×

Solidarité avec Julian

Un jeune militant de la gauche radicale attaqué par des néo-nazis en Allemagne

Le 4 janvier dernier, Julian Kinzel de Die Linke (parti de gauche radicale) a été attaqué au couteau par trois militants d'extrême droite à Wismar en Allemagne. Traité de « pédé de porc de communiste » par ses agresseurs néo-nazis, il s'est fait également rouer de coups et a reçu 17 coups de couteau. Cette nouvelle agression d'un militant de la gauche de la gauche pose à nouveau la question de comment faire bloc contre la violence de l'extrême-droite.

Facebook Twitter

La vague de violence d’extrême-droite ne faiblit pas. Lundi dernier, Julian Kinzel, membre de la direction locale du Parti de gauche allemand et porte-parole de son secteur jeune (Solid), a été violemment attaqué par trois personnes dont l’appartenance aux milieux d’extrême-droite wismarois ne laisse aucun doute.

Cet acte de violence a été fortement condamné par l’ensemble des partis de gauche. Un dirigeant local du parti, Peter Brill, et le chef du groupe parlementaire, Dietmar Bartsch, ont déclaré : « Nous condamnons fermement cet acte et réaffirmons que le parti Die Linke n’abandonnera jamais son combat contre l’extrême-droite et ses idées. Nous exigeons des services de protection de l’État qu’ils engagent rapidement une enquête et que les responsables aient à répondre de leur responsabilité le plus rapidement possible.  » Katja Kipping, co-présidente du parti, a aussi exprimé sa consternation devant l’agression de Kinzel.

Si cette agression visait un militant en particulier, elle constitue néanmoins une attaque non seulement contre Die Linke et Solid, mais également contre toutes les organisations de la gauche qui se battent pour le droit des travailleurs, des jeunes et des réfugiés.

L’année dernière a été marquée par une forte augmentation de la violence d’extrême-droite contre les réfugiés, mais aussi contre les militants et les personnes qui leur étaient solidaires. Selon les données les plus récentes, 439 réfugiés ont été physiquement blessés et 568 attaques ont eu lieu contre les centres d’accueil. Alors que des mouvements d’extrême-droite comme Pegida ou des partis tels Alternativ für Deutschland (« Une alternative pour l’Allemagne ») se consolident comme l’aile politique de la terreur d’extrême-droite à travers la démagogie et les manifestations racistes, ils bénéficient de l’impunité la plus complète et ont même été encouragés par le débat raciste posé par les partis bourgeois sur comment arrêter les flux des migrants qui arrivaient dans le pays.

Lors de sa sortie de l’hôpital, Julian Kinzel a affirmé que «  la réponse à une telle agression ne doit pas être la radicalisation. A la haine nous devons opposer l’amour, à la bêtise la raison, à la violence la solidarité. Que le marche-pied de la haine se dérobe sous ses propres pas. Saisissons l’opportunité de cet événement pour nous guérir avec humanité de telles idéologies. Je serai bientôt d’aplomb et alors, je lutterai pour cela avec encore plus de détermination. »

Malheureusement, cette déclaration est une nouvelle preuve que la gauche et le mouvement ouvrier ne se sont pas encore dotés de moyens efficaces pour lutter contre la terreur d’extrême-droite. Conseiller le pacifisme face à un mouvement radical, alors que dans tout le pays, des camps de réfugiés sont en flammes sans que l’État n’intervienne, consiste une grave capitulation. Ces attaques ne sont pas le fruit de la « stupidité » de quelques individus, mais des démonstrations de force d’un mouvement d’extrême-droite violent à travers le pays, qui puise sa vigueur dans un climat politique de plus en plus réactionnaire.

Combattre les agressions au couteau par l’amour, prévenir les attaques à la matraque avec humanité, mettre fin aux incendies des camps de réfugiés grâce à la raison...autant de propositions qui ne mettront pas un terme à la terreur d’extrême droite et qui ne préparent en aucun cas les militants de gauche et du mouvement ouvrier à l’affrontement. Que cette déclaration provienne d’une victime directe de l’extrême-droite ne la rend pas moins fausse. Au contraire, la gauche anticapitaliste, ensemble avec les syndicats et les organisations de réfugiés, doivent créer des comités d’auto-défense dans les quartiers populaires, sur les lieux de travail et d’études afin d’empêcher les manifestations de l’extrême-droite et ses attaques contre les migrants, le monde du travail et la jeunesse. Seule une résistance, active, de la part des travailleurs et de la gauche peut mettre un coup d’arrêt à la montée de l’extrême-droite et ouvrir la voie à une politique plus offensive contre elle.

Trad. E.F.


Facebook Twitter
Etats-Unis. A l'université de Columbia, la répression du soutien à la Palestine s'intensifie

Etats-Unis. A l’université de Columbia, la répression du soutien à la Palestine s’intensifie

« On demande le retrait total de la réforme », 300 étudiants en AG à Tolbiac contre le tri social

« On demande le retrait total de la réforme », 300 étudiants en AG à Tolbiac contre le tri social


Bordeaux Montaigne : la mobilisation proche de la victoire sur la gestion des VSS après 7 mois ?

Bordeaux Montaigne : la mobilisation proche de la victoire sur la gestion des VSS après 7 mois ?

Burger King, Auchan, Boulanger, Société Générale : entreprises complices d'Israël, hors de nos facs !

Burger King, Auchan, Boulanger, Société Générale : entreprises complices d’Israël, hors de nos facs !

Paris 8. L'IED menace d'augmenter de 15% les frais pédagogiques

Paris 8. L’IED menace d’augmenter de 15% les frais pédagogiques


1 étudiant sur 10 s'est déjà retrouvé sans logement pendant ses études, révèle l'enquête du Poing Levé !

1 étudiant sur 10 s’est déjà retrouvé sans logement pendant ses études, révèle l’enquête du Poing Levé !

Peines contre les parents, internats : Attal s'en prend encore aux jeunes de quartiers populaires

Peines contre les parents, internats : Attal s’en prend encore aux jeunes de quartiers populaires

Menace de suppression des rattrapages à Sorbonne Université : retour sur un projet ultra-sélectif

Menace de suppression des rattrapages à Sorbonne Université : retour sur un projet ultra-sélectif