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Violence policière

Un jeune motard violenté après avoir filmé des violences policières

La vidéo tournée il y a quelques mois vient d’être mise en ligne. Tounsi Biker, un vidéaste qui filme ses sorties en moto, a été témoin puis victime de violence policière et agressé à son tour.

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Crédit photo : Capture d’écran vidéo Tounsi Biker

Il s’agit d’une vidéo tournée il y a quelques mois, après une victoire de la Tunisie lors de la CAN 2019, mais publiée seulement maintenant. On y a voit le motard Tounsi Biker, qui fait des vidéos avec sa moto sur les réseaux sociaux, se faire violenter par des policiers car il venait de filmer un cas de violence policière.

La vidéo intitulée « Bon Vs mauvais flics » montre deux contrôles de police qu’il a subis dans la même journée. Le premier contrôle se passe bien. Le motard accompagné par un ami circule à Paris lorsqu’il est interpellé par deux policiers en moto afin de vérifier les papiers du véhicule. On pourrait s’attarder sur le fait que ce n’était pas un contrôle anodin. Deux jeunes, dont le conducteur est en t-shirt et short sur une moto puissante, pour la police c’est forcément suspect mais ce n’est rien comparé au deuxième contrôle qui a lieu 4h plus tard.

Tounsi Biker rejoint le soir un ami après une victoire de la Tunisie lors de la CAN. Arrivé à un carrefour, ils voient une intervention musclé de la police sur des automobilistes. Les forces de répression sortent violemment des jeunes de la voiture, l’un s’enfuie, les autres sont projetés au sol et matraqués. Un officier qui est dans une voiture dit au motard « Allé, casse toi avec ta moto va… dégage ». Ce qu’il fait avant de s’arrêter au feu rouge à quelques mètres de la scène. C’est alors que les policiers se dirigent vers les deux jeunes. L’un d’eux demande à Tounsi Biker de couper le contact et de se mettre sur le bas côté. « Ok y a pas de soucis » répond calmement le jeune homme. Il dit toujours aussi calmement aux policiers « attendez et je vais rien faire, je ne vais pas partir ». C’est alors qu’un policier tente de prendre sa go-pro. Les policiers deviennent plus véhéments : « bah allé tu te démerdes ?! » c’est alors que derrière un autre agent dit à une femme qui filmait avec son téléphone « t’en veux une dans ta gueule ? ». Par la suite le vidéaste affirmera que le policier a jeté par terre le téléphone de la témoin afin de détruire la vidéo.

Une fois sur le bas côté le jeune homme demande si les policiers veulent ses papiers ou son permis. On lui ordonne d’enlever son casque en lui mettant un coup dedans. Ils le poussent sur sa moto qui tombe au sol et qui aura des dégâts. Entouré par trois hommes cagoulés, ils lui ordonnent d’enlever sa caméra car c’est bien là le problème. Le jeune homme filme avec sa go-pro comme à chaque fois qu’il fait une sortie en moto. Ils commencent à le violenter. Il ne comprend pas bien sur le moment car il n’était en rien menaçant. Il enlève son casque l’un des policiers frappe à plusieurs reprise sa go-pro afin de la casser et détruire les images de violence policière que Tounsi Biker a filmé. La caméra filme toujours, on entend distinctement l’un des policiers lui dire « casse toi chez toi ». Comme le dira le vidéaste lui même, il ne parlait pas du domicile du jeune homme, sous entendu « rentre dans ton pays ». Un policier vient alors finir la caméra.

Le jeune homme explique après la scène que c’était évident que les officiers voulaient détruire les images. Sauf que là les policiers n’ont pas pris la carte mémoire. Les forces de répression n’ont même pas contrôlé le motard, ils ont juste cassé la caméra. Comme l’explique le motard, il était « dans le mauvais endroit au mauvais moment, et [qu’il était] juste derrière eux au moment où ils étaient entrain de matraquer les mecs au sol (…) je ne comprenais pas la situation (…) En gros, je suis descendu, je coopérais totalement et ils m’ont sauté dessus en fait. Leur objectif c’était exclusivement la caméra ».

Le jeune homme ne savait pas s’il allait porter plainte car il sait que cela mène rarement à quelque chose. D’après son post youtube, il a finalement porté plainte auprès de l’IGPN sous les conseils d’une avocate. Les policiers n’avaient aucune matricule et moyen de les identifier. Selon le vidéaste, il s’agirait de membres de la Bac.

Cette vidéo montre a quel point les forces de répression souhaitent empêcher que des témoignages ressortent afin de montrer aux yeux de tous les violences policières. Dans une impunité la plus totale, ils n’hésitent pas à tabasser ceux qui se dressent sur leur route. Ici, le jeune homme n’a eu aucune réaction défensive sans quoi à coup sûr il aurait été embarqué et poursuivi pour outrage et rébellion. Des situations banales dans les quartiers populaires et également dans les manifestations. Ces violences sont aussi à mettre en parallèle avec la répression des journalistes qui couvrent les manifestations des Gilets Jaunes et des retraites. Combien ont vu leur matériel détruit ou se sont pris des coups de matraques ou de flash ball ? Lorsque le député LR Jean-Pierre Grand souhaitait interdire la diffusion de vidéos et photos de violence policière, c’était ce genre d’image qu’il voulait interdire.


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