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VIDEOS. Jeunes précaires : « On a mis notre santé en jeu et Casino a décidé de ne pas nous récompenser »

Casino vient de l'annoncer : seuls les salariés qui auraient travaillé à 100% sur la totalité de la période du confinement toucheront la prime promise de 1000€. Au premier rang des exclus, encore et toujours les jeunes précaires.

Olive Ruton

29 avril 2020

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La crise sanitaire a mis sur le devant de la scène tous ces travailleurs – parmi les plus mal payés - qui risquent leurs vies, n’ont pas le droit au confinement, et bien souvent même pas à des mesures de sécurité décentes. Pour ces travailleurs qui assurent que l’ensemble de la population puisse se nourrir au risque de leur propre santé, les grands patrons de la grande distribution avaient annoncé en grand seigneurs, une prime de mile euros. Une prime bien maigre au regard des risques encourus en travaillant dans cette séquence, activité qui a d’ailleurs coûté la vie à de nombreux travailleurs dans les magasins, les transports, ou dans le domaine de la santé.

A la veille du versement, c’est sans surprise que tombent les restrictions qui priveront de cette prime un grand nombre des travailleurs de la grande distribution. Et comme d’habitude, ce seront les travailleurs les plus précaires qui seront les premières victimes de cette exclusion. C’est ce dont témoigne sur son compte Twitter Stéphane, salarié chez Monoprix : « Je suis étudiant et je suis à temps partiel. On a appris que les temps partiels ne seraient pas concerné par cette prime, et toutes les personnes qui n’auraient pas travaillé tous les jours du 15 mars au 10 mais, toutes les personnes qui n’ont pas été présentes durant toute la période du confinement n’étaient pas concernées par cette prime. Donc les intérimaires, les CDD dont le contrat se termine ne serait-ce qu’un jour avant la fin du confinement se verraient privés de cette prime. C’est tout bonnement inacceptable, car on a travaillé, on a pris des risques, on a mis notre santé en jeu, pour que les gens puissent se nourrir, et Casino a décidé de ne pas nous récompenser ».

Un cas loin d’être isolé et dont Guiseppe témoigne lui aussi sur les réseaux sociaux avec le #PrimePourTous : « Aujourd’hui, je viens d’apprendre comme beaucoup d’autres je pense, que je ne serai pas concerné par la prime de 1 000 euros qui devait être versée aux salariés qui ont travaillé pendant la période de confinement. Je travaille dans l’alimentaire dans la chaîne Monoprix, qui appartient au groupe Casino. Et ce groupe Casino a annoncé que les personnes qui n’avaient pas travaillé pendant la totalité du confinement ne seraient pas concernées par la prime, notamment par exemple moi sur la période de deux mois, j’ai dû faire un mois et demi, donc je ne serai pas concerné à cause de cet écart. Et il en va de même pour les salariés qui auraient leurs CDD qui finirait le 8 au lieu du 11 : ils ne seront pas concernés, ils seront exclus et ne toucheront pas cette prime de 1 000 euros. Cette situation est bien entendu inacceptable puisqu’on a participé à l’effort de mobilisation comme tous. On est allés tenir les rayons, on a suivi la cadence infernale, on a fait en sorte que ça puisse tenir, et que les gens puissent bouffer. »

Des situations d’autant plus inacceptables que, durant la période du confinement, les grands groupes de la grande distribution comme le groupe Casino ont engrangé d’importants profits. « Évidemment ils ont trouvé un système pour pouvoir par exemple augmenter les primes des personnes qui touchent un salaire de plus de 3 000 euros, pour qu’en net ça fasse une prime de mille euros, donc ils ont les moyens. Le groupe Casino et Monoprix a engrangé pas mal de bénéfices durant cette période de confinement et ils refusent de nous verser une prime. » Une hypocrisie également dénoncée par Louis, jeune salarié chez Monoprix interviewé sur SudRadio : « On nous dit que le magasin ne gagne pas assez d’argent alors que ce sont les seuls à rester ouverts et les gens passent leur journée à faire les courses dénonce-t-il. Je travaille parfois en livraison et pendant 2 ou 3 semaines on faisait des caddies à 200, 300 ou 400 euros ! »

Encore et toujours, les jeunes précaires servent de variables d’ajustement pour le patronat. Envoyés par centaine de milliers risquer leur vie, sous des contrats précaires, et payés au lance-pierre (quand ils ne sont pas licenciés) pour assurer les fonctions vitales de la société, ils apprennent maintenant qu’ils ne recevront pas la tant espérée prime de 1000€ pour « récompenser » l’ensemble des risques encourus. Au-delà du versement à tous les salariés de cette prime, ce sont des contrats stables, des CDI pour tous et l’interdiction des licenciements qu’il faut exiger !


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