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Après la fin de la grève de psycho, le combat n'est pas fini

Toulouse le Mirail. Première AG centrale contre le manque de moyens et la fusion des universités

Ce sont 100 personnels et étudiants qui se sont réunis en assemblée générale en ce mercredi à l'appel des syndicats étudiants et salariés de la fac. Si la veille, les personnels de psycho décidaient de reprendre le travail après 17 jours de grève et l'obtention de certaines de leurs revendications, les étudiants apprenaient également l'annonce de la fusion des facs toulousaines, qui fut au centre des discussions de cette assemblée. Léo Valadim

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Si cette assemblée a rassemblé bien moins de monde que les précédentes de psycho, elle a permis d’aborder des thématiques plus larges que le simple manque de moyens dans un UFR. Les différents intervenants sont revenus sur le problème structurel du désengagement de l’État dans les facs au profit d’investisseurs privés et de collectivités territoriales, qui gèrent les universités avec des présidences rodées au management, cherchant à y faire des économies (sur le dos de celles et ceux qui y travaillent et y vivent, en supprimant des postes, fermant des filières, etc.) et à les adapter aux besoins du marché du travail. Ceci permet de rappeler que sans mouvement d’ensemble, étendu et uni, aucune victoire n’est possible contre le rouleau compresseur austérité.

À Toulouse, comme l’ont rappelé plusieurs intervenants, la question de la convergence entre les universités se pose avec d’autant plus de violence que la COMUE (Communauté des Universités et Établissements) toulousaine a annoncé tout récemment un projet de fusion des facs de la ville. Si cette mesure représenterait pour les présidences de facs un moyen de monter dans les classements internationaux (IDEX), pour les gens qui font vivre les facs, les étudiants et les travailleurs, il s’agit d’une attaque de plus et pas des moindres. Il s’agirait avant tout d’optimiser la rentabilité des campus, avec pour première cible la masse salariale, qui se verrait réduire (pour autant voire plus de travail au fur et à mesure que le nombre d’étudiants augmente), concentrée, précarisée, etc., se répercutant bien entendu sur les conditions d’études d’étudiants qui font déjà des TD au double d’auditeurs prévus. Les personnels de Paul Sabatier ont revoté la grève au moins jusqu’à lundi 10 octobre (date de leur prochaine AG à 14h), la question de l’établissement de liens de convergence plus fort avec ceux-ci a été posée à plusieurs reprises, reste à la passer plus au concret.

Mais les problèmes d’emploi ne se cantonnent pas aux universités, comme l’a rappelé l’intervention de Christophe, ouvrier à l’usine Latécoère où un plan de licenciement de 300 personnes est en cours. Ce dernier, très applaudi, a rappelé que nous devions mener un combat commun, contre les attaques que nous subissons mais également contre la division qu’on cherche à nous imposer, notamment avec l’instrumentalisation des attentats par le gouvernement pour entretenir le racisme et la peur.

Par manque de temps, l’assemblée générale n’a pas pu aller au bout des discussions ni voter des décisions. Ainsi le premier pas reste à franchir, celui de se doter de cadres de réunion, d’élaboration et de décisions démocratiques entre étudiants et personnels. Sans cette étape, le mouvement ne pourra pas s’élargir, se prendre en charge lui même par la décision collective des rythmes, modes d’actions, revendications, etc. Si en UFR de Psycho et de Lettres Philo Musique des assemblées plus ou moins larges se réunissent déjà avec un fonctionnement démocratique, cette habitude doit perdurer (au delà de la grève en ce qui concerne la psycho), se renforcer et s’étendre aux autres UFR. C’est ainsi que nous pourrons construire un rapport de force capable de s’opposer aux décisions de la bureaucratie universitaire. Il s’agit donc de se rassembler et ainsi se donner les moyens de passer à l’offensive, contre les problèmes de l’université, mais aussi et plus largement les problèmes sociaux, économiques et démocratiques, etc.

Le contexte est aussi très fortement marqué par l’offensive répressive du gouvernement, les procès pleuvant pour les manifestants de la loi travail (comme c’est le cas d’Anthony, étudiant au Mirail) mais aussi sur les salariés qui ont relevé la tête cette année (comme les Goodyear dont le procès est les 19 et 20 à Amiens). Si la répression du mouvement social n’est pas dissociable de la question des violences policières qui ont tué cet été Adama Traoré, c’est aussi le revers de la médaille de l’austérité, sans lequel le gouvernement ne pourrait pas maintenir un tel niveau d’offensive contre nos niveaux de vie, de travail et d’études. Il faut que les assemblées qui se réuniront discutent aussi à ce propos et se dotent de perspectives de luttes sur les questions démocratiques, à 40 jours du sinistre anniversaire de l’état d’urgence.


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