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Leurs guerres, nos morts !

Ukraine. Plus de 474 civils tués : cette guerre réactionnaire est un désastre humanitaire !

Il y a deux semaines, les troupes de Poutine lançaient l’assaut en Ukraine. Aujourd’hui, de nouveaux décomptes sont sortis : au moins 500 soldats russes auraient été tués, 2000 soldats ukrainiens, et 474 civils. Des chiffres à prendre avec précaution mais qui donnent malgré tout la couleur de la catastrophe humaine qui a lieu en ce moment.

Olga Hagen

9 mars 2022

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Le nombre de soldats morts au total depuis le début de cette guerre s’élèverait à au moins 2500, mais les chiffres sont difficiles à estimer pour le moment : matériellement, mais aussi du fait de l’information peu fiable sur ce plan, puisque la guerre se joue notamment sur le terrain de l’image pour les deux États.

A prendre avec précaution également mais terriblement symptomatique du désastre actuel : le nombre de civils morts ou blessés. Le Haut-Commissariat des droits de l’Homme (HCDH) des Nations Unies a annoncé que plus de 474 civils seraient morts depuis le début de la guerre. C’est 68 de plus qu’annoncé ce lundi. Quant aux civils blessés, leur nombre serait de 861. Mais d’après Midi Libre, « le bilan réel est sans doute beaucoup plus lourd car de nombreuses informations restent à vérifier, notamment à Vonovakha, Marioupol et Izioum, où il est fait état de centaines de victimes civiles, a précisé le HCDH dans un communiqué ».

Depuis l’invasion en effet, les bombardements ne cessent de tomber sur plusieurs zones stratégiques pour la Russie – principalement le nord, l’est et le sud - provoquant la fuite de plus de deux millions de réfugiés dans les pays environnants. Ce mercredi, les forces russes auraient bombardé massivement une maternité à Marioupol, et le bâtiment a été entièrement détruit. Selon un responsable régional, Pavlo Kirilenko, au moins 17 personnes ont été blessées.

Dans cette ville, qui se situe au sud-est de l’Ukraine, les habitants sont privés d’eau, d’électricité, de gaz et de téléphone. L’accès à la nourriture et aux soins leur est également limité… en plein hiver.

Encore ce mardi, trois personnes sont décédées et trois enfants ont été blessés par des mines antipersonnel au nord de Kiev d’après la chargée des droits humains au Parlement ukrainien, qui dénonce « l’utilisation de ces types d’armes contre la population civile [qui] est un crime contre l’humanité ».

La veille, lundi soir, les frappes russes retentissaient à Soumy, une ville de l’est de l’Ukraine. Frappant un quartier résidentiel, elles ont fait 21 morts dont deux enfants d’après le parquet régional ukrainien.

Lundi matin, un bombardement a eu lieu à Mykolaïv, dans le sud du pays. Tatiana Zakharova, 58 ans, témoigne pour Le Monde. « J’en ai assez de dormir tout habillée ! Toute la nuit, nous attendons un invité russe ».  : « J’ai vécu toute ma vie en Ukraine, tout en parlant russe, je suis moi-même ukrainienne, explique-t-elle. Mais je parle russe, comme la plupart des gens ici, à Mykolaïv. […] Pourquoi les Russes veulent-ils nous anéantir ? Qu’a-t-on fait pour mériter de vivre comme des rats ? » Elle ajoute : « Poutine nous massacre, mais il envoie aussi à la mort des milliers de jeunes Russes. J’ai de la peine pour eux aussi. »

De nombreuses personnes tentent de quitter la ville, mais ce n’est pas possible pour tout le monde. Tatiana Zakharova poursuit : « Je reste ici parce que je n’ai nulle part où aller. À mon âge, partir sur les routes avec mon mari diabétique... c’est au-dessus de mes forces. ». « Son appartement a été endommagé par les explosions, deux fenêtres sont sorties de leurs cadres. Des films de plastique ont été fixés à la hâte aux fenêtres brisées en attendant une réparation. La température oscille autour de 0° ces jours-ci, et les chutes de neige sont fréquentes dans la région. » explique Le Monde.

Plus loin, l’aire de jeu pour enfants est détruite. A Kharkiv, à l’est du pays, un quartier résidentiel qui a été bombardé, ainsi qu’un marché.

D’après Suspline News, un média ukrainien, il y aurait également eu dix civils morts lors d’un bombardement à Severodonetsk, une ville de l’est du pays, ainsi que 9 blessés dans les bombardements. Et d’après MapHup, un bombardement aurait eu lieu à Kharkiv dimanche, tuant et blessant une ligne de civils faisant la queue au supermarché.

Plusieurs témoignages font état de l’utilisation de bombes à sous munitions. Interdites dans de nombreux pays, ces armes ont la caractéristique de frapper « à l’aveugle », tuant 97 % de civils.

Le bilan humain reste évidemment à affiner, mais les premiers chiffres, sources et témoignages nous donnent un aperçu de la catastrophe humanitaire qui se déroule actuellement en Ukraine. A l’heure où se multiplient ces crimes de guerre, il est urgent d’encourager les mobilisations en Russie contre la guerre, qui subissent une répression féroce, ainsi que la résistance du peuple ukrainien, qui pour conquérir son indépendance va devoir se doter d’une politique indépendante de l’OTAN.


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