×

Flicage des enseignants

Une enseignante convoquée pour un rappel à l’ordre après avoir critiqué Macron

Une enseignante a exprimé sa colère suite à l’intervention télévisée de Macron en début de semaine dans une tribune publique. Quelques jours plus tard, elle était convoquée au rectorat pour un rappel à l’ordre.

Facebook Twitter

Le 12 décembre, suite à l’intervention télévisée du Président, une enseignante a publié une tribune intitulée « Le grand chef a parlé ». La professeure de lettres exprime dans son texte son sentiment de dégoût face à la réponse de Macron à la crise ouverte par les Gilets Jaunes, dénonce la répression policière et exprime son soutien à la lutte lycéenne et aux gilets jaunes, les encouragent à continuer le combat : « Je suis professeure et je remercie tous les lycéens pour leur courage physique et moral. […] Je remercie les gilets jaunes qui campent sur les ronds-points et qui m’ont aidé à comprendre que, non, derrière chaque français dans la débine, ne se cache pas l’ombre grimaçante de Marine Le Pen. Vive la lutte, la rage joyeuse, l’union des contraires. »

En réponse à ce coup de gueule, l’enseignante a été convoquée quelques jours plus tard au rectorat de son académie. Comme l’expliquent ses collègues, qui ont tous signé la tribune en solidarité, « cette convocation est particulièrement inquiétante quand on sait que Sophie [l’enseignante] est en pointe dans la lutte contre la réforme du Bac et Parcours Sup, ainsi que dans la lutte quotidienne pour nos élèves étrangers en situation irrégulière. »

Reçue jeudi après-midi au rectorat, la professeure de lettre n’a finalement pas été sanctionnée mais a eu le droit à un rappel à l’ordre : selon l’académie « un fonctionnaire ne doit pas critiquer sa hiérarchie et l’Etat employeur ».

Cette restriction de la liberté d’expression est d’autant plus grave que le gouvernement cherche à l’entériner avec son projet de loi sur l’école. Présenté le 5 décembre en Conseil des ministres, celui-ci instaure des sanctions disciplinaires contre les enseignants « qui chercheront à dénigrer auprès du public par des propos gravement mensongers ou diffamatoires leurs collègues et de manière générale l’institution scolaire », le texte précisant que « les publications sur des réseaux sociaux » seraient également concernées. Une façon de commencer un flicage permanent des enseignants et des profs, un secteur réputé à gauche, et régulièrement mobilisé contre les contre-réformes qui détruisent nos acquis sociaux.

Crédit photo : AFP/Benoît Tessier


Facebook Twitter
Douze maires du 93 convoqués pour avoir défendu la nécessité d'un plan d'urgence dans l'éducation

Douze maires du 93 convoqués pour avoir défendu la nécessité d’un plan d’urgence dans l’éducation

Contre le délit d'opinion, pour défendre notre droit à soutenir la Palestine : il faut faire front !

Contre le délit d’opinion, pour défendre notre droit à soutenir la Palestine : il faut faire front !

Révolution Permanente débarque sur Twitch à partir de dimanche

Révolution Permanente débarque sur Twitch à partir de dimanche

Rima Hassan convoquée par la police : un nouveau cap dans la criminalisation des soutiens à la Palestine

Rima Hassan convoquée par la police : un nouveau cap dans la criminalisation des soutiens à la Palestine

« Plan de stabilité » du gouvernement : la Cour des comptes et le FMI font pression

« Plan de stabilité » du gouvernement : la Cour des comptes et le FMI font pression

Compte épargne temps : les directions syndicales s'entendent avec l'U2P pour aménager la misère

Compte épargne temps : les directions syndicales s’entendent avec l’U2P pour aménager la misère

« C'est le moment de faire front face à la répression » - Anasse Kazib et Elsa Marcel au Media

« C’est le moment de faire front face à la répression » - Anasse Kazib et Elsa Marcel au Media

TIG pour les parents, comparution immédiate : le nouveau projet d'Attal pour mettre au pas la jeunesse

TIG pour les parents, comparution immédiate : le nouveau projet d’Attal pour mettre au pas la jeunesse