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À l’heure où l’Europe déborde d’élans humanistes envers les réfugiés ukrainiens qui fuient la guerre dans leur pays, tout en couplant cet effort solidaire d’une forte dose de racisme décomplexé comme l’appel à un « tri » raciste des réfugiés porté de Valérie Pécresse à Marion Maréchal le rappel, d’autres migrants continuent de subir le sort funeste que leur réserve les frontières de l’Europe forteresse. C’est le cas d’un migrant érythréen, mort vendredi à Valenciennes alors qu’il fuyait son pays, véritable « Corée du Nord de l’Afrique » comme le souligne dans la Voix du Nord, Alexandrine bénévole pour l’association belge BXL Refugees.
Vendredi dernier à Valenciennes, un migrant érythréen est effectivement mort électrocuté vers 16 h 30 sur un train de fret et trois autres ont été blessés par l’arc électrique qui a mis feu au wagon d’un train provenant de Calais et se dirigeant vers l’Espagne selon la SNCF. Le bilan définitif, selon Gilles Grégoire, contrôleur général des pompiers du nord-est d’une personne « décédée, électrisée sur le wagon de fret » tandis que « quatre autres personnes ont été transportées à l’hôpital, blessées légèrement, plutôt choquées qu’autre chose. ». Le maire de Valenciennes, Laurent Degallaix, rapporte que « des migrants se sont infiltrés et sont montés sur le wagon qui était bâché. Le premier qui est monté a fait fil conducteur, avec arc électrique, et le wagon a pris feu. » et que le premier migrant « a été projeté au sol et est mort sur le coup ».
La responsabilité de l’Etat et de la SNCF dans ce drame humain n’est plus à démontrer. Alors qu’actuellement les réfugiés ukrainiens bénéficient gratuitement des trains en France et en Europe, les migrants venus d’Afrique ou du Moyen-Orient sont toujours confinés à la clandestinité et à risquer leur vie dans les pires conditions comme on a pu tristement le déplorer dans le Nord cette année où plusieurs migrants sont déjà morts sur les rails, percutés par des trains. Pourtant, le même Laurent Degallaix affirmait quelques semaines plus tôt à propos des réfugiés ukrainiens que Valenciennes était, à son initiative, partante pour « accueillir quelques familles en cas de besoin » tout en vantant sa ville et ça « richesse » de « 70 nationalités ». Manifestement, la générosité de Laurent Degallaix n’inclut pas les Érythréens forcés de risquer leur vie et de périr sur la route de l’exil. Ce deux poids deux mesures en matière d’accueil et de compassion envers les migrants et réfugiés illustre tristement le drame des guerres et des politiques de l’Europe forteresse. Pour que plus aucun réfugié ne meurt sur les rails ou en mer, ouvrons les frontières et régularisons tous les sans-papiers !
