comble de l’affaire, n’est autre qu’un candidat du Front National.

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Entre 2013 et 2014, Lafarge a maintenu son activité dans la cimenterie de Jalabiya, en Syrie, alors que l’organisation de l’État islamique (Daech) était présente sur le territoire et menaçait directement l’entreprise et ses employés. L’enquête menée autour de cette affaire a démontré que la multinationale est allée jusqu’à financer les groupes armés afin d’obtenir des laissez-passer et acheter du pétrole venant des territoires contrôlés par Daech, contournant par là l’interdiction de l’embargo international.

Dans cette affaire, qui a éclaté dans les médias en 2016, avec les révélations du journal d’opposition syrien Zaman Al-Was et du Monde, deux cadres du groupe Lafarge sont mis en examen pour « financement du terrorisme »,« mise en danger d’autrui » et « violation du règlement européen ».

Bruno Pescheux a même été placé en détention provisoire suite à ses révélations, puisque ce dernier a en effet affirmé que le groupe Lafarge finançait indirectement les groupes terroristes en passant par un intermédiaire, Firas Tlass, qui recevait entre 80 000 et 100 000 dollars par mois pour soudoyer les groupes armés. L’EI aurait reçu près de 20 000 dollars mensuels suite à ces versements. Une « obole » selon ses propres déclarations qui n’a pourtant rien d’anecdotique. S’il se vante de n’avoir eu aucune victime en trois ans (de 2011 à 2014), Bruno Pescheux n’en a pas moins mis en danger ses salariés et financé le terrorisme au nom du profit.

Parmi les accusés dans cette affaire, on retrouve Jean-Claude Veillard placé sous contrôle judiciaire pour « financement du terrorisme » et « mise en danger d’autrui ». Ce candidat du Front national aux municipales de Paris en 2014, soutien fervent de Marine Le Pen, aurait supervisé les négociations entre le groupe cimentier et les terroristes. Plusieurs mails attestent qu’il était au courant des liens entre l’entreprise et les groupes armés. Cela ne l’a pourtant pas empêcher d’avoir une gestion catastrophique de la sécurité du site et des salariés : quand l’EI a attaqué le site industriel, l’évacuation des employés locaux s’est faite sans ordre, car la direction avait oublié de prévenir les travailleurs, préférant se focaliser sur l’évacuation des ressortissants français. Ainsi, de nombreuses personnes ont dû fuir par leur propre moyen, faute de bus pour les évacuer. Une responsabilité que Jean-Claude Vieillard endosse en tant que gérant de la sécurité.

La mise en examen de ces trois cadres du groupe multinational Lafarge commence a mettre en lumière les pratiques criminelles des groupes capitalistes et des responsables FN qui n’hésitent pas à financer le terrorisme pour maintenir leur taux de profit. Dans la foulée de ces premières interpellations, les anciens PDG, directeur général et directeur des ressources humaines de Lafarge ont été convoqués pour déterminer jusqu’à quel point la responsabilité du groupe est engagée.

Crédits photo : HAMILTON/REA

 
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