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De la tension à l’incendie

Vers un affrontement militaire entre les Etats-Unis et la Corée du Nord ?

La situation en Asie de l’Est, quelques jours après le bombardement soudain du régime de Bachar al-Assad et l’annonce par l’administration Trump de l’envoi du porte-avions USS Carl Vinson au large des côtés nord-coréennes, est particulièrement nerveuse.

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La région Est-Asiatique : L’œil du cyclone

La frappe soudaine du régime syrien décidée par l’administration de Donald Trump et effectuée dans le nuit de jeudi à vendredi 7 avril a tout d’un coup de semonce porté à l’adresse du régime Nord-coréen, qui accélère la cadence de ses tirs de missiles balistiques et essais nucléaires. Cette action unilatérale en Syrie décidée par les États-Unis fait notamment écho aux mots du président américain à propos du régime nord-coréen qu’il se dit prêt à mettre au pas sans l’aide du voisin chinois, et donc évidemment sans recours diplomatique. Le régime nord-coréen s’est d’ailleurs empressé de condamner les frappes en Syrie faisant état « d’une agression intolérable contre un état souverain » percevant clairement la menace indirecte que celles-ci recelaient. Loin de renoncer à ses programmes d’armements nucléaires, le régime nord-coréen se dit prêt au contraire à les poursuivre et les intensifier. Donald Trump fait mine de sommer la Chine d’intervenir, elle qui verrait d’un mauvais œil l’effondrement de la Corée du Nord ainsi qu’une réunification avec le Sud qui ferait le jeu de l’influence américaine dans la région. La Chine réclame ainsi l’apaisement mais des rumeurs, relayées par le Daily Mail, font état d’un déploiement potentiellement très important de soldats à la frontière nord-coréenne, dont le but affiché est de faire face à un éventuel afflux de réfugiés. De leur côté les États-Unis auraient déployés quelques 30 000 hommes à la frontière entre les deux Corées. Trump entend rompre politiquement avec l’option de la « patience stratégique » de son prédécesseur et en fait une affaire de posture, mais ses agissements traduisent plutôt les conséquences de sa politique commerciale ouvertement agressive à l’encontre de la Chine. Ces provocations mutuelles entre d’une part l’impérialisme américain qui tente de couper court à toute éventualité de marginalisation dans la région et d’autre part celles d’un régime dont la base politique a toujours reposé sur le spectre d’une agression américaine précipitent dangereusement les événements.


La rivalité Sino-Américaine en toile de fond

La situation en Asie de l’Est s’est, depuis l’arrivée de Donald Trump à la maison Blanche, grandement détériorée et les tensions sont très vives. La montée de l’impérialisme chinois dans la région et ses vues sur la mer de Chine méridionale est perçue d’un mauvais œil par les États-Unis. La rupture qu’a marqué l’élection de Donald Trump au plan commercial rend encore plus vifs les impératifs américains en matière de domination militaire et économique dans cette région très riche en ressources pétrolières et en ressources de pêche. Les récentes manœuvres américano-coréennes, la remilitarisation du Japon depuis 2012, sous l’impulsion du gouvernement ultra-conservateur de Shinzo Abe, et la modernisation à marchée forcée de l’armée chinoise rendent de plus en plus probable l’éventualité d’un accrochage et même d’un conflit ouvert. La Corée du Nord, alliée de la Chine qui se sert d’elle comme d’une zone tampon entre ses propres frontières et le bouclier anti-missile américain (THAAD) déployé en Corée du Sud, est actuellement la charnière autour de laquelle se joue le conflit larvé en la Chine et les États-Unis. Son développement nucléaire permet à la Chine de tester régulièrement le gouvernement américain afin d’évaluer sa marge de manœuvre en mer de Chine méridionale. Toutefois, l’intensification brutale ces derniers jours des tensions entre la Corée du Nord et les États-Unis ne semble pas de son goût. De son côté les États-Unis utilisent clairement les gesticulations du régime nord-coréen pour asseoir une présence militaire plus importante en Asie de l’Est et naturellement, en Asie du Sud-Est. La crise du capitalisme mondial et la rivalité intensive sur les marchés conduisent immanquablement au regain des tensions entre les différents impérialismes dont les intérêts sont de plus en plus difficilement conciliables. Face à cela aucune des solutions avancées par les candidats des régimes capitalistes, qu’ils soient démocratiques ou autoritaires, ne sauraient être davantage que des voeux pieux s’ils n’ajoutent pas de l’huile sur le feu. Il est urgent de reconstruire une alternative révolutionnaire à ce système qui a fait son temps et qui n’a plus à offrir que le chômage, l’exploitation et la guerre.


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