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États-Unis

Uber licencie 3 700 personnes, soit 14% des ses employés

Accusant une baisse d’activité en raison de la crise sanitaire, le géant américain Uber a annoncé un plan de licenciement massif, et se débarrasse de 14% de ses salariés. En parallèle, il annonce investir 170 millions de dollars dans Lime, société de location de trottinettes électriques.

Inès Rossi

7 mai 2020

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Plan de licenciements massif chez Uber

La généralisation des mesures de confinement dans le monde ne réussit manifestement pas à Uber. Si le groupe a accru ses activités de livraisons depuis le début de la pandémie (commandes de plats, courses, parfois même colis et objets personnels), ses services de transports en voiture ont pâti de la baisse des déplacements.

L’entreprise américaine a donc pris la décision de réduire ses coûts en supprimant 3 700 emplois parmi ses salariés chargés du recrutement et du renseignement des clients. 3 700 licenciements : ce chiffre vient s’ajouter aux nombreux travailleurs qui, même s’ils ne sont pas officiellement “salariés” par l’entreprise, dépendent d’elle pour vivre.

En effet, les chauffeurs uber sont au statut de contractuels. En Californie, une nouvelle loi impose d’ailleurs à l’entreprise d’embaucher les chauffeurs en tant que salariés, avec toutes les garanties que ce statut implique aux États-Unis (notamment des congés payés et une assurance maladie). L’entreprise refuse de se soumettre à la législation, et de nombreux chauffeurs ayant attrapé le coronavirus en transportant leurs clients se retrouvent aujourd’hui sans emploi, et dans l’incapacité de régler leurs frais médicaux.

Le patron de la multinationale, Dara Khosrowshahi, a également annoncé qu’il renonçait à percevoir son salaire jusqu’en décembre 2020. Un sacrifice admirable pour un homme dont le salaire annuel s’élevait à 45 millions de dollars en 2018… Espérons qu’il n’ait pas trop de mal à boucler ses fins de mois.

Ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise !

Moins de 24h après cette annonce, le groupe Uber, en si grande difficulté, annonce pourtant investir la modique somme de 170 millions de dollars dans la start-up Lime, qui gère des trottinettes électriques en libre service.

Bizarre, vous avez dit bizarre ? En réalité, la stratégie d’Uber, aux États-Unis comme en France, est de faire payer la crise à ses salariés. Aux États-Unis, 30 millions d’Américains ont déjà perdu leur emploi depuis le début de la crise. Dans le cas d’Uber, ce sont à la fois les travailleurs employés et les les contractuels plus précarisés qui en font les frais.

Le PDG d’Uber le dit d’ailleurs ouvertement : ce plan de licenciements a pour objectif d’ajuster les “coûts (taille des équipes et superficie des bureaux) afin qu’ils correspondent à la réalité de notre activité (nos réservations, nos recettes et nos marges)”. En clair : nos profits, pas vos vies. Les investisseurs par ailleurs bien accueilli la nouvelle : le cours de l’action Uber a augmenté de 4 % après l’annonce du plan de licenciements.

Des entreprises comme Uber surexploitent déjà des travailleurs précaires, souvent très jeunes, en les employant comme chauffeurs ou livreurs au statut d’auto-entrepreneurs ; et si leurs salariés à temps plein sont un peu mieux lotis, ils n’en sont pas moins sacrifiables en temps de crise. Les premières victimes sont les employés américains de l’entreprise, mais le bruit de plan de licenciements dans d’autres pays où est implanté le groupe court déjà.

Aux États-Unis comme en France et dans le reste du monde, les capitalistes veulent nous faire payer la crise ; aux USA, perdre son emploi en temps de crise sanitaire est une double peine car, sans système de sécurité sociale, les travailleurs se retrouvent souvent sans assurance maladie. À l’international, il est impératif d’interdire les licenciements liés au coronavirus, car les travailleurs ne sont pas responsables de la gestion catastrophique de la crise sanitaire. Notre santé et nos moyens de subsistance aujourd’hui ne sont plus garantis par le système de production capitaliste, et ils ne peuvent être défendus que par les travailleurs eux-mêmes.

Nos vies valent plus que leurs profits !


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