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Meeting internationaliste

Vidéo #UDT2019. Yunus : « La bourgeoisie allemande se prépare à un violent affrontement de classes »

L’université d’été révolutionnaire impulsée par Révolution Permanente s’est déroulée sous le signe de l’internationalisme et de l’anti-impérialisme. Nous reproduisons ici l’intervention de Yunus, militant de Klasse Gegen Klasse [Classe contre classe] en Allemagne et figure de la jeunesse combative, lors du meeting internationaliste qui a regroupé à la tribune des militants de France, d'Italie, d'Allemagne, de l'Etat espagnol et d'Algérie.

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Pour un aperçu du meeting internationaliste dans son ensemble

Klasse gegen Klasse fait partie du réseau international en sept langues La Izquierda Diario dont fait partie Révolution Permanente.

« Chers camarades, je me réjouis aujourd’hui que plus de 350 personnes soient présentes à cette université d’été, et que ces personnes se battent pour un programme révolutionnaire, et une organisation de la classe ouvrière. Nous nous trouvons dans une situation de crise profonde, la crise du vieil ordre néolibéral. Cet ordre conduit à la rivalité concurrentielle entre les personnes, il provoque des crises et tend à provoquer des guerres. L’impérialisme allemand essaye de trouver une réponse impérialiste pour ressortir de cette crise en faisant des profits. On le voit particulièrement à travers le projet de constituer une force armée européenne en collaboration avec la France pour mener l’intervention impérialiste au Moyen-Orient et en Afrique et perpétrer de manière plus efficace partout dans le monde l’oppression des peuples, pour continuer d’opprimer d’autres pays et populations.

« Ce régime politique laisse mourir 20.000 personnes en Méditerranée »

Nous le voyons aussi à travers le fait que ce régime politique laisse mourir 20.000 personnes en Méditerranée. En fermant les voies de l’exil, les populations sont forcées à fuir leur pays. Parce que les pays impérialistes y mènent la guerre et bombardent leurs villes et leurs villages, ils n’ont pas d’autre choix que l’exil. Il est révulsant que l’impérialisme allemand se fasse l’allié de la Turquie et d’autres pays, en Afrique, pour qu’ils puissent maintenir cette frontière fermée. Et si l’Allemagne critique l’arrestation de cette capitaine en Italie [Carola Rackete, capitaine du Sea Watch], nous voyons bien qu’en réalité l’état allemand n’est pas du côté des migrants.

Nous condamnons cet impérialisme allemand et ses objectifs funestes. Il s’agit du même impérialisme allemand qui a participé à la crise financière et imposé des conditions d’austérité à la Grèce et dans les pays du sud et de l’est de l’Union Européenne. Cette austérité a plongé des millions de personnes dans la misère et le chômage de masse. Et à ce propos, nous disons aux classes ouvrières opprimées des différents pays que notre combat contre l’impérialisme allemand est le même que le leur, et que nous nous opposerons ensemble aux attaques de manière internationale.

« L’impérialisme allemand procure et vend des armes à des régimes criminels »

Nous devons aussi prendre en compte que l’impérialisme allemand procure et vend des armes à des régimes criminels. Elles sont bien livrées, comme en Arabie Saoudite qui bombarde le Yémen, en Turquie qui massacre la population kurde, ou en Israël qui depuis des années opprime la population palestinienne à travers des massacres et une politique de nettoyage ethnique.

Comme dans toutes les offensives impérialistes, leur hégémonie et leur oppression a aussi un aspect intérieur. La militarisation intérieure continue de se développer. Cela signifie qu’on accorde à la police une plus grande capacité à intervenir et que cela la renforce, que la jeunesse et les exilés sont sujets à une répression massive, que les combattants du mouvement social ou ceux qui se battent pour le peuple kurde sont sujets à une véritable chasse aux sorcières, comme les militants du mouvement des exilés, qui sont toujours plus criminalisés.

Nous savons que ces mesures ont été prises parce que la bourgeoisie allemande se prépare à une violente confrontation de classes. Il s’agit de signes avant-coureurs de ce qui sera mis en place et qui se produira pour nous en termes de politiques répressives. Et c’est pourquoi il est grand temps de s’organiser et de s’armer contre cette offensive. Nous connaissons cette offensive de l’impérialisme allemand. Il y a 100 ans la classe ouvrière avait déjà pu, avec la guerre impérialiste, reconnaître ce caractère particulièrement violent. Ils avaient déjà utilisé ces mesures pour plonger les populations les unes contre les autres dans une guerre impérialiste dévastatrice.

Et c’est pour cela qu’il est important de reprendre les enseignements des révolutionnaires allemands de l’époque comme Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg, qui dans leurs prises de positions avaient clairement et depuis le début de la guerre mis en avant le fait que pendant la première guerre mondiale les ennemis ne se trouvaient pas dans la tranchée adverse, mais qu’il s’agissait de la bourgeoisie de leur propre pays. Cette observation reste juste et doit guider notre combat actuel contre la classe capitaliste en Allemagne.

Cependant pour réaliser l’objectif qu’ils s’étaient fixé, nous devons surmonter la fragmentation et les divisions de notre camp social. La bourgeoisie tente par des moyens de répression de remettre en question l’unité de la classe des travailleurs. Et contre ceci nous devons relier les revendications sociales des travailleurs avec celles des secteurs les plus opprimés de la classe ouvrière. Ainsi seulement nous pourrons unir une large partie de la population, faire naître la confiance entre les classes travailleuses et mettre fin pour de bon à cette horreur capitaliste.

« Nous pensons que seul un programme anticapitaliste et socialiste peut sauver l’humanité de la catastrophe climatique »

C’est pour cela que nous avons besoin d’une réponse anti-impérialiste, de la classe travailleuse multi-ethnique, dans laquelle les femmes doivent être à l’avant-garde. On pourrait de nouveau penser à ce slogan qui reste d’actualité 100 après : « socialisme ou barbarie ». Nous voyons que le capitalisme menace toute la population avec son économie guerrière et orientée vers le profit, qui avec la surproduction et la régulation des prix et des flux produisent de la misère ; que du fait que nous n’ayons pas le contrôle de l’industrie et des entreprises énergétiques, les ressources naturelles sont utilisées de manière complètement irrationnelles. Dans le cadre de la crise climatique, la fuite des populations du fait d’événements climatiques est devenue la première raison de migrations dans le monde. Et pendant ce temps-là, le Parti des Verts nous vend un capitalisme vert et milite pour le retour en force de l’impérialisme allemand. Son but est de protéger les profits des capitalistes et de s’assurer que le coût de la transition climatique repose sur les travailleurs et la jeunesse. Nous pensons que seul un programme anticapitaliste et socialiste, porté par la classe ouvrière, peut sauver l’humanité de la catastrophe climatique. Cela veut dire pour nous, la nationalisation des industries clefs et des entreprises du secteur énergétique sous contrôle des travailleurs, sous contrôle démocratique de la population, la planification démocratique de l’économie, l’expropriation des banques et l’expropriation des plus grands criminels de l’économie capitaliste.

Et ce que l’on voit aussi c’est qu’au cours des derniers mois, partout dans le monde des centaines de milliers de personnes sortent pour manifester contre la catastrophe climatique. Ils viennent des lycées, des universités et ont le projet de sauver l’humanité. Mais ils sont aussi confrontés au fait que les forces bourgeoises essayent de corrompre ce mouvement. Nous devons entrer en dialogue avec ces jeunes et leur dire que la libération n’est pas possible dans le cadre du capitalisme, que la préservation, la durabilité de l’environnement est en contradiction avec le capitalisme, que la solution à la crise climatique ne pourra venir que quand nous retournerons les canons contre les intérêts des capitalistes et la propriété privée. C’est pour cela que nous voulons intervenir dans ce mouvement avec une perspective anticapitaliste, pour un mouvement de la jeunesse qui se tienne côte-à-côte avec celui des travailleurs, qui participe au mouvement des femmes, contre l’état, contre les oppressions.

Et pour finir nous pensons que la solution à cette crise ne se trouve pas dans le cadre de l’état national, mais seulement dans une perspective internationaliste, et seulement grâce à une révolution mondiale. Et c’est pour cela qu’on se bat en Allemagne, pour l’union des états socialistes d’Europe, qui combat en même temps la catastrophe climatique et l’exploitation capitaliste.

Vive la révolution, vive le combat des travailleurs et des opprimés ! »

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