Si la rue Alsace Lorraine était pleine en ce premier samedi du mois, ce n’était pas pour la grande braderie, mais pour une cause bien plus politique et internationaliste. À l’image des grandes villes européennes, Toulouse s’indigne à son tour de l’ignominie de la situation des migrant-e-s condamné-e-s à se masser derrière les frontières. Comment ne pas être touché par le fait de savoir que, chaque jour, des corps s’échouent sur les plages de la Méditerranée ? Plus de 30000 morts aux frontières de l’Europe depuis 2000. Au moins 3 000 morts depuis janvier 2015 !
C’est devant cette situation catastrophique que plus de 1400 personnes ont défilé dans les rues toulousaines cet après-midi jusqu’à la préfecture. La police dira probablement 800 personnes, on ne leur en voudra pas de minimiser le nombre de personnes mobilisées contre la politique criminelle de leur État. Pas moins d’une quinzaine d’organisations politiques, syndicales et associatives ont crié leur colère avec des slogans tels que « De l’air ! De l’air ! Ouvrez les frontières ! » ou bien « Première ! Deuxième ! Troisième génération, tous et toutes des enfants d’immigrés ! ». Cette colère n’était pourtant pas exclusivement tournée contre l’inhumaine gestion de cette crise migratoire par nos gouvernements, elle était aussi teintée d’une critique plus profonde de notre société.
Les prises de paroles devant la préfecture se sont multipliées, décrivant chacune à leur tour la condition des migrant-e-s, des paroles parfois poignantes mais toujours politiques, notamment avec l’intervention d’une migrante syrienneet d’un militant kurde. On ne peut que déplorer l’intervention évasive du PCF qui veut « créer des conditions stables » dans les régions touchées par la fuite de leurs ressortissants, sans pour autant apporter de solution concrète. Dans la région Midi Pyrénées, certaines communes et familles sont prêtes à accueillir des familles de migrant-e-s, mais ce genre de solution, qui est tout à fait louable et généreuse, ne règle en aucun cas le problème qui reste global. N’oublions pas que c’est tout le système capitaliste et impérialiste qui favorise les conflits, les déplacements de personnes, simplement pour défendre les intérêts privés de la classe dominante. Et c’est pour cela que la réponse doit être tout autant globale.
On doit continuer à dénoncer et combattre nos propres gouvernements impérialistes, tous responsables de la désastreuse instabilité de ces régions. Liberté d’installation et de circulation ! Régularisation de tou-te-s les sans-papiers ! La fin des interventions militaires impérialistes ! Ce premier rassemblement est un bon début, il faut continuer à se mobiliser autour de cette question en regroupant tou-te-s les exploité-e-s. Continuer de voir flotter, comme c’était le cas à Toulouse, les drapeaux de nos organisations mêlés aux drapeaux LGBTI et palestiniens, bercés par le slogan Refugees Welcome !
