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10 mois de sursis et une possible révocation

Un pompier gilet jaune accusé d’être lié aux black blocs en conseil de discipline

Un pompier de la région parisienne, interpellé samedi dernier avant l'acte 23, a été accusé d'appartenir aux Black Blocs. La répression est lourde. Condamné à 10 mois de prison avec sursis, il va passer en conseil de discipline, pourrait être révoqué et perdre son emploi sur la base de simples soupçons qu'il n'a de cesse de nier ; la seule preuve est celle de sa participation au mouvement des Gilets Jaunes.

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Mehdi B., 28 ans, est pompier à la caserne d’Osny, dans le Val d’Oise. Ce jeune pompier a été interpellé samedi dernier en amont de l’acte 23 des Gilets Jaunes, alors qu’il participe au mouvement depuis le début. « J’ai toujours manifesté pacifiquement depuis le début du mouvement  », précise-t-il. « Mon travail est d’éteindre les feux, de les combattre. Pas de les allumer.  »

Le pompier est « accusé » d’appartenir aux Black Blocs en raison de plusieurs sacs qui ont été retrouvés près de l’endroit où lui et plusieurs autres personnes ont été interpellés, dans une boulangerie. Des affaires dans lesquelles se trouvaient des engins incendiaires. Alors qu’il a toujours nié que ces affaires étaient les siennes, Mehdi B. a été condamné à 10 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris, qui les a reconnus, lui et ses co-prévenus, coupables de détention d’armes de catégorie D. Ce qu’aucun d’entre eux n’a reconnu.

L’un d’entre eux a précisé, au cours des cinq heures d’audience, que le sac lui avait été remis par un individu qu’il ne connaissait pas. « J’ai croisé un individu. Pour lui rendre service, j’ai pris le sac. Par solidarité. J’ai vu les policiers et je me suis réfugié dans la boulangerie. » La légalité de l’intervention de police dans cette boulangerie a été remise en cause par la défense, qui dénonce également une enquête expéditive. «  Il n’y a eu aucun relevé d’empreintes sur le sac », a condamné un avocat. Des arguments restés inaudibles pour le tribunal, qui a préféré condamner les quatre prévenus sans preuve que ces sacs leur appartenaient.

Au-delà de sa condamnation avec sursis, Mehdi B. risque également de perdre son emploi. Si sa condamnation – à sa demande – n’a pas été inscrite au bulletin n°2 de son casier judiciaire, ce qui lui permet de poursuivre son activité professionnelle, il devra toutefois répondre de ces accusations, pour lesquelles il est d’ores et déjà reconnu coupable, lors d’un conseil de discipline. Ce dernier a été saisi dans le cadre d’une « procédure administrative disciplinaire classique », pouvant entraîner des sanctions allant de l’avertissement à la révocation. Le jeune pompier est donc menacé de perdre son emploi sur la base de simples soupçons qu’il n’a de cesse de nier ; la seule preuve est celle de sa participation au mouvement des Gilets Jaunes. «  Il n’a plus sa place chez les sapeurs-pompiers  » s’il doit être condamné, avait pour sa part estimé le Sdis (Service départemental d’incendie et de secours) avant la décision du tribunal.


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