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Un décret prévoit la liquidation du statut pour les cheminots en poste sous risque de licenciement en cas de transfert !

Alors que la réforme du transport ferroviaire prévoit l’ouverture à la concurrence et la fin de l’embauche au statut pour la SNCF pour fin 2019, les attaques contre les cheminots se poursuivent. Le 27 décembre 2018, a été publié dans le Journal Officiel un décret sur les modalités de transfert des cheminots d’une entreprise à l’autre. Quand une nouvelle entreprise obtiendra une part de marché, les cheminots des services concernés se verront dans l’obligation d’accepter leur nouveau contrat de travail sous peine d’être tout simplement licencié !

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Les conséquences de la contre-réforme du rail vont continuer d’aggraver les conditions de travail des cheminots. Alors que la SNCF et le gouvernement n’avaient de cesse de répéter que le statut des cheminots en poste ne serait pas touché, un nouveau décret vient de prouver le contraire. Lors du transfert du contrat des cheminots d’une entreprise à une autre, la grille salariale est assurée pendant un an. Ensuite l’entreprise ayant gagnée l’appel d’offre est libre de négocier les rémunérations. Cela implique qu’un cheminot embauché à la SNCF sous statut devra faire une croix sur les droits restants qu’ouvrent le statut, notamment la protection contre les licenciements économique.

De plus lorsque les postes concernés seront rattachés à plus de 50% aux services acquis par la nouvelles entreprise, les salariés ne pourront refuser le transfert de leur contrat sous peine d’être licenciés ! A moins de 50%, les salariés se verront proposer un poste dans leur entreprise d’origine qui pourra être dans la même région ou à défaut sur tout le territoire ! Bien évidement en cas de refus de ce « lot de consolation », c’est le licenciement.

Avec ce décret le gouvernement a accompli un double objectif pour le patronat. D’une part la possibilité de se débarrasser une fois pour toutes du statut des cheminots qui leurs garantissaient entre autres un emploi à vie. Cette conquête ouvrière permettait jusqu’ici d’assurer une relative sécurité contre la menace du chômage dans la vie de dizaines de milliers de cheminots. Par ailleurs il en faisait un bastion très fort de la classe ouvrière française, ce qui grâce à sa place stratégique dans la production (la circulation des marchandises sur tout le territoire) a plusieurs fois fait trembler des gouvernements. D’autre part c’est la porte ouverte à la facilitation des licenciements et la dégradation des conditions de travail de tous les salariés du transport ferroviaire. Chaque transfert de contrat se fera en fonction des besoins des entreprises à dégager du profit sur les marchés publics. La privatisation, entraînant nécessairement la dégradation des conditions de travail par la recherche permanente de profits, ne pourra avoir qu’une seule conséquence pour les usagers : augmentation des prix des billets de train, dégradation du service ferroviaire ainsi que de nombreuses fermetures de gares et lignes.

Les cheminots payent cher la politique de négociation de leurs dirigeants syndicaux. Lors de la bataille du rail de l’an dernier, l’intersyndicale n’avait de cesse de quémander au gouvernement l’ouverture de négociations sur la réforme du rail, alors même que les cheminots largement en grève en exigeaient l’abrogation ! Ils ont ainsi contenu ce puissant mouvement dans un plan de bataille construit pour obtenir des négociations, la grève perlée. Empêchant par la même la victoire contre le gouvernement par la paralysie prolongée du pays et l’agrégation d’autres secteur en appelant à la grève illimitée. Ces derniers se sont même permis de revendiquer l’obtention des dites négociations dans le but d’obtenir une « bonne convention collective ». Avec ce décret, voilà ce à quoi l’on pouvait s’attendre, ils n’ont rien obtenu. Déjà que négocier la convention collective signifiait accepter la liquidation du statut, aujourd’hui c’est la preuve que le gouvernement et le patronat n’ont que faire de ces « négociations » et du fameux "dialogue social".

Les cheminots maintenant battus, se relèvent, digèrent leur défaite et se préparent pour la deuxième mi-temps, se défendent dans beaucoup de conflits locaux. Et pourtant les dirigeants continuent à négocier : ce décret est directement issu de négociations. Les syndicats reconnaissent eux même qu’elles sont caduques, qu’ils ne sont pas « écoutés ». Même s’ils ne l’ont pas signé, pourquoi continuer à y aller ? Le dialogue avec le patronat maintient l’illusion que l’ont peut gagner quoi que soit par cette méthode et ne fait qu’affaiblir la résistance des cheminots et leurs organisations. Condamné(e)s à l’impuissance, nombre de cheminots leurs tournent le dos. Et pourtant les organisations tels que la CGT et SUD Rail sont des outils censés défendre les cheminot(e)s sur le terrain de la lutte des classes contre les offensives incessantes du patronat.

Dans un contexte où le gouvernement est affaiblit par le mouvement des Gilets Jaunes, son principal atout est de pouvoir continuer à dialoguer en toute quiétude avec les dirigeants des organisations syndicales, condition essentielle pour dérouler son plan de contre-réformes pour 2019. Afin de sortir de la spirale infernale des coups portées sur les cheminots, il faut commencer par se battre pour récupérer l’outil syndical afin de forcer l’arrêt de toutes discussions ou négociations sur l’application de la réforme ferroviaire !


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