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Le Centre de secours tire la sonnette d’alarme

Toulouse. Les pompiers en burn-out

G.Gorritxo Au Centre de Secours Jacques Vion (Toulouse), le plus important de la région, un pompier sur cinq est en arrêt maladie pour surmenage, soit une trentaine d'arrêts maladie. Retour sur un métier particulièrement exposé.

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"Les pompiers, c’est une deuxième famille". C’est par cette phrase que les "jeunes" sont souvent accueillis par leur nouvelle garde. Mais parfois, même ces liens renforcés ne suffisent pas à supporter la pression d’un métier pas comme les autres. Au Centre de Secours de Vion par exemple, on peut "décaler", c’est-à-dire partir en intervention, plus de 20 fois en une journée si l’on est de VSAV (c’est-à-dire affecté à l’ambulance). Et une intervention, cela n’est pas le prototype américain du sauvetage de bébé dans un immeuble en feu en T-Shirt et sans ARI (la bouteille d’air respirable). 80% d’entre elles sont du secours à personne classique, de la chute de vélo à la personne alcoolisée, en passant par des interventions plus urgentes ou complexes... et parfois violentes. Comme cela a été le cas pour les pompiers au camp des gens du voyage du Ginestous. Face à la misère que crée cette société, les pompiers, et plus généralement les métiers de la santé et du social, sont en première ligne.

Les pompiers intervenant dans les quartiers populaires, assimilés à l’autorité de l’Etat, sont parfois caillassés. Une réalité qui, analysée en surface seulement, est instrumentalisée par les nationalistes, "Français de souche" et autres Front national. Remarquons que les pompiers, eux, ne s’y trompent pas. "Ce n’est pas la violence ou l’évolution de la société qui est à l’origine de ce malaise : c’est un mal-être général des pompiers de Haute-Garonne qui ont des rapports tendus avec la hiérarchie" explique un syndicaliste de la caserne Vion.

Les motifs de colère des sapeurs-pompiers pointent souvent un manque d’effectifs ou une mauvaise organisation du temps de travail. Comme dans le secteur public en général, les budgets sont de plus en plus faibles, et par conséquent les dotations, les embauches et les primes aussi.

Ici, "on ne demande pas d’argent, même pas des embauches, simplement de mieux articuler l’organisation des équipes", ajoute le sapeur-pompier. Les nombreux arrêts maladie pour surmenage ont obligé la direction à convoquer aujourd’hui un CHSCT extraordinaire. Le SDIS31 (Service Départemental d’Incendie et de Secours) assure qu’il est attentif à la situation. Malheureusement, les budgets allant à la baisse, la dynamique de non-renouvellement, la baisse des effectifs, la prédominance des pompiers volontaires (qui représentent les 4/5 des pompiers, sont formés comme les professionnels, mais sont payés au lance-pierre) aura tendance à s’accentuer.

Face à cela, les pompiers, qu’on laisse difficilement faire grève, ont différents moyens pour faire entendre leurs revendications. Beaucoup les écrivent sur les camions. Certains font seulement les interventions jugées urgentes. Certains centres de volontaires font la "grève des bips". Le plus souvent, avant d’en arriver là, on gueule un coup sur le colonel.

En s’unissant, les pompiers de Toulouse et de toute la région représentent une vraie force sociale pour commencer à contester les politiques d’austérité et le désinvestissement de tout ce qui ne génère pas de profit, non seulement dans leur secteur, mais même au-delà.

01/09


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